Hamas : Règlements de compte ou homosexualité? ©

liLa semaine dernière, le magazine Newsweek a rapporté que l’aile militaire du Hamas, les Brigades al-Qassam, est « sous le choc de la récente exécution de Mahmoud Ishtiwi qui était à la tête de la brigade et commandant ses compagnons de lutte.»

Selon Newsweek, certains membres de la formation para-militaire ont démissionné en signe de protestation, arguant que Ishtiwi avait été exécuté non pas à cause de ses faiblesses morales, (évoquées ci-dessous), mais à cause de « luttes internes. » Ces différents internes ont entraîné la naissance d’une autre brigade  appelée ‘al-Qassamiyoun al-Ahrar’, créée par des membres dissidents des Qassam, qui critiquent ouvertement les anciennes Brigades Qassam.

Mardi, le NY Times a révélé que Ishtiwi, âgé de 34ans,  » était un commandant issu d’une famille légendaire de loyalistes du Hamas qui, pendant la guerre de 2014 avec Israël, dirigeait 1.000 combattants et un réseau de tunnels pour mener des attaques, »  exécuté le mois dernier par ses anciens camarades » de trois balles dans la poitrine»  pour vol et liaisons homosexuelles.

Ishtiwi, qui laisse derrière lui deux femmes endeuillées et trois enfants, a avoué avoir détourné des fonds appartenant aux brigades al-Qassam, mais ses tortionnaires ont trouvé suspect la rapidité avec laquelle il a avoué et se sont demandé si cela ne cachait pas quelque chose de plus grave.  Ce qui aurait été le cas. Il aurait caché son homosexualité, ce qui a conduit le Hamas à soupçonner les Israéliens de l’avoir fait chanter pour obtenir des informations sur sa déviance.

Les parents interviewés pour le New York times ont déclaré que Ishtiwi était suspendu au plafond pendant des heures chaque jour, fouetté, et privé de sommeil avec de la musique très forte en permanence. Il a avoué tout ce dont ils l’accusaient.

Les interrogatoires et l’exécution de Mahmoud Ishtiwi sont intervenus dans un contexte de luttes internes au sein du Hamas, à la fois sur les ailes militaires et politiques. Les dirigeants du Politburo du groupe terroriste sont dispersés en Turquie, au Qatar, au Liban et en Arabie Saoudite. La guerre en Syrie a entraîné la rupture du Hamas sunnite de l’un de ses principaux bailleurs de fond, l’Iran chiite. Mais les ennemis naturels de l’Iran, les Saoudiens, ne sont pas prompts à combler le vide financier. L’économie de Gaza est toujours en ruines, et la plupart des bâtiments qu’Israël a bombardé en 2014 sont encore en ruine, et la rue Gazaouï est furieuse de ses dirigeants qui sont des combattants mais qui n’ont aucune idée de comment diriger un pays, même si petit.

Jonathan Schanzer, a écrit dans Newsweek il y a une semaine, qu’il pense que Gaza pourrait plonger dans la guerre civile très bientôt, et que l’une des factions dissidentes pourrait s’emparer du pouvoir apparemment sans direction. Le New York Times cite Ibrahim al-Madhoun, un journaliste proche du Hamas, qui a confié que Yahya Sinwar, membre des Qassam et de l’aile politique du Hamas à Gaza, qui occupe une sorte de position de ministre de la Défense, pourrait être un potentiel candidat qui pourrait s’emparer du leadership.

Si l’Autorité palestinienne qui dirige certaines parties de la Judée et la Samarie, et le Hamas à Gaza s’effondrent à peu près au même moment, les forces de sécurité israéliennes seraient confrontées à une menace très sérieuse. Cela pourrait signifier la fin des accords d’Oslo, et aurait des conséquences sur le terrorisme qu’il est difficile d’évaluer.

Arutz7