Depuis l’apparition d’une élue voilée au parlement de la Région de Bruxelles, le débat sur l’islam a rebondi dans le plat pays.

Les décisions d’interdiction du voile islamique dans les écoles se suivent et se ressemblent suscitant une radicalisation des « pro » et « anti ». Intellectuels et personnel politique sont dans l’obligation de se positionner clairement et cela fait grincer des dents. Dans tous les partis politiques la réflexion est menée et des clans se forment. Mais indiscutablement ce sont les libéraux du MR qui se sont le plus clairement exprimés.

C’est dans ce contexte que vient de paraitre un opuscule pamphlétaire qui fait débat : « Lettre aux progressistes qui flirtent avec l’islam réac » par le sénateur libéral-réformateur Alain Destexhe et le journaliste Claude Demelenne.

Le premier est un ancien de Médecins sans Frontières connu pour ses prises de position polémiques ; le second, un ancien collaborateur du stalinien Philippe Moureaux (l’emblématique Maire de Molenbeek), est rédacteur en chef d’un hebdo de gauche.

Cette « Lettre » dénonce la passivité de certains démocrates face à la progression exponentielle du port du voile, de la remise en cause de la mixité et des programmes scolaires, de la banalisation de l’antisémitisme et de la montée d’un racisme anti-blanc. Passivité électoraliste mais aussi idéologique, comme si les musulmans de tous courants étaient forcément des damnés de la terre. Des propos lucides au sujet de l’alliance contre nature entre une certaine gauche et le cléricalisme musulman, vecteur du progrès de l’islam radical partout en Occident. Il s’agit d’un appel à oser un autre discours, indique Claude Demelenne. « Il faut oser dire qu’il existe une extrême droite musulmane. Il faut des signaux forts et oser établir des règles claires ».

Dans ce pamphlet qu’ils adressent comme un cri d’alarme aux progressistes, ils font valoir leur opposition aux accommodements raisonnables, cet assouplissement des règles au profit des communautés religieuses, un système qui est en train de faire faillite au Québec où il est né. Et ils fustigent, les Ecolos, le Parti Socialiste et l’ancien Parti Catholique devenu CdH (Centre Democrate Humaniste) pour les besoins de recrutement d’électeurs musulmans, coupables de complaisance avec les tenants du Coran. Ils leur reprochent de vouloir mettre au devant de l’actualité le concept d’accommodements raisonnables qui pourraient se retrouver au centre des conclusions des Assises de l’interculturalité voulues par la ministre de l’Egalité des Chances, Joëlle Milquet, présidente du CdH, le parti qui a permis la première élection d’une femme voilée dans un pays européen.

Ils dénoncent le fait que le PS, Ecolo et le CdH ont clairement joué la carte du communautarisme ; et qu’aujourd’hui, quand on est d’origine étrangère, il faut avoir le soutien des mosquées pour être élu. Mais de ces trois partis, c’est incontestablement l’hypocrisie d’Ecolo qui retient le plus leur attention « Les Verts ont une face cachée. Ecolo plaide pour la pratique de l’accommodement raisonnable, qui privilégie une gestion de type communautariste des revendications religieuses en général et musulmanes en particulier, mais se garde bien de médiatiser cette position et la réserve aux électeurs potentiellement pro-voile. Habile mais hypocrite ». Et il est vrai que l’on voit régulièrement Jean-Michel Javaux, leur président, venir se pavaner dans son ancien Cercle des étudiants de Science-Po de l’Université de Bruxelles, comme pour faire passer le message qu’il n’a pas oublié ses anciens engagements libre-exaministes qui devraient lui faire honnir toute la logorrhée islamisante.

Déjà en juillet dernier, Claude Demelenne et Alain Destexhe cosignaient, dans le quotidien Le Soir, une Carte blanche intitulée « Voile : où sont les progressistes ? ». Un appel aux démocrates de droite et de gauche où ils appelaient à « cesser de faire l’autruche face au retour d’un cléricalisme moyenâgeux maquillé en progressisme d’opérette. Les droits de l’homme et surtout de la femme sont en jeu, nous appartenons tous au même camp ».

Un pamphlet qui a fait grincer les dents des vigiles de la pensée. Il n’en a pas fallu plus pour que le groupe de pression Vigilance Musulmane ne dépose plainte contre les deux auteurs auprès du Centre pour l’Egalité des Chances (l’équivalent belge de la Halde) au motif que leur plaidoyer anti-voile attiserait l’islamophobie ; ce concept inventé par l’Ayatollah Khomeiny et repris en chour par tous les idiots utiles des Frères Musulmans. Egalement dans le viseur du tandem, le MRAX (Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie), l’équivalant belge du MRAP, qu’ils accusent d’être devenu le syndicat de l’islam conservateur et rigoriste, une véritable machine à accuser les gens d’islamophobie.

