Une militante de Bné Brak appelle la communauté très orthodoxe à respecter les morts pour Tsahal, à partager la peine de ceux assassinés pendant la Shoah, en se levant par solidarité avec les autres Israéliens.

Aux temps bibliques, les Tzadikims, les Justes étaient les premiers à se mobiliser pour se mettre au service du D. des Armées.

A tous mes frères Haredim,

L’an dernier, le Jour pour la Mémoire de la Shoah, j’étais invitée à Jaffa. Lorsque la sirène a retenti, j’ai bondi hors de mon véhicule et me suis figée avec tous ceux autour de mi, qui avaient également quitté leurs voitures. Je ressentais la douleur des Juifs vaincus de l’Europe – dont beaucoup de mes parents et proches.

Pour la première fois de ma vie, je me suis levee à l’appel de la sirène dans un lieu public et j’ai pleuré.

Durant ce moment très personnel où on intériorise cette souffrance, j’ai remarqué quelques membres de l’une des minorités d’Israël déambulant et continuant de descendre la rue. J’ai senti qu’il y avait une insulte cinglante dans leur démarche, comme si cet acte était un geste de défi, en toute connaissance de cause.

Brusquement, je ressentais ce que j’avais toujours compris à un niveau purement intellectuel : lorsque nous autres, Haredim, refusons de partager la souffrance collective de la nation, pendant que retentit la sirène, par une seule minute pour tous ceux qui ont péri, nous disons, en substance : « Ce n’est pas notre problème ».

Oui, c’est vrai que la sirène ne fait aucune apparition dans la Halacha ni au sein de nos traditions, et c’est vrai que nous croyons que de dire des Tehilim (psaumes) ou étudier la Mishna est plus important que de se tenir en silence au son de la sirène.

Mais nous n’avons pas seulement été élevé dans la Halacha écrite, nous avons aussi été élevé sur : “Et vous ferez ce qui est juste et bon au regard du Seigneur” – par lequel reconnaître le bien et la compassion envers nos frères humains s’inscrit pleinement dans les lois de la vie. Essayez de tenir, seulement 60 secondes en partageant la souffrance liée à la tragédie de notre peuple, le Jour du Souvenir de la Shoah, et honorez la mémoire des disparus le Jour du Souvenir –Yom Hazikaron- et vous pourrez alors ressentir comme vous faites pleinement partie d’une seule Nation partageant le même destin.

Au-delà de l’Unité Nationale, nous devons respecter le sens de toutes ces vies perdues, ces familles dans le deuil qui ont sacrifié leurs meilleurs fils et filles pour notre sécurité. Nous remercions, pleins de gratitude, ceux qui sont tombés et les membres de leurs familles pour chaque pas que nous pouvons faire en sécurité dans notre Etat d’Israël.

S’ils nous demandent d’honorer leurs bien-aimés par une minute de silence, quel droit avons-nous de le leur refuser? S’ils s’aperçoivent de notre manque à participer à cette tradition nationale et que nous manquons de respect envers ceux qu’ils chérissent, portons-nous sur notre conscience la douleur que nous leur infligeons ?

Frères et sœurs, j’ai grandi dans les institutions orthodoxes, mes enfants continuent d’y être éduqués, et j’appartiens, du plus profond de mon âme, à la communauté Haredie, qui est très chère à mon cœur. J’ai, moi aussi, été élevée dans le mythe que cela n’a pas la moindre signification de se tenir au garde-à-vous pendant que la sirène retentit.

Tzipora Gutman

Publié le : 04. 05.14, 01:17 / Israel Opinion

Tzipora Gutman est directrice du Centre Adi (qui distribue des cartes de donneur d’organes) de Bnei Brak et militante au sein de la communauté haredie.

VIDÉO – Michael Levin, amoureux d’Israël et mort pour la patrie

ynetnews.com Article original

Adaptation : Marc Brzustowski.

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jankel

Les Haredim ce sont les semblables de Ovadia Yosef. Ce ne sont pas des JUIFS mais des fanatiques pas mêmes Zélotes car refusant le combat et très loin de la sagesse rabbinique dont ils se réclament pourtant..
Si Israël est détruit, j’espère que non ! ils le seront en priorité et ce sera justice.
Les Diasporiques qui fuient ce qu’ils auraient dû quitter depuis la Shoah (la Russie l’Ukraine les pays Baltes que sais je encore ont eu tort et sont châtiés de leur couardise et inconscience. Selber Shuld !
les Corrompus et les lâches sont notre honte partagée car nous n’osons nous lever contre eux.

DANIELLE

A Miki je répondrai :

Vous pensez que parce qu’on étudie 24 h / 24 on est plus tsadik que si on défend son peuple ?

Vous connaisse comme tout le monde des Harédim ignobles et qui étudient aussi 24 h/24 , alors, cessez votre hypocrisie.

On ne doit pas lire la même Torah !

