Le mois dernier, à la suite de la reconquête par les forces kurdes de la zone jusque-là aux mais des djihadistes de Daesh, des fosses communes, qu’on pense contenir les dépouilles de femmes Yazidies, ont été découvert à l’Est de Shinghal/Sinjar. 

Les chaînes de la TV allemande NDR et SWR ont déclaré sur leurs sites Internet :

« Daesh offre des femmes et des enfants en bas-âge dans une sorte de marché virtuel aux esclaves, avec des photos de promotion pour la vente… Le transfert d’argent, ainsi que l’ont découvert les journalistes, se déroule grâce à un bureau de liaison en Turquie… 
« Durant des semaines, NDR et SWR ont accompagné un négociateur Yazidi, qui, au nom des familles, négocie avec Daesh en vue de la libération des esclaves et de leurs enfants. … Les femmes sont vendues au plus offrant sur un marché virtuel aux esclaves. Le prix moyen se situe autour de 15.000 à 20.000 dollars américains. Des sommes identiques sont exigées pour la rançon en vue de libérer les Yazidis. L’argent est ensuite transféré par l’entremise des bureaux de liaison de Daesh et les intermédiaires du groupe terroriste en Turquie.
« NDR et SWR étaient présents lors de la libération d’une femme et de ses trois ptetits enfants, âgés entre deux et quatre ans et les chaînes ont suivi les négociations. Il n’est pas clair de savoir combien d’esclaves yazidis sont encore détenus par Daesh. Les experts estiment qu’il pourrait encore y en avoir des centaines. »

Le négociateur a déclaré à NDR et SWR que, dans le cours d’une même année, il a transmis plus de 2, 5 millions de $ à Daesh, de la part de familles de 250 femmes et enfants Yazidis, dans le but de les libérer.

Il dit aussi que pour faire la publicité des esclaves, Daesh assigne de grands nombres de femmes et d’enfants esclaves et poste leurs photos g^race à une application WhatsApp Messenger sur smartphone[1]

Pour répliquer à ces reportages, l’Association Bar de Gaziantep a déposé une plainte au tribunal criminel contre l’Organisation des Renseignements Nationaux (MIT) et les officiers chargés de l’application des lois, qui ont commis de graves négligences, manqué à leurs devoirs  et se sont conduits de façon déplorable en ne prenant aucune mesure requise et en ne menant aucune activité de renseignements et de prévention, avant que ce ne soit les médias qui découvrent l’ampleur de ces incidents ».

L’Association Bar a aussi exigé que les procureurs lancent des poursuites et punissent les auteurs impliqués dans les crimes de « trafic humain,prostitution,génocide, privation de liberté, crimes contre l’humanité et trafics de migrants » selon le code pénal turc.

« La tragique réalité » déclare l’avocat Bektas Sarkli, chef de l’Association Bar de Gaziantep, « c’est que Gaziantep est une ville très peuplée ; les terroristes-suicide franchissent facilement la frontière [vers la Syrie comme vers l’Irak]. Malheureusement, oui, reconnaissons-le, Gaziantep exporte le terrorisme ». 

Sarkli a ajouté : « Lorsque vous voyez le type de munitions confisquées et en particulier que vous prenez en compte l’argent transféré ici, il est clair que Daesh dispose d’une abri sûr et d’une base arrière dans cette ville. Gaziantep est l’entrepôt logistique de Daesh ». 

Mahmut Togrul, un Député du Parti Démocratique du Peuple (HDP) pro-kurde, dans une requête transmise à Efkan Ala,le Ministre turc de l’Intérieur, a posé des questions sur les bureaux présumés de Daesh où ses membres sont impliqués dans l’esclavage et le commerce sexue. Ses questions comportaient celles-ci  : « Combien de bureaux de liaison appartenant à l’organisation terroriste Daesh sont présents à Gaziantep? S’ils existent, ces bureaux de liaison ont-ils la moindre existence légale? Sous quels sigles ou noms opèrent ces bureaux? Ces Bureaux sont-il affiliés à une institution quelconque? ».

Le Ministre de l’Intérieur Ala n’a encore fourni aucune réponse.

« Selon la presse locale de Gaziantep, ainsi que la presse nationale », a déclaré Togrul, « Gaziantep s’est transformée en une ville où sont situées des cellules « dormantes » (ou actives) pour les groupe terroriste Daesh ; les membres de Daesh abondent et circulent librement[2]« . 

« La Plateforme de lutte pour les femmes capturées », le Congrès pour une Société Démocratique (DTK) et le Congrès Kurde des Femmes Libres (KJA) de Diyarbakir ont aussi déposé une plainte en Justice, appelant les procureurs à enquêter sur ces allégations et traîner les auteurs devant le Tribunal.