A peine sorti de presse, le livre a suscité de nombreux débats sur les chaines de télévision. Débats où l’on a vu les auteurs réclamer la suspension du financement public du MRAX, dénonçant la présence dans le Bureau de cette association de Nordine Saïdi, un militant de l’islam radical proche des Frères Musulmans et des autres mouvances salafistes. Lequel a déclaré : « Je comprends les attentats suicides ou terroristes. Je m’interdis de condamner des faits sans parler des causes. Oui, je refuse de condamner des attentats terroristes ! Si on veut éviter les attentats, il faudra un moment accepter de discuter même avec Ben Laden ». Ces déclarations étaient faites au site indépendant Parlamento.com dans le cadre de la campagne électorale de juin dernier au cours de laquelle Nordine Saïdi menait la liste Egalité avec le soutien actif des antisémites Dieudonné et Alain Soral, deux grands démocrates.

En tout état de cause, il est clair que le MRAX, sous l’impulsion de son président Radouane Bouhlal, s’est complètement aligné sur les positions des Frères Musulmans et qu’il en est l’une des officines les plus influentes. A telle enseigne, qu’une des administratrices historiques, la respectée professeure d’université Anne Morelli, a quitté la boutique en déclarant « Je vous avoue que je me sens de plus en plus détachée de ce Mouvement auquel j’ai tant donné car je ne me sens plus concernée par ses prises de position communautaristes, sa défense systématique de la religion musulmane et ses exagérations continuelles d’une soi-disant « islamophobie » menaçante. Peut-on me citer des exemples concrets d’écoles où il y a « obligation » de manger du porc ? Est-il normal qu’un malade refuse d’être soigné par un médecin qu’il discrimine en fonction du sexe de ce dernier ? Doit-on soutenir une telle discrimination sexiste comme une juste revendication de respect des convictions ? Il est faux qu’il manque de parcelles musulmanes pour enterrer les morts ; selon mes informations elles sont, au contraire, trop peu demandées et restent inoccupées. Colporter l’inverse est accréditer une victimisation sans objet. Il est incongru de se plaindre que l’Islam ne soit pas encore financé au même titre que les autres religions quand on voit les scandales qui se succèdent à l’Exécutif des musulmans. Mettre ces faux problèmes sur le même pied que les vrais actes racistes, qui existent malheureusement et sont d’une autre nature, déforce notre position. De plus en plus le MRAX apparaît à l’extérieur comme un groupement d’auto-défense utilisé par des musulmans avec quelques hommes liges extérieurs ».

La lutte contre le racisme est donc passée tout à fait à l’arrière-plan, par contre la moindre réflexion sur l’islam, ou dénonciation de ses abus, donne lieu à des ripostes enflammées de l’omniprésent Radouane Bouhlal ; dont la Sureté de l’Etat soupçonne son appartenance à l’organisation subversive des Frères Musulmans et qui a signé un appel pour le retrait du Hamas de la liste des organisations terroristes. Les membres fondateurs du MRAX ont presque tous été neutralisés ou sont partis ; se sont dès lors installés les petits soldats de Tariq Ramadan qui ont transformé, un comble, l’association en officine antisémite et anti-occidentale. A telle enseigne qu’apparaissait encore, il y a quelques semaines, deux liens pour le moins douteux sur le site internet du MRAX : l’un vers le site web de la nébuleuse de l’ultra gauche violente Indymedia et l’autre vers le site conspirationiste du Réseau Voltaire animé par l’antisémite Thierry Meyssan dont l’essentiel des subsides proviennent de Damas.

