Cholet. Avec l’étoile jaune, « le piège se refermait » sur les familles juives

Bertrand Bossy, professeur d’histoire au lycée Renaudeau à Cholet (Maine-et-Loire) commente un document des archives départementales de Maine-et-Loire. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les chefs de famille juives avaient jusqu’au 7 juin 1942 pour venir récupérer les étoiles jaunes, imposées par l’occupant allemand.

« Ce document résume à lui seul la Shoah, la déportation et l’assassinat des Juifs de France. » Bertrand Bossy, professeur d’histoire au lycée Renaudeau à Cholet (Maine-et-Loire) plante le décor.

Sur ce document, précieusement gardé aux archives départementales de Maine-et-Loire, à Angers, sont répertoriés « les acteurs, les victimes et les témoins ». Les acteurs, « le commandement militaire allemand » ; les victimes, « les Juifs » ; les témoins, « les gens dans la rue qui ont forcément croisé des Juifs qui portaient l’étoile jaune ».

« C’est la dernière trace de vie des chefs de famille, chargés de venir récupérer les étoiles jaunes au commissariat de Cholet » , indique Bertrand Bossy. Ils avaient jusqu’au 7 juin 1942 pour venir récupérer les étoiles, vraisemblablement arrivées autour du 2 juin dans les mains du sous-préfet de Cholet, et transférées au commissariat.

« Ça commençait à devenir inquiétant »

« Les autorités françaises étaient chargées de mettre en œuvre la huitième ordonnance , explique Bertrand Bossy. Elles devaient faire fabriquer les étoiles et organiser la distribution. » Le document, établi sur la base du recensement d’octobre 1940 effectué par le sous-préfet de Cholet, répertorie 37 personnes de Cholet et ses alentours. Toutefois, seulement 18 Juifs seront arrêtés.

« Six se sont enfuis avant la rafle, et 13 ne sont pas arrêtés car ne correspondant pas aux critères » , indique Bertrand Bossy. Pour lui, ce document, c’était « le piège qui se refermait. Les Juifs étaient assignés à résidence entre 20 h et 6 h, ils ne pouvaient pas changer d’adresse, étaient identifiables avec leur étoile jaune… Ça commençait à devenir inquiétant ».

Ouest-France Bastien LEJOT.
Au début du mois de juin 1942, les chefs de famille venaient récupérer les étoiles jaunes. | ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE MAINE-ET-LOIRE

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