© 2009 AFP (Omar Sobhani)
Le chef de l’Etat sortant Hamid Karzaï, largement en tête de l’élection présidentielle du 20 août en Afghanistan, a démenti jeudi qu’il y ait eu des « fraudes massives » au cours du scrutin comme l’assurent l’opposition et les observateurs étrangers.Le chef de l’Etat sortant Hamid Karzaï, largement en tête de l’élection présidentielle du 20 août en Afghanistan, a démenti jeudi qu’il y ait eu des « fraudes massives » au cours du scrutin comme l’assurent l’opposition et les observateurs étrangers.

« La presse a évoqué des fraudes massives, elles n’étaient pas si nombreuses que cela, s’il y a eu des fraudes, elles sont mineures, cela arrive dans le monde entier » lors des élections, a plaidé devant les journalistes le président sortant, installé il y a huit ans par la coalition militaire internationale emmenée par les Etats-Unis qui venait de chasser les talibans du pouvoir.

Sa conférence de presse survenait au lendemain de l’annonce, par la Commission électorale, de résultats finaux mais « non certifiés », qui lui donnent la majorité absolue (54,6%) requise pour l’emporter au premier tour. Mais, pour être officiellement proclamé réélu, il doit attendre les résultats d’enquêtes sur des centaines de milliers de bulletins suspects.

Une invalidation massive pourrait le forcer à disputer un second tour contre son principal rival, Abdullah Abdullah, qui a recueilli, pour l’heure, 27,8% des suffrages.

La communauté internationale manifeste de plus en plus son inquiétude quant à la régularité du scrutin du 20 août.
Un responsable afghan dans un bureau de vote à Herat le 20 août 2009

Mercredi, les observateurs de l’Union européenne (UE) ont assuré avoir « calculé » qu’environ 1,5 million de bulletins étaient « suspects », soit près d’un sur quatre. Or, plus des trois quarts de ces voix se porte sur le nom de M. Karzaï, selon la mission d’observation de l’UE, qui a dit, sur un ton inhabituellement accusateur, ne pas vouloir être « complice d’une quelconque tentative de fraude massive ».
Hamid Karzaï a obtenu la majorité absolue à la présidentielle en Afghanistan selon des résultats préliminaires, mais les observateurs signalent des fraudes.
« S’il y a eu des fraudes, elles doivent faire l’objet d’une enquête, mais il faut que ces investigations soient équitables et sans ingérence », a poursuivi M. Karzaï.

« J’espère que nos amis étrangers respecteront la voix du peuple afghan et laisseront la Commission électorale indépendante (IEC) et la Commission des plaintes électorales (ECC) faire leur devoir, sans préjugés », a-t-il martelé.

L’IEC, dont le président, un ancien conseiller de M. Karzaï, a été nommé par le chef de l’Etat, est accusée de partialité par M. Abdullah, l’opposition et des observateurs étrangers. L’ECC, parrainée par l’ONU, a ordonné le recomptage de centaines de milliers de bulletins suspects.

Les résultats officiels ne pourront être proclamés qu’après le recomptage de ces votes par l’IEC et l’éventuelle invalidation d’une partie d’entre eux.

En fonction de l’importance de ces invalidations, le score de M. Karzaï pourrait se réduire et passer sous la barre des 50%, le contraignant à disputer un second tour.

Les enquêtes et le recomptage pourraient prendre des semaines, selon les autorités électorales.

La légitimité de M. Karzaï pourrait, en cas de victoire au premier tour, souffrir de la très faible participation le 20 août, 38,7%.

« Cette élection s’est déroulée avec succès », a estimé M. Karzaï, qui reconnaît toutefois que les menaces des talibans ont pu influencer la participation.

« Nous leur avions promis la sécurité, mais nous n’avons pas réussi, le jour du scrutin (…), les gens sont toutefois allés voter », a-t-il déclaré.

Les talibans, qui ont considérablement intensifié leur insurrection ces derniers mois, avaient juré de perturber le scrutin, qu’il considèrent comme « une imposture orchestrée par les Américains ». Si les violences avaient été relativement limitées le jour du vote, les insurgés islamistes avaient mené plusieurs attaques spectaculaires dans les jours qui avaient précédé, malgré la présence de plus de 100.000 soldats des forces internationales, dont plus des deux tiers américains.

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