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Ce que devrait contribuer à expliquer l’inquiétude juive pour les racines. Les histoires trouvées dans les chapitres 12 à 50 de la Genèse visent à satisfaire les besoins des origines, l’histoire et la croyance au destin, l’individualité culturelle, et une solidarité collective unique. Ces chapitres sont aussi un témoignage sur le fait que le judaïsme ne commence pas avec la religion, mais avec un peuple.
Même si la littérature fondamentale du peuple juif, le Tanakh, situe l’origine de la relation d’Israël avec Dieu dans les temps patriarcaux, il existe, dans les mots du professeur Nahum Sarna, une contradiction flagrante entre les coutumes patriarcales et les lois de la Torah.

Les histoires de la Genèse, dit Alan M. Dershowitz — un éminent chercheur sur le droit constitutionnel et pénal des États-Unis — ont lieu avant l’avènement de règles formelles du droit. Les héros et héroïnes doivent faire des choix tragiques, équilibrant le moindre mal contre les plus grands maux, tout ça sans le bénéfice d’une législation.

En témoignant du fait que les racines culturelles du judaïsme sont plus anciennes que sa religion, le livre de la Genèse plaide pour un judaïsme différent de celle d’une vie légiférée par des codes religieux. Certes, la position d’Abraham est celle qui a transcendé les besoins réels de la vie quotidienne et se projette vers un avenir lointain: sa vie se déroule avec la pleine conscience d’être en possession d’une destinée. Le souci de la transcendance est certainement loin d’un judaïsme gouverné par les codes médiévaux de la loi juive.

La vie et les actes d’Abraham ne sont pas religieux, mais culturels, historiques. Il est né à Ur, il a vécu à Harran, il a travaillé et il s’est marié, ceux-ci et d’autres événements dans le texte ne marquent pas la vie d’un homme pour qui le culte est le but de la vie. Il ne prie pas; il ne respecte pas les rituels. Le TaNaKh le dépeint comme un simple homme moral. Il poursuit la paix, il est généreux, hospitalier, et intercède en faveur du plus malfaisant des peuples.
Ce que nous apprenons des patriarches, commençant par Abraham, est que le judaïsme n’a pas surgi tout à coup dans le complexe de croyances et pratiques religieuses que nous avons aujourd’hui.

Il y a des raisons historiques pour lesquelles le judaïsme a pris la forme qu’il a aujourd’hui, mais cela n’a rien à voir avec ce que le judaïsme est destiné à être, quelque chose que les histoires d’Abraham ont l’intention de montrer. La Genèse plaide pour les fondations du peuple d’Israël pas pour un complexe fixe des rituels et des lois qui régulent chaque moment de vie.

Celui qui est décrit de façon sympathique dans le TaNaKh avec toutes ses faiblesses humaines est célébré comme l’incarnation de la bénédiction sur « toutes les nations sur la terre », que ses descendants n’ont qu’à imiter.
L’Éternel dit à Abram:  » Laisse ta terre, ta famille et la maison de ton père, pars dans un pays que je te montrerai.

Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai et je rendrai grand ton nom.
Tu seras une bénédiction: je bénirai ceux qui te béniront, et celui qui te maudira, je le maudirai, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi. (Genèse 12 : 1-3)

Moshe Pitchon.

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jacqueline

Oui ce n’est pas une découverte, le peuple juif un peuple de prêtres.

QU’ILS LE VEUILLENT OU NON C’EST COMME CA !!!!!!!!!!

Il y a eu des transformations :

Les COHEN gadol Grand prêtre descendants de MOÎSE et AARON de la famille des LEVI sacrificateur au service du temple de Jérusalem.

Je m’arrête là car il y a encore beaucoup à dire ce serait trop long. sur le clergé, les rabbins, les grands rabbins etc……..

André

En témoignant du fait que les racines culturelles du judaïsme sont plus anciennes que sa religion, le livre de la Genèse plaide pour un judaïsme différent de celle d’une vie légiférée par des codes religieux.

Le souci de la transcendance est certainement loin d’un judaïsme gouverné par les codes médiévaux de la loi juive.

Intelligente et pertinente réflexion sur le judaïsme. Les rabbins que l’on nomme {orthodoxes} s’attribuent peut-être un peu trop de pouvoir lorsqu’ils se veulent les seuls à décider de qui est juif ou pas, comme en Israël ou en France.

Doit-on rappeler qu’il n’y a plus de « clergé » dans le judaïsme depuis la destruction du Temple et que les rabbins ne sont en rien des prêtres ? Mieux même : si prêtres il y a alors d’après l’Exode c’est tous les israélites qui le sont, comme nous le rappel Shmuel Trigano {« tous les membres de cette collectivité [le peuple d’Israël] sont de statut égal et connaissent la Divinité sans intermédiaire : ils en sont les « prêtres », « un peuple de prêtres » (Ex. 19,6), »}