A la mi-novembre de l’an dernier (2016), le Gouvernement de Turquie a lancé l’assaut contre le bastion de Daesh à Al-Bab, en Syrie. Cet effort qui était mené par les combattants de l’Opération « Bouclier de l’Euphrate » a, en définitive, été paralysée sur place. Les djihadistes continuent de tenir Al-Bab, qui est située dans la partie Nord de la Province d’Alep, depuis plus de deux mois.

 

Al Bab est devenu le dernier point chaud de la guerre en Syrie – un conflit complexe et comportant des camps opposés multiples- avec divers acteurs convergeant dans cette zone. Autant les Etats-Unis que la Russie bombardent des cibles de l’Etat islamique depuis les airs, alors que les régimes de Turquie et de Bachar al Assad se rapprochent et bouclent le périmètre sur le terrain.

Les Etats-Unis ont, au départ, hésité à fournir un appui aérien direct aux opérations militaires turques dans et autour d’Al Bab. Cela n’a changé qu’après que les Turcs, membres de l’OTAN, se soient tournés sans vergogne vers la Russie pour obtenir un soutien aérien supplémentaire.  Le New York Times décrit leur coopération comme une « évolution importante dans le  d’un partenariat russo-turc naissant ».

La coalition menée par les Etats-Unis « continue de fournir des renseignements, de la surveillance et des vols de reconnaissance afin de soutenir ses partenaires turcs dans le cocontre Daesh [l’Etat Islamique] autour d’Al-Bab, dans le Nord-Ouest de la Syrie », a déclaré le Capitaine de la Navy Jeff Davis, porte-parole du Pentagone, à la Presse le 26 Janvier.

« De plus, la coalition continue de mener des frappes délibérées et soutenues contre les cibles de l’Etat Islamique dans les environs d’Al-Bab » a ajouté Davis. Depuis le début 2017, les avions de la coalition « ontmené environ 20 frappes dans ce secteur d’Al-Bab », en détruisant des véhicules de Daesh, des positions de combat, des sytèmes de mise à feu télécommandée, des carrefours de commandement et de contrôle et des véhicules-piégés », affichent des nouvelles dévoilées par le Département de la Défense. Selon les données diffusées par l’Opérarion « Détermination Absolue », « deux frappes ont engagé quatre unités tactiques de l’Etat Islamique et détruit des véhicules près d’Al-Bab le 30 janvier.

Les frappes sur Al-Bab font partie d’une nouvel effort américain pour apporter aux combattants soyutenus pat les turcs une couverture aérienne pendant leur offensive.

On a posé des questions au Secrétaire Peter Cook chargé des relations avec la presse au Pentagone à propos des opérations aériennes américaines sur Al-Bab le 3 janvier. Il a démenti que les Américains aient bombardé des cibles de l’Etat Islamique près de la ville.

Au cours d’une conférence de presse, Cook a déclaré que les avions de combat de la coalition avaient répondu à un appel d’assistance de la part des forces turques qui se trouvaient prises sous le feu ennemi. Mais les Américains  n’ont pas « mené de frappe spécifique » (ce jour-là). Selon Cook, les avions de la coalition ont réalisé une « démonstration visible de forces ». Cook a ajouté que les combattants turcs et leurs « forces alléies syriennes » sont impliquées dans des combats « sérieux et importants », à l ‘intérieur même de la ville.

 

La branche de l’Etat Islamique chargée de la propagande, l’Agence de Presse Amaq a célébré la capacité des djihadistes à repousser les Turcs jusqu’à présent. Le 12 janvier, Amaq a diffusé un tableau d’information graphique (ci-dessus) offrant des statistiques faites maison sur l’état d’avancement des combats. Amaq a prétendu qu’à ce moment-là, 21 « missions-suicide -de « martyrs »- et d’autres manœuvres ont mis en déroute l’avancée turque. Amaq a aussi diffusé d’autres contenus provenant de la bataille, dont des images de tanks et de véhicules turcs qui ont été détruits.

Al-Bab a longtemps été l’un des foyers principaux de l’Etat Islamique en Syrie. Abu Muhammad al-Adnani, l’ex-porte-parole du groupe et principal dirigeant (n°2) a préparé plusieurs missions terroristes (dont s^surement les attentats du 13 novembre à Paris) à l’étranger contre l’Occident depuis cette ville, et il a été tué dans une frappe américaine près de cette ville en août 2016.

L’Etat Islamique n’est plus seulement aux prises des forces terrestres conduites par la Turquie et qui s’approchent par le nord. Le régime de Bachar al Assad, avec une couverture aérienne russe, a commencé sa propre percée en direction d’Al-Bab, en encerclant ainsi les djihadistes depuis de multiples directions.

Les forces du régime syrien approchent d’Al Bab par le Sud

Syrian Armed forces and allied militias have captured a number of towns and villages south of Al Bab since beginning their assault. Their offensive has been documented by pro-regime news sources, as well as independent, anti-regime outlets.

Les Forces armées syriennes et leurs milices alliées se sont emparées d’un certain nombre de villes et villages du sud d’Al Bab depuis le commencement de leur offensive. Cet assaut a fait l’objet d’une attention documentée de la part des sources d’information favorables au régime, ainsi que d’organes de presses indépendants ou opposés au régime.

L’observatoire syrien des Droits de l’Homme a rapporté le 27 janvier que l’assaut du régime syrien est dirigé par Suheil al Hassan, le commandant des Forces du Tigre. Les hommes d’Al- Hassan ont, dit-on, repris des villages, une université et divers autres points importants au cours de leur approche. L’OSDR décrit cette avancée comme une « vaste opération militaire » du régime Assad et souligne qu’al Hassan s’est confronté aux hommes de l’Etat Islamique à Alep avant cela, dont au  cours d’affrontements dsur ue centrale électrique dans cette province l’an dernier.

La soi-disant agence de presse de Daesh, Amaq, a diffusé un certain nombre de vidéos et de photos de ces combats. .

Sur une des vidéos,diffusée le 26 janvier, on voit une opération-suicide contre les forces du régime syrien par l’utilisation d’un véhicule bourré d’engins explosifs improvisés. Selon Amaq, cette explosion s’est déroulée dans un village appelé Madyunah, qui se trouve au Sud-Ouest d’Al-Bab.

On peut voir une capture d’écran de ce clip bref d’Amaq, ici. Des plaques blindées ont été ajoutées sur le devant et le côté du véhicule bourré d’explosifs et il couvre aussi ses roues. Il s’agit d’une tactique courante utilisée dans les opérations des véhicules-piégés de Daesh, de façon à éviter que le véhicule ne soit rendu inutilisable par les tirs ennemis avant d’avoir atteint sa cible.

Dans une autre vidéo, diffusée le 27 janvier, on voit des scènes de combattants de l’Etat Islamique s’attaquent aux forces du régime syrien près du même village. Un peu plus tard dans la journée,Amaq a posté une vidéo d’hélicoptères du régime syrien larguant des barils de bombes dans le même secteur. Il y a encore bien d’autres vidéos et communiqués d’Amaq qui informent sur ces combats contre les forces fidèles au régime Assad près de la ville de Khanasir, également située dans la province d’Alep.

Ilreste à voir si cette coalition ad hoc (de circonstance) de forces hétéroclites va pouvoir éjecter Daesh d’Al-Bab dans les semaines à venir.

Thomas Joscelyn est chercheur principal à la Fondation Pour la Défense des Démocraties et le rédacteur en chef du Long War Journal appartenant à cette fondation.

Adaptation : Marc Brzustowski

Islamic State faces multiple adversaries in Al Bab, Syria

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