Rupture amère dans la famille Assad. Bashar versus son cousin, le magnat Makhlouf

Le ministre syrien des Finances a ordonné mardi 19 mai la saisie des avoirs appartenant à Rami Makhlouf, le cousin milliardaire du président Assad, qui a aidé à financer l’effort de guerre du régime. On l’a expliqué comme une «saisie préventive» pour garantir le paiement des sommes dues à l’autorité syrienne de régulation des télécommunications. Deux jours plus tôt, Makhlouf, 51 ans, autrefois membre du cercle restreint du président, a affirmé dans une déclaration vidéo qu’on lui avait dit de démissionner en tant que chef de Syriatel, le plus grand opérateur de téléphonie mobile du pays. Il s’agit de la dernière d’une série de vidéos qu’il a publiées, avertissant que toute mesure prise contre lui pourrait être «catastrophique» pour l’économie du pays, dévastée par la guerre.

Dimanche, le milliardaire a utilisé une vidéo sur Facebook pour accuser les sbires d’Assad de le forcer à démissionner de la tête de Syriatel, à moins qu’il n’ait déboursé 180 millions de dollars en soi-disant «impôts impayés». Il a été filmé dans sa somptueuse villa à l’extérieur de Damas.

Les vidéos de Makhlouf ont commencé à apparaître après que les responsables de la sécurité ont arrêté 60 dirigeants et techniciens de ses entreprises, il y a quelques semaines. « Ils ont dit que vous avez jusqu’à dimanche pour vous conformer ou que la société sera prise et que ses actifs seront saisis », a déclaré Makhlouf, ajoutant que les membres du conseil d’administration avaient également été pris pour cible. Se décrivant comme un homme d’affaires légitime, il a déclaré qu’il avait été contraint de renoncer à 120% de ses bénéfices ou menacé d’être arrêté.

« Quiconque pense que je démissionnerai dans ces conditions ne me connaît pas », a-t-il déclaré.

La richesse personnelle de Makhlouf a été estimée en 2008 à 60 milliards de dollars. Son empire commercial est largement répandu dans le secteur bancaire, l’immobilier, la construction, le commerce du pétrole, le tourisme de luxe, les restaurants, la vente au détail hors taxes et la première compagnie aérienne privée de Syrie.

Cette année-là, il a été placé sous sanctions américaines pour pratiques de corruption, telles que la manipulation du système judiciaire syrien pour intimider ses rivaux et obtenir des licences et des contrats étrangers exclusifs. Des parties de l’empire commercial Makhlouf avaient entre-temps été transférées à Dubaï.

Cette altercation ouverte dans le clan Assad, normalement secret, a fait irruption dans le domaine public et a provoqué la première fracture dans la secte minoritaire allaouite qui règne sur le pays depuis une tentative ratée de renverser le père d’Assad Hafez après sa prise de pouvoir en 1984. Certains de ses membres privilégiés craignent une répression présidentielle contre ceux qui semblent manquer de loyauté ou avoir accumulé de grandes fortunes sous le patronage d’Assad.

Autrefois l’un des membres les plus influents du régime Assad, Makhlouf est pris pour cible et, à moins qu’il ne puisse sortir à temps, il devra peut-être se départir d’une partie de la fortune qu’il a amassée en tant que favori de l’élite dirigeante. Il ne serait pas le premier voleur de haute voltigfe à disparaître sous le règne d’Assad.

Adaptation : Marc Brzustowski

Bitter rift in Assad family. Bashar vs tycoon cousin Makhlouf

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Gaulois réfractaire

Après l’arroseur arrosé, le voleur volé. 60 milliards de dollars volés aux Syriens et les Syriens crèvent de faim ou sont devenus des mendiants en Occident.