Reyhan Yalcindag, une juriste kurde important, dans la défense des droits de l’homme, a déclaré, « Un bureau a été fondé par les membres de Daesh à Antep, et dans ce bureau, les femmes et les enfants kidnappés par Daesh sont vendus contre de grosses sommes d’argent. Où sont donc passés les ministres et les officiers chargés du respect de la loi dans ce pays et qui ne cessent de parler de « stabilité »? 

« La Turquie, dit-elle, « a signé plusieurs traités internationaux, mais c’est le pays numéro UN, lorsqu’il est question de non-conformité professionnelle avec les traités sur les droits de l’homme ».

Le Coprésident de la Fédération Yazidie d’Europe, Leyla Ferman, a fait référence au grand nombre de génocides auxquels les Yazidis ont été exposés à travers l’histoire. « Les Yazidis ont reçu 73 arrêts de mort », dit-elle. « Le peuple est massacré sous la férule de l’Etat Islamique. Des milliers de femmes yazidies sont portées disparues. Cinq mille personne sont retenues captives. Des femmes et des efnants sont violés et vendus. Aujourd’hui, à cause de la guerre, les femmes sont dispersées partout. Cela doit être considéré comme des crimes ».

Ce n’est pas la première fois que la présence de Daesh à Antep est signalée dans les journaux.

En novembre 2015, après les attentats terroristes dans Paris, un groupe agitant des drapeaux de Daesqh est apparu, en faisant huler les klaxons de leurs voitures et célébrant la mort des Français dans Antep. La séquence a largement été partagée sur les réseaux sociaux. Un utilisateur a écrit : « C’est ça, la Turquie supposée combattre Daesh? Voici le convoi de Daesh à Antep célébrant les massacres à Paris ».

Les Yazidis, une communauté persécutée tout au long de son histoire, sont d’ethnie kurde,mais non -musulmans ;leur religion d’origine est le Yazidisme, lié aux religions mésopotamiennes antiques. Les Yazidis sont des indigènes du Nord de la Mésopotamie et de l’Anatolie ; une partie de la patrie yazidie est située dans la Turquie moderne ; d’autres parties se trouvent en Syrie et en Irak.

Les Yazidis ont été victimes de campagnes d’Islamistation forcée et d’assimilation, selon le sociologue turc Ismaïl Besikci, un expert prédominant du Kurdistan : 

« Au cours des déportations des Grecs orthodoxes en 1912-13 et du génocide arménien de 1915, les Yazidis ont aussi été expulsés de leurs terres. A travers l’histoire de la Turquie républicaine, toutes les méthodes ont été essayées pour islamiser les Yazidis. Avant 1915, par exemple, Suruc était une ville entièrement yazidie. Ainsi en était-il de la ville de Viransehir. Aujourd’hui, il ne reste plus un seul Yazidi à Suruc. En outre, les Yazidis islamisés sont exhibés comme ayant un comportement insultant envers ceux qui demeurent Yazidis. »

Parce qu’ils sont Kurdes, l’Etat n’a pas reconnu leur Kurdicité ; et parce qu’ils sont Yazidis, l’Etat n’a pas reconnu leur religion. La section « religion » sur les cartes d’identité des Yazidis estrestée vide ; ou la religion de certains a été enregistrée comme « X » ou « -« .

« La recherche déclare qu’en 2007, il ne reste que 377 Yazidis en Turquie », a déclaré un Député Assyrien duParti Démocratique du Pëuple (HDP), Erol Dora.

« Les Yazidis, tout comme les autres minorités de Turquie, ont aussi été victimes de discrimination de de discours de haine ; c’est pourquoi ils ont dû quitter leurs terres…
Leurs villages et leurs terres ont été saisis ; leurs zones agricoles ont fait l’objet d’appropriation, leurs lieux saints ont été profanés. Toutes ces attitudes racistes se poursuivent à leur encontre aujourd’hui ; la langue, la religion et la culture des Yazidis sont menacés d’extinction »

Les Yazidis disent avoir subi 72 tentatives d’extermination ou de tentatives de génocides. Aujourd’hui, ils sont victimes d’une nouvelle tentative de génocide en Irak -entre les mains des djihadistes de Daesh ».

« Selon de nombreuses femmes et jeunes filles auxquelles j’ai parlé dans le Nord de l’Irak, le nombre des Yazidis kidnappés, dont la plupart sont des femmes et des enfants se chiffre au-delà de 7.000 membres », d’après Mirza Ismaïl, fondateur et Président de l’Organisation Internationale Yazidie des Droits de l’Homme, lors de son discours devant le Congrès américain.