Ces 2 minutes nous OBLIGENT à nous recueillir et c’est le DEVOIR de chaque Juif. L’UNITE, vous ne connaissez pas ???

francine

Peut-être que rien a voir avec la thora mais le respect pour tout ces morts
Mais s ils ne se sentent pas concernes qu ils
Dégage du pays qu ils aillent vivrent en Iran
On les retient pas ces haredims ces parasites de l état
Qu’ils ne respectent pas

Moshé

tout à fait d’accord avec Franco 47, c’est une question de derekh eretz (façon de se comporter).
Et les religieux devraient savoir mieux que quiconque que le derekh eretz précède la Torah.
D’ailleurs je crois qu’il n’y a nulle part dans la Torah une mitsva d’aimer ses parents (mais de les respecter), car c’est un derekh eretz naturel qu’une personne aime ses parents, donc on n’en fait pas une mistva.
De la même façon il est triste de lire qu’il n’y a pas de mistva à se lever lors de la minute de silence : cela ne se joue pas à ce niveau, c’est tellement évident qu’il faut le faire, par simple égard vis-à-vis de ceux qui le font parce que pour eux cela compte, et sans mentionner ceux pour qui on le fait … Question de derekh eretz…
Heureusement il y a des harédim comme la dame qui a écrit cet article pour remettre les choses à leur juste place, et il faut se rassurer qu’on parle d’une minorité de personnes qui ne se rendent même pas compte de ce que c’est très déplacé.

franco 47

S’il est vrai que le fait de rester immobile pendant que la sirène retentit, n’a pas de source dans la Thora, le simple « Derech Eretz » voudrait que l’on se conforme en public à l’usage commun et que l’on évite de choquer son voisin (dès lors qu’il ne s’agit pas d’enfreindre la Thora) ;
en France quand retentit la sonnerie « Aux Morts, ou la Marseillaise, je me lève aussi et je me souviens que mon père et mon grand’père ont été des combattants.
il vaudrait mieux que les personnes qui ne veulent pas respecter cet usage, restent dans un lieu privé ce moment-là .

yapasbon

Faute de frappe: fin du mandat britannique en mai 1948, vous l’aurez compris

Miki

Je connais dans la Torah la mitzva d’enterrer un mort, celle de dire le kadish, celle d’étudier la Torah au nom d’un défunt, celle de dire du bien d’un défunt lors de sa mort.

Celle de se lever pendant 2 minutes n’a aucune source dans la Torah.

Résultat des courses, lorsqu’un religieux le fait dans un milieu non religieux, c’est une preuve d’ouverture d’esprit mais qu’un religieux le fasse seul chez lui ça n’a pas de sens, il doit prendre un sefer Tehilim et dire des tehilim.

Que ce soit clair, l’esprit nationaliste c’est politique, l’esprit juif n’a de source que dans la Torah et faut respecter aussi que des gens puissent ne pas être nationaliste lorsque la Nation trahit l’essence même de ce qui les fédère.

yapasbon

Dans l’absolu, il est vrai que le peuple juif a déjà sa journée de commémoration des martyrs: il s’agit du 9 Av. Mais d’autres journées de commémoration (non ordonnées par la Torah) ont établies au fil de notre histoire, telle que la fête de Pourim ou de Hanoukah. La date du 6 Iyar est-elle importante pour le peuple juif? Sans aucun doute car on peut y voir la volonté divine derrière cette date. Rappelons les trois étapes fondatrices de l’établissement de l’Etat d’Israel: 1- les Lois de Mai, établies en mai 1881 et qui ont causé les pogroms en Russie et donc la migration en masse des Juifs hors de l’empire tsariste, 2- la conférence de San Remo qui en fin avril 1920 forma le Mandat Britannique en Palestine pour établir, entre autres, un foyer national juif, et finalement 3- la fin dudit Mandat Britannique en mai 1942 qui se traduisit par la création de l’Etat d’ Israel le jour suivant ! Or ces trois étapes, indépendantes les uns des autres, ont eu pour date le… 6 Iyar. Personnellement j’y vois la volonté divine de donner le signal au Juifs de « rentrer chez eux » et donc cette date mérite absolument notre commémoration. Alors joyeux Yom Hatzamaout !!

DANIELLE

Si monsieur, c’est Toraïque de se lever pour nos enfants qui sont morts pour notre survie, c’et comme cela qu’il faut penser !

Chaque âme d’un soldat qui est repartie au Gan Eden c’est aussi un peu de notre âme puisque nous sommes solidaires les uns des autres.

Oui, même à Bné Brak, mëme en étudiant nos Livres Saints, croyez-moi Hachem attribut le peuple Juif à : « souviens-toi d’Amalek……… » et ça c’est le Houmach, toujours le souvenir.

Malheureusement beaucoup, encore, n’ont rien compris, mais Hachem patiente !

Tsahal Haï !

Miki

Pourquoi faites vous systématiquement des titres racolleurs sur les religieux ?

Comme le dit cette dame, cela n’a en soi aucun sens toraïque de se lever et se taire pendant 2 minutes. Il est préférable de dire des tehilim ou continuer à étudier.

Mais en pratique, pour ne choquer personne, la quasi totalité des religieux respectent cette minute s’ils sont dans un environnement qui épouse ces normes.

Après on ne peut pas demander à une communauté qui vit repliée sur elle même de faire la comédie, que les ‘haredim respectent cette minute à Tel Aviv ok, mais à Bnei Brak, cela ne doit choquer personne de les voir étudier.

« kol Israel arevim zélazé » – tous les Juifs sont les garants (spirituels) les uns des autres

Moshé

Hazak à cette dame qui a le courage de poser les bonnes questions et d’appeller à l’unité du peuple.