ARCHIVE. L’avocate iranienne serrant son fils Nima à son domicile le 18 septembre 2013, après trois années de prison. AFP/Behrouz Mehri

Au lendemain de la condamnation de l’avocate Nasrin Sotoudeh à la prison et au fouet, la présence de l’Iran au sein de cette commission des Nations Unies est vivement critiquée.

Face au téléscopage des deux événements, l’incompréhension domine. Alors que l’Iranienne Nasrin Sotoudeh, avocate des droits des femmes, était condamnée, lundi, à recevoir 148 coups de fouet et dix années supplémentaires de prison, l’ONU a semblé offrir à l’Iran une place au sein du Comité pour la condition des femmes. Une instance chargée de faire des propositions sur tous les types de violences faites aux femmes.

Selon l’activiste Hillel Neuer, pourfendeur du conseil des droits de l’Homme des Nations unies, cette nomination est d’autant plus surprenante qu’elle est intervenue au lendemain même de la condamnation.

En fait, les documents disponibles sur le site des Nations Unies montrent que la République islamique d’Iran a été choisie il y a plus longtemps pour rejoindre ce groupe de travail dépendant du Conseil économique et social, l’une des six instances de l’Organisation, au rôle consultatif.

Une session convoquée en décembre dernier

La convocation et l’ordre du jour pour la 63e session, qui se déroule du 11 au 22 mars, ont été rédigés en décembre (les documents peuvent être consultés ici). Et l’Iran fait bien partie, pour quatre ans, des 45 membres de cette commission. Parmi lesquels la Norvège, le Japon, le Royaume-Uni, l’Espagne, mais aussi le Qatar, l’Arabie saoudite, le Guatemala ou Haïti.

Cette 63e session est consacrée aux « systèmes de protection sociale, l’accès aux services publics et les infrastructures durables au service de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles ».

Il n’empêche : si le calendrier n’est pas celui qu’on croit, ce crédit accordé à l’Iran passe mal après la condamnation de Nasrin Sotoudeh. L’avocate emprisonnée depuis le mois de juin près de Téhéran a récemment appris qu’elle avait été condamnée à cinq ans de prison pour espionnage. S’y sont ajoutées lundi sept condamnations pour un total de 33 années d’emprisonnement, dont seule la peine la plus longue, de dix ans, sera appliquée.

Selon son mari, Sotoudeh a été condamnée pour « incitation à la débauche », alors qu’elle défend plusieurs femmes ayant bravé l’obligation pour les femmes de porter le voile en public. Et comme elle a elle-même exposé sa chevelure lors d’une audience au tribunal, elle devra subir 148 fouets de fouet.

Mercredi, deux femmes, tête nue, ont distribué des fleurs blanches dans le métro de Téhéran, pour montrer leur refus de «céder à la peur » et de poursuivre leur combat pour être libres de porter ou non le voile.

https://twitter.com/AlinejadMasih/status/1105869137446883329

Au même moment, quasiment, les députés français ont salué par une ovation debout cette défenseure des droits de l’Homme, lauréate du Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit en 2012. Le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, a souligné que le président Emmanuel Macron avait évoqué son sort lors de la remise du premier Prix Simone-Veil.

Voulant « dénoncer le calvaire de nombre de féministes emprisonnées parce qu’elles défendent simplement le droit des femmes », le chef de l’Etat a cité au premier chef Nasrin Sotoudeh « qui paie de sa liberté son combat courageux et nécessaire en faveur des droits des femmes » iraniennes.

Julie Cloris

leparisen.fr

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LUCCHINI PATRICE

Macron est vraiment un tartuffe. Après avoir incité les femmes voilées à porter plainte si on leur refuse un emploi, le voilà défenseur des femmes dévoilées en Iran mais c’est juste une petite phrase à destination des journalistes… pendant ce temps la collaboration avec le régime des mollahs continue.

alexandra

Il est temps de dissoudre cet organisme corrompu par ces pays profondément dictatoriaux qui se sont immiscés dans toutes les instances. Celles-ci ne servent plus à rien et surtout pas à défendre le droits des femmes.