« Certaines de ces jeunes filles et femmes ont dû assister aux saignements jusqu’à la mort d’enfants de 7, 8 et 9 ans sous leurs yeux, après avoir été violées plusieurs fois par jour par la milice de Daesh.
« J’ai rencontré des mères dont les enfants leur ont été arrachés par Daesh. Ces mêmes mères sont allés plaider pour que leurs enfants leur reviennent, juste pour être informés qu’elles-mêmes, leurs mères, ont été nourries de la chair de leurs propres enfants par Daesh. Les enfants d’abord assassinés, pour nourrir leurs propres mères.
« Les milices de Daesh ont brûlé vivantes de nombreuses jeunes filles Yazidies parce qu’elles refusaient de se convertir et de se marier à leurs bourreaux de Daesh. De jeunes garçons Yazidis ont été entraînés pour devenir djihadistes et terroristes-suicide
Tous nos temples dans les zones contrôlées par Daesh ont été minés, ont explosé ezt ont été détruits par Daesh. Pourquoi? Parce que nous ne sommes pas Musulmans, et parce que notre foi repose sur le chemin de la paix C’est pour cette raison que nous sommes brûlés vivants : pour vivre en tant que femmes et hommes de paix »

Les Yazidis, l’un des peuples les plus pacifiques sur cette terre, combattent pour survivre à un nouveau génocide musulman, devant les yeux hébétés du monde entier.

Alors que la vaste majorité du monde reste silencieux, un pays-membre de l’OTAN, la Turquie est ouvertement et objectivement complice de génocide – il est le facilitateur du terrorisme djihadiste. Les reportages et les témoignages démontrent que la Turquie a contribué à l’émergence de Daesh en laissant les combattants et les carmes circuler librement des deux côtés de sa frontière. Certains des combattants de Daesh continuent de rejoindre, jour après jour le groupe terroriste jihadiste.

Les tous derniers rapports révèlent qu’en Turquie, un pays qui prétend se projeter comme candidat à devenir membre de l’U.E, les femmes set les enfants yazidis sont réduits en esclavage et forcés à l’esclavage sexuel. Pendant ce temps, le gouvernement turc n’a pas daigné faire une seule déclaration concernant ces reportages ».

Voilà exactement ce qui se produit, lorsqu’un gouvernement n’est jamais tenu pour responsable.

Uzay Bulut, né et qui a grandi en tant que Musulman, est un journaliste turc basé à Ankara.

gatestoneinstitute.org


[1] Using chat logs, documents, photographs and witness statements, the footage of ARD shows Abu Mital, a Yazidi man who works as an intermediary for ISIS, purchasing a Yazidi woman, her three children aged between two and four, and an 11-year-old boy from ISIS, and returning them to their family.

Mital contacted and bargained with ISIS members on the internet and set a price for the sale of the woman and the children. He then went to the southeastern province of Gaziantep in Turkey. During his visit to the office in Gaziantep, he was secretly filmed. The office had a number of money-counting machines. It employed only Syrians.

ISIS demanded $20,000 for the woman and $15,000 for the 11-year-old boy. The footage shows Mital handing the money to the Syrians in the office, who then counted the money using the money-counting machines.

After he paid the money, he went to a hotel in Syria, where he waited for another WhatsApp message. He was then told he would be contacted by someone for the delivery of the woman and her three children. When members of the Yazidi family were reunited with their relatives in Syria, they burst into tears. (Source: « German TV channel films ISIL slave trade in Turkey« , December 03, 2015, Today’s Zaman.)

[2] Other questions of Togrul’s motion included:

« If the amount of money that ISIS earns from the slave trade of women and children is correct, who is the intermediary that transfers this money? Through what means does he transfer the money to ISIS?

« Is the governor informed about the slave selling office of ISIS in Gaziantep? If he is, has he made any statement or research on the issue?

« How many of the Yazidi women and girls ISIS has kidnapped from South (Iraqi) Kurdistan region have entered Turkey and Gaziantep?

« Do you have information about how many Yazidi women and other refugee women live in Gaziantep and where they shelter?

« How many ISIS cell houses have been raided so far? How many people have been detained from those cell houses? Have you accessed any finding as to whether the members of that terrorist organization have engaged in the slave trade of Yazidi women and children?

« How many cell houses affiliated with ISIS are there in Gaziantep? Do Turkish intelligence units have any data about this issue? If they do, why do they not intervene in the ISIS terrorist organization that commits slave trade? Does the fact that they do not intervene not mean they are complicit?

« ISIS terrorist organization uses Gaziantep as a base. What kind of a precaution is your ministry planning to take against that? »

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