Au lendemain du retrait du corps des Marines américains d’Irak, trois fortes explosions ont retenti à Bagdad. Le dernier bilan fait état de 36 morts et 71 blessés. Un événement qui rappelle l’instabilité de la situation dans le pays, à deux mois des élections générales.

Ces derniers mois, de nombreuses attaques se sont produites à Bagdad. (Reuters)
C’est presque devenu une habitude. En Irak, chaque étape du calendrier de retrait des troupes américaines est marquée par de violents attentats. Le 30 juin dernier, alors que les forces irakiennes reprenaient officiellement le contrôle des villes, au moins 26 personnes ont été tuées dans un attentat à la voiture piégée à Kirkouk. Lundi, au lendemain du retrait du corps des Marines américains d’Irak, trois fortes explosions ont retenti à Bagdad. Le dernier bilan délivré par la police irakienne fait état d’au moins 36 morts et 71 blessés.

Les cibles choisies sont symboliques. Selon l’agence de presse Reuters, dont les bureaux sont situés à proximité des lieux, une bombe aurait explosé près de l’hôtel Ishtar Sheraton, sur la rive orientale du Tigre, qui héberge les bureaux de plusieurs médias et entreprises. La deuxième bombe aurait explosé près de l’hôtel Babylone, fréquenté par des voyageurs irakiens et utilisé quelquefois pour des réunions gouvernementales. Selon une source policière, la troisième explosion se serait produite près de l’université al-Nahrain, située dans le centre de la capitale irakienne. Bagdad avait déjà été frappée par une série d’attentats le 8 décembre dernier, faisant au total plus d’une centaine de morts. Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères a condamné « avec la plus grande fermeté » ces attaques. « Dans cette épreuve, la France assure le peuple et le gouvernement irakiens de son amitié et de sa pleine solidarité, poursuit le texte. Elle garde la conviction que les Irakiens gagneront le combat contre
le terrorisme et pour la démocratie. »

Tensions avant les élections générales
Samedi, les Marines, présents dans le pays depuis sept ans, ont officiellement passé le relais à l’armée de terre américaine, lors d’une cérémonie à Ramadi, située à une centaine de kilomètres à l’ouest de Bagdad. Leur départ marque une accélération du retrait américain d’Irak, qui doit prendre fin au 30 août 2010. « L’objectif que nous visons tous est que les Irakiens assurent eux-mêmes la sécurité des élections du 7 mars »>Article original, et que celles-ci soient équitables et libres », a rappelé le général américain Terry Wolff, qui a pris le commandement de la province d’Anbar samedi.

Mais à l’approche de l’échéance – initialement prévues en janvier, les élections générales ont été reportées au 7 mars prochain -, la situation est tendue dans le pays. Le scrutin fait d’ailleurs figure de test pour la sécurité dans le pays, et la stabilité politique. Mais ces dernières semaines, de vives tensions sont apparues, notamment au sujet de l’éventuelle participation au scrutin de personnes soupçonnées de liens avec le régime sunnite de Saddam Hussein. Le sujet était au cœur d’une rencontre entre le vice-président américain, Joe Biden, et le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, samedi à Bagdad. Ce dernier a réaffirmé son souhait d’interdire le scrutin aux proches du raïs. Pour l’heure, environ 512 noms ont été placés sur une liste noire par une commission de surveillance spécialement mise sur pied pour l’occasion. Et dautres noms pourraient venir l’allonger avant le 7 mars.

Mais cette décision a provoqué la colère de plusieurs dirigeants sunnites, qui voient dans cette interdiction une manœuvre du gouvernement chiite pour asseoir sa domination électorale sur le pays. Les Etats-Unis, eux, craignent que cela ne ravive les tensions ethniques dans le pays. Washington cherche notamment à éviter que la minorité sunnite soit marginalisée du processus politique. En 2005 déjà, les sunnites avaient, pour le même genre de raisons, boycotté le premier scrutin de l’après-Saddam, et nombreux avaient renforcé les rangs de l’insurrection. Mais en la matière, Bagdad a demandé à Washington de ne pas intervenir dans les affaires irakiennes. « Je ne suis pas ici pour résoudre un problème. C’est aux Irakiens de le faire, pas à moi », a répondu Joe Biden, se disant « confiant (…) dans le fait que les dirigeants irakiens ont pris le problème en main et travaillent à un règlement juste et définitif ». Les élections du 7 mars représentent plus que jamais un test pour la stabilité de la démocratie irakienne.

http://www.lejdd.fr/International/Moyen-Orient/Actualite/Irak-Un-retrait-dans-la-violence-167416/

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