Pourtant, depuis quelques années se multiplient les appels amicaux: Nous vous tendons les bras. En revenant aux pays de vos origines, amis juifs, vous retrouverez les traces de votre identité.

Et les Juifs de répondre en masse pour visiter avec ferveur et émotion la tombe de tel illustre rabbin, ou caresser les murs de telle synagogue. « Vos origines », tous les messages publicitaires le précisent.

Les Juifs avaient donc des origines en terre arabe ?

Se souviendrait-on enfin qu’avant d’être arabes, ces terres furent Carthaginoises, Phéniciennes ou Berbères, et que les juifs y furent chez eux ?

Ces messages précisent-ils par exemple, que le Président Bourguiba a décidé d’un trait de plume en Tunisie, de nationaliser tous les objets de culte juifs devenus « patrimoine culturel de la nation »?

Précisent-ils que nul ne peut récupérer le rouleau de Thora appartenant à sa famille ou, plus émouvant, ces lourds chandeliers d’argent ciselé consacrés à la mémoire de morts bien aimés ?

Suspendus au plafond de la synagogue au dessus de la place occupée de son vivant par le défunt, ces chandeliers allumés représentaient l’âme de l’être aimé.

L’histoire du peuple juif en exil ne fut qu’une longue suite de spoliations officielles de biens matériels et spirituels.

En terre étrangère, l’expression de l’amour d’une famille juive fut toujours «nationalisable» ou confiscable au gré du tyran du moment.

Ces appels au retour épisodique des juifs sur leurs terres d’origine nous laissent entendre que décidément un peu partout dans le monde, les Juifs sont appréciés quand ils ne sont que de passage.

Un Juif de passage, c’est toujours moins encombrant qu’un juif résident. Il suffit de lui laisser le temps de faire fortune – car « ils » savent mieux que personne, dit-on – et de lui faire reprendre la route.

Pour apprécier le respect porté aux juifs, il suffit de voir l’état d’un cimetière juif au cœur d’une grande ville dont nous tairons le nom. Les pierres tombales ont disparu, certaines sépultures sont ouvertes laissant apparaître à ciel ouvert leur macabre contenu.

Au Proche-Orient, en espérant la création d’un Etat binational, c’est exactement cela que souhaitent tous les hommes de paix de la terre :

Des Israéliens touristes permanents, nationalisables, atomisables et atomisés à souhait.

Paix aux hommes de bonne volonté, d’accord, mais touriste permanent, c’est lassant à la longue.

Josiane Sberro
© Primo, 14-09-2009

Un cimetière juif à l’abandon, pillé, vandalisé, quelque part en Tunisie

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