A peine le brûlot de Destexhe et Demelenne était-il sorti de presse que les travailleurs du MRAX en front syndical se mettaient en grève pour dénoncer les dysfonctionnements de l’association et que la Ministre de tutelle annonçait dans un communiqué « L’administration a été chargée par sa ministre Fadila Laanan de mener un contrôle approfondi auprès du MRAX, à la suite des plaintes de certains travailleurs de l’association y dénonçant des dysfonctionnements, des comportements empreints de népotisme ou encore une utilisation douteuse des fonds publics mis à disposition de l’association ». Mais quelques jours plus tard s’agissant du cas de Nordine Saïdi, la Ministre (ancienne membre d’un groupe anti-israélien sur Facebook) déclarait que ces propos avait été tenus « durant une période électorale propice à la controverse » ; oui bien sûr et alors ? Les pires dérapages de Le Pen aussi ont été tenus durant des campagnes électorales, cela ne l’absout pas. D’ailleurs, comme Le Pen, Nordine Saïdi ne cache pas son antisémitisme au travers d’innombrables vidéos postées sur YouTube et qui devraient être les pièces à conviction pour son exclusion du MRAX. Pour autant que ce dernier ait encore comme objet réel de lutter contre l’antisémitisme.

Comme le font remarquer Destexhe et Demelenne, la Belgique est devenue un véritable laboratoire de l’islamisme. Mais le constat oublie de dire que c’est à cause de la pleutrerie des politiciens de tous les bords que le pays est arrivé à ce stade d’infiltration. Pleutrerie et complaisance. Et cela vaut également pour une partie des élus du MR libéral-réformateur.

Tout le monde se rappelle la présence du député MR Richard Miller, un collègue d’Alain Destexhe, vociférant avec tous les antisémites du pays lors de la manifestation en faveur du Hamas en janvier dernier à Bruxelles. Sa condamnation a été quasi unanime au sein de son parti. Cela ne l’a pas empêché, avec le ministre fédéral Charles Michel, un autre MR libéral-réformateur, de participer quelques jours plus tard à une réunion-meeting de Nordine Saïdi, utilisant sa casquette de fondateur du Mouvement Citoyen Palestine (l’officine du Hamas à Bruxelles), avec pour objet de stigmatiser les juifs en général et les israéliens en particulier ; sous la houlette de l’incontournable Radouane Bouhlal (toujours lui) affublé du titre de modérateur. Précision : le meeting se déroulait bien entendu à Molenbeek. Un moment fort où le ministre Charles Michel s’est cru obligé de tenir des propos anti-israéliens ovationnés par la foule des barbus. Il est vrai que Charles Michel est le fils de l’ancien commissaire européen Louis Michel dont on connaît les sympathies pour la Turquie pro-iranienne de Recep Tayyip Erdogan.

Toutes les officines islamistes sont connues, qu’il s’agisse du Cercle des étudiants arabo-musulmans de l’Université de Bruxelles ou de l’UIPP (Union Internationale des Parlementaires pour la Palestine) de Dyab Abou Jahjah (fondateur de la Ligue arabe européenne), en passant par la radio bruxelloise Al-Manar. Elles sont toutes reliées entre-elles et mènent invariablement aux financements par l’Iran via le QG de Tariq Ramadan à Bruxelles qui assure la formation de ses petits soldats. Elles n’ont qu’un seul objectif : introduire des affidés dans les rouages de contrôle de l’Etat, par la bonne vieille technique entriste des trotskystes. L’entourage des principaux décideurs est déjà complètement pollué comme l’a été celui de Jack Straw, l’ancien ministre de Tony Blair, dont le MI5 exigea la démission.

En avril déjà, Claude Demelenne dénonçait dans le quotidien La Libre Belgique l’existence en Belgique d’un véritable « Parti Iranien » dont les rangs se gonflent de toutes les composantes de l’immigration musulmane.

Le fait est que depuis 20 ans tous les intervenants au débat camouflent la réalité de l’implantation musulmane dans le pays en fixant leur nombre à 400.000 personnes dont la moitié à Bruxelles. Le chiffre est faux et chacun le sait, mais il faut rassurer le bon peuple.

Pour la première fois lors d’une réunion tenue en octobre dernier, le député Denis Ducarme, membre de la commission de l’Intérieur, a sorti un chiffre : un million à un million deux cent cinquante mille musulmans vivent en Belgique. Soit plus de 10% de la population du pays et cela n’est qu’un commencement, les conversions des belges de souche vers l’islam s’accélérant en même temps qu’une immigration, quasi exclusivement musulmane, qui n’est plus contrôlée depuis belle lurette.

Il y a quinze jours, sur un plateau de télé, la sénatrice Anne-Marie Lizin a affirmé « Nous ne reculerons plus » en s’adressant à une voilée. Il est bien temps ! De toute façon, nous sommes maintenant dos au mur ; il n’est plus possible de reculer.

Aldo-Michel Mungo

« Lettre aux progressistes qui flirtent avec l’islam réac », de Claude Demelenne et Alain Destexhe, Editions du Cerisier, 8,5 euros, 124 pages

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