Catherine Pederzoli avait été suspendue en septembre dernier pour manquement à ses obligations de « neutralité » et de « laïcité » dans ses cours concernant l’histoire des juifs au XXème siècle. Une décision qui avait fait grand bruit.

L’enseignante nancéienne de confession juive vient d’être réintégrée. Mais elle ne retrouvera pas son poste dans son lycée de Nancy. L’enseignante de 58 ans a fait l’objet d’une nouvelle affectation, a indiqué lundi le rectorat de Nancy-Metz. Il est reproché des « manquements professionnels » à Catherine Pederzoli, laquelle « a méconnu les règles de fonctionnement de tout établissement secondaire et refusé de se conformer aux décisions prises par le conseil d’administration » du lycée Henri-Loritz de Nancy, où elle enseignait.

Quatorze fois le mot « shoah »

Dans un rapport rédigé en juillet dernier par l’Inspection Générale du ministère, il est mentionné que Catherine Pederzoli a utilisé « quatorze fois » le mot « shoah » lors d’un entretien avec les inspecteurs plutôt que celui de « génocide ». D’après eux, elle consacrerait aussi trop de temps à l’organisation des voyages sur l’histoire des juifs européens et instrumentaliserait ses élèves. « Contrairement à ce qui a pu être soutenu, il ne s’agit en rien de remettre en cause le principe des voyages organisés par celle-ci dans le cadre de son enseignement », précise le rectorat dans son communiqué.

NDLR – Ce communiqué cherche à justifier une décision injustifiable.

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À l’issue de la commission de discipline, le recteur a décidé de muter Mme Pederzoli, l’enseignante d’histoire géographie du lycée Loritz de Nancy suspendue depuis septembre.

Il y a deux manières d’interpréter la sanction dite « de deuxième groupe » (sur une échelle de quatre), prise hier par le Recteur de Nancy à l’encontre de l’enseignante du Lycée Loritz dont la suspension à titre conservatoire pour quatre mois a défrayé la chronique depuis fin août.

Ses soutiens y verront un aveu de la légèreté des charges contre l’enseignante, puisque Mme Pederzoli est « réintégrée dans ses fonctions ». Or depuis septembre, l’enseignante a toujours conservé son salaire : elle était simplement relevée de son affectation. On peut aussi lire dans la décision du recteur un véritable désaveu de la conduite de l’enseignante au sein de son établissement, puisqu’elle ne retrouvera pas son poste au Lycée Loritz.

Sept heures de débat

Quelle que soit l’interprétation que l’on fera, force est de reconnaître que la décision n’a pas été prise à la légère. Hier matin en effet, Mme Pederzoli était convoquée à 8 heures au rectorat pour un débat contradictoire devant la commission de discipline. Elle n’en est ressortie qu’après sept heures de discussions, d’échanges, d’interventions de témoins à charge et à décharge, et de plaidoirie de Maître Francis Terquem, l’avocat parisien ayant repris la défense de l’enseignante à la suite de deux conseils nancéiens.

La commission a rendu son avis (consultatif) au bout de deux heures environ, à la majorité qualifiée des douze membres qui la composent. Le recteur a ensuite pris la sanction, motivée ainsi : « cette mesure sanctionne les manquements professionnels de Mme Pederzoli qui a méconnu les règles de fonctionnement de tout établissement secondaire et refusé de se conformer aux décisions prises par le conseil d’administration. Contrairement à ce qui a pu être soutenu, il ne s’agit en rien de remettre en cause le principe des voyages organisés par celle-ci dans le cadre de son enseignement. »

« On ne peut pas imaginer pire maladresse »

On se souvient que son comité de soutien assurait qu’elle payait là le fait « d’enseigner la Shoah », s’appuyant sur un passage maladroit du prérapport intervenu cet été. Son avocat reste sur cette ligne : « Le besoin qu’éprouve le recteur de préciser les choses suffit à démontrer le contraire » estime Maître Terquem. « Cela me rappelle le titre d’un journal anglais : « cette information a été confirmée par un démenti officiel du gouvernement ! » On ne peut pas imaginer pire maladresse ni pareil aveu. »

Informée hier en fin d’après-midi de sa nouvelle affectation, Mme Pederzoli a 48 heures pour rejoindre son poste. S’agit-il du lycée Poincaré comme la rumeur l’assurait hier ? Le rectorat n’a pas souhaité apporter la précision. On sait néanmoins qu’il s’agit d’un lycée « du bassin nancéien », et non à l’autre bout de l’académie.

L’enseignante dispose bien sûr de la possibilité de contester cette décision. Son avocat assurait hier soir que « la décision n’était pas encore prise ».

Christophe DOLLET – Est Républicain.fr

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Armand Maruani

Quelle honte ! On est retourné 70 ans en arrière. Le pays des droits de l’homme , tu parles! En plus dans un pays qui a collaboré avec l’ennemi nazi pour envoyer ses ressortissants à l’abattoir.Le monde tourne vraiment à l’envers.