Le procès de la Française Clotilde Reiss, accusée d’avoir « encouragée les émeutiers » lors des manifestations post-électorales en Iran, doit reprendre aujourd’hui, selon l’annonce faite dimanche par l’agence iranienne Isna.

« Une audience dans le procès de Clotilde Reiss se tiendra mardi devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran », a indiqué Isna. « L’avocat des accusés et le représentant du procureur » assisteront à l’audience, a-t-elle ajouté sans préciser si Mlle Reiss y sera présente.

L’universitaire âgée de 24 ans, lectrice de français à l’université d’Ispahan (centre de l’Iran), a été arrêtée le 1er juillet pour avoir participé à la contestation de la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin. Elle a été libérée sous caution mi-août à condition de rester à l’ambassade de France à Téhéran, dans l’attente de son jugement.

Devant le tribunal où elle avait comparu début août, elle avait « reconnu » avoir participé « pour des motifs personnels » aux manifestations et avoir rédigé un rapport pour un institut dépendant du service culturel de l’ambassade de France, selon des médias officiels iraniens. Elle avait demandé « pardon » en espérant être « graciée », ont-ils ajouté.

L’agence de presse officielle Irna avait alors indiqué qu’elle était accusée d’avoir « rassemblé des informations et encouragé les émeutiers » lors de la contestation post-électorale.

Le 11 novembre, le ministère iranien des Affaires étrangères avait averti la France qu’il n’accepterait aucune condition à la comparution devant la justice iranienne de Clotilde Reiss.
Clotilde Reiss à l’ambassade de France à Téhéran, le 17 août 2009

« Conditionner la présence de la ressortissante française devant le tribunal à une garantie des autorités iraniennes (qu’elle ne serait pas emprisonnée) est une claire violation des engagements officiels et écrits du gouvernement français selon lesquels elle est à la disposition de la justice » iranienne, a déclaré le porte-parole du ministère.

« Cela n’est en aucune manière acceptable, a-t-il ajouté. Clotilde Reis ne sera pas graciée sous la pression politique et personne n’a le droit de décider pour le juge ».

Début novembre, le quotidien français Le Figaro a rapporté que l’ambassade de France, dans un courrier à la diplomatie iranienne, avait indiqué que Clotilde Reiss se rendrait aux convocations du tribunal chaque fois que nécessaire, mais qu’il fallait d’abord une assurance écrite que sa libération sous caution ne serait pas mise en cause. Autrement dit qu’elle ne se voie pas notifier un emprisonnement quand elle sortira de l’ambassade à l’occasion de l’une de ces convocations.

Cette affaire a contribué à tendre les relations déjà mauvaises entre Paris et Téhéran, en raison de positions françaises intransigeantes sur le dossier nucléaire iranien.

Les autorités françaises ont toujours affirmé que Mlle Reiss était innocente et qu’aucune charge ne pouvait être retenue contre elle.

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