BEYROUTH (AFP) – Les efforts de Ryad et de Damas pour trouver une issue à la crise libanaise liée à l’enquête du tribunal de l’ONU sur l’assassinat du dirigeant libanais Rafic Hariri, ont échoué, a affirmé mardi le principal allié du Hezbollah, le chrétien Michel Aoun.

« L’initiative syro-saoudienne a pris fin sans avoir abouti. Le Premier ministre (libanais) Saad Hariri n’ayant pas coopéré avec ces efforts, nous sommes arrivés à une impasse », a déclaré M. Aoun lors d’un point de presse. « Nous avons été informés (de cet échec) par nos alliés du Hezbollah ainsi que par toutes les parties qui ont eu des contacts avec les principaux protagonistes de cette initiative, c’est-à-dire le président (syrien) Bachar al-Assad et le roi (saoudien) Abdallah », a poursuivi M. Aoun.
Ces déclarations interviennent au moment où un ballet diplomatique a réuni cette semaine à New York le Premier ministre libanais avec la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, le président français Nicolas Sarkozy, en visite aux Etats-Unis, et le roi saoudien, en convalescence dans le pays.

Un bras de fer oppose depuis des mois le camp de M. Hariri — fils de Rafic– qui soutient le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), à celui du Hezbollah, qui accuse le tribunal, basé près de La Haye, d’être « politisé » et d’avoir basé son enquête sur de faux témoignages.

Le Hezbollah chiite, le plus puissant mouvement armé au Liban, s’attend à ce que l’acte d’accusation du TSL, attendu prochainement, mette en cause certains de ses éléments, et a d’ores et déjà mis en garde contre toute tentative d’arrestation. Depuis des mois, il fait pression sur M. Hariri pour qu’il désavoue le tribunal.

Selon la télévision Al-Manar du parti chiite, après une réunion mardi soir entre le président libanais Michel Sleimane et des représentants du Hezbollah et ses alliés, ces derniers ont donné à MM. Hariri et Sleimane 24 heures pour réunir un conseil des ministres, faute de quoi ils agiraient. La chaîne n’a pas donné plus de détails.

Le gouvernement d’union ne s’est pas réuni depuis des mois en raison des profondes divergences entre les deux groupes. La Syrie, qui soutient le Hezbollah, et l’Arabie Saoudite, qui appuie Saad Hariri, mènent des efforts depuis l’été dernier en vue d’apaiser les tensions dans ce pays divisé depuis l’assassinat le 14 février 2005 de l’ancien Premier ministre libanais dans un attentat à Beyrouth. Le bras de fer dans le pays a suscité la crainte d’une reprise des violences et de l’éclatement du fragile gouvernement d’union de M. Hariri.

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