Covid-19: un tsunami épidémique en Inde

plus de 400.000 nouveaux cas en 24h

L’Inde a ouvert samedi sa campagne de vaccination à l’ensemble de ses quelque 600 millions d’adultes en dépit des pénuries de vaccins et en pleine flambée épidémique, avec un nouveau record de contaminations au coronavirus en une journée.

Un patient COVID-19 à l'intérieur d'une voiture, reçoit de l'oxygène fourni par un Gurdwara, un lieu de culte sikh, à New Delhi, en Inde. 24 avril 2021.

AP Photo/Altaf QadriUn patient COVID-19 à l’intérieur d’une voiture, reçoit de l’oxygène fourni par un Gurdwara, un lieu de culte sikh, à New Delhi, en Inde. 24 avril 2021.

En première ligne de la pandémie avec le Brésil, l’Inde a répertorié samedi 401.993 nouvelles infections sur les dernières 24 heures, une première mondiale, a annoncé le ministère de la Santé.

Sur le seul mois d’avril, l’Inde, pays de 1,3 milliard d’habitants, a détecté environ sept millions de nouvelles infections.

Quelque 3.523 morts ont été enregistrées samedi sur la journée écoulée, portant le total à 211.853 décès. Nombre d’experts estiment toutefois que les chiffres réels sont beaucoup plus élevés.

Le programme indien de vaccination à très grande échelle semble déjà mis à mal.  Plusieurs Etats, dont le Maharashtra et New Delhi – parmi les plus touchés -, ont prévenu qu’ils étaient à court de vaccins et que le déploiement élargi de la campagne était menacé par des querelles administratives, une confusion sur les prix et des problèmes techniques sur la plateforme numérique de vaccination du gouvernement.

Jusqu’à présent, environ 150 millions de vaccins ont été administrés, soit à 11,5% de la population, et à peine 25 millions d’habitants ont reçu leurs deux injections.

« Tsunami Corona  » en Inde: une mutation « échappe au système immunitaire »

Des scientifiques indiens ont informé les autorités de leur pays de mutations du virus corona capables d’échapper au système immunitaire, à un moment où le pays connaît une forte augmentation du nombre de personnes infectées par le virus décrit comme un « tsunami corona ».

Un forum de conseillers scientifiques mis en place par le gouvernement indien a informé les autorités de légères mutations dans certains échantillons du virus corona qui pourraient «échapper» au système immunitaire et nécessiter des recherches supplémentaires.

Bien qu’ils aient suivi des mutations, les scientifiques affirment qu’il n’y a toujours aucune raison de croire que ces mutations se propagent ou sont dangereuses.

Les scientifiques examinent les raisons de l’augmentation actuelle du nombre de cas en Inde, et la nouvelle mutation découverte pour la première fois dans le pays, connue sous le nom de B.1.617, est-elle responsable de cette augmentation?

L’Organisation mondiale de la santé n’a pas déclaré la souche indienne comme une «espèce à soigner», comme cela s’est produit avec des souches découvertes pour la première fois au Royaume-Uni, au Brésil et en Afrique du Sud.

Mais l’Organisation mondiale de la santé a déclaré le 27 avril que son premier modèle, basé sur la séquence du génome, indiquait que le B.1.617 avait une capacité de prolifération plus élevée que les autres variantes circulant en Inde.

Le forum consultatif, connu sous le nom de Fédération indienne de génétique SRAS-Covid, a trouvé plus de mutations dans le virus corona, qui, selon lui, devrait être étroitement surveillé.

Shahid Jamil, président du groupe consultatif scientifique du forum et virologue indien en chef, a déclaré: « Nous surveillons certaines mutations qui apparaissent dans certains spécimens qui peuvent échapper aux réponses immunitaires. »

Il n’a pas précisé si des mutations avaient été détectées dans la version indienne ou dans toute autre souche.

L’Inde a été témoin d’environ 400 000 nouveaux cas de corona par jour, après que plus de sept millions de cas ont été dénombrés dans le pays en avril, entraînant une surpopulation du système de santé dans certaines régions.

Plusieurs États ont imposé des restrictions, en particulier dans le Maharashtra (ouest) et la capitale New Delhi, où les hôpitaux sont au bord de l’effondrement.

Les autorités ont prolongé la fermeture de New Delhi pour une autre semaine à partir de samedi.

Le professeur Ren Blitzer a évoqué la mutation indienne en disant: On   m’a demandé de formuler un libellé moins complexe. Donc: une expérience avec des anticorps contre la souche indienne montre qu’elle est probablement moins «évasive» qu’ils ne le pensaient. Les mutations qui le caractérisent n’augmentent pas l’effet de l’autre, et dans l’ensemble les anticorps semblent bien s’entendre avec lui. La probabilité qu’il ne montrera pas de résistance au vaccin – semble maintenant plus élevée.

Jforum avec I24news

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