Comme les 30 premiers signataires, je signe l’appel de Denis Tillinac pour sauver nos églises

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L’église de Saint-Pierre de Bredons, dans le Cantal. Photo © Bernard Jaubert

Résistance. Parce que nos églises, même désaffectées, ne sont pas destinées à devenir des mosquées, Denis Tillinac et “Valeurs actuelles” lancent un appel pour préserver ces sentinelles de l’âme française.

Certaines déclarations récentes appelant à ce que des églises soient transformées en mosquées ont provoqué chez les Français une émotion susceptible de favoriser les pires amalgames en ces temps où le terrorisme islamiste ensanglante la planète et commet des crimes en plein Paris. Elles offensent gravement les catholiques, ainsi que de nombreux imams attachés à la singularité de leur foi et de leur pratique cultuelle.

Une église n’est pas une mosquée, et prétendre que “les rites sont les mêmes” relève d’un déni de réalité scandaleux. Croyants, agnostiques ou athées, les Français savent de la science la plus sûre, celle du coeur, ce qu’incarnent les dizaines de milliers de clochers semés sur notre sol par la piété de nos ancêtres : la haute mémoire de notre pays. Ses noces compliquées avec la catholicité romaine. Ses riches heures et ses sombres aussi, quand le peuple se récapitulait sous les voûtes à l’appel du tocsin. Son âme pour tout dire. De Michelet à Marc Bloch, aucun de nos historiens n’a méjugé cette évidence. Les maires de nos communes rurales, fussent-ils allergiques au goupillon, entretiennent tous leur église avec une sollicitude filiale. Elle ennoblit leur village ; à tout le moins, elle le patine et ils en conçoivent une fierté légitime.

L’angélus que sonnent nos clochers scande le temps des hommes depuis belle lurette. Sur celui du tableau de Millet, il a beau n’être qu’un point infime à l’horizon, il atteste une pérennité culturelle par-delà les aléas historiques. Feu le président Mitterrand connaissait les ressorts intimes de l’imaginaire national : un vieux clocher d’église se profilait sur ses affiches électorales, et sa symbolique n’avait pas de connotation cléricale. Elle racontait l’histoire de France dans une langue accessible à tous nos compatriotes. Ils tiennent à la laïcité de l’État et à la liberté de conscience et de culte qu’il lui incombe de protéger. Pour autant, ils ne peuvent tolérer la perspective d’une pratique religieuse autre que catholique dans leurs églises. Même celles de nos campagnes, souvent vidées de leurs paroissiens par l’exode rural. Elles continuent de témoigner ; leur silhouette au-dessus des toits contribue à un enracinement mental dont nous avons tous besoin pour étayer notre citoyenneté. Du reste, rien ne prouve qu’elles resteront vides ad vitam aeternam.

La France n’est pas un espace aléatoire, et elle n’est pas née de la dernière pluie médiatique : quinze siècles d’histoire et de géographie ont déterminé sa personnalité. Cet héritage nous oblige, de quelque souche que nous provenions et de quelque famille politique que nous nous réclamions. Inscrits au plus profond de notre paysage intérieur, les églises, les cathédrales, les calvaires et autres lieux de pèlerinage donnent sens et forme à notre patriotisme. Exigeons de nos autorités civiles qu’il soit respecté ! Le confusionnisme trahit une méconnaissance de notre sensibilité et ferait peser une menace sur la concorde civile s’il n’était clai rement récusé au sommet de l’État.

Denis Tillinac


Les premiers signataires :
Charles Beigbeder, chef d’entreprise ; François-Xavier Bellamy, philosophe ; André Bercoff, écrivain ;Jeannette Bougrab, ancien ministre ; Pascal Bruckner, philosophe ; Jean Clair, de l’Académie française ;Chantal Delsol, de l’Institut ; Alain Finkielkraut, de l’Académie française ; Marc Fromager, directeur national de l’Aide à l’Église en détresse ; Gilles-William Goldnadel, avocat ; Basile de Koch, humoriste ; Alain Maillard de La Morandais, prêtre ; Élisabeth Lévy, essayiste ; Véronique Lévy, écrivain ; Sophie de Menthon, chef d’entreprise ; Thibault de Montbrial, avocat ; Camille Pascal, écrivain ; Jean-Robert Pitte, de l’Institut ; Jean Raspail, écrivain ; Ivan Rioufol, journaliste ; Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef ; Nicolas Sarkozy, ancien président de la République ; Jean Sévillia, historien ; Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC ; Jean Tulard, de l’Institut ; Philippe de Villiers, ancien ministre ; Éric Zemmour, essayiste.


Sondage exclusif : églises transformées en mosquées, les Français disent non

Les Français sont toujours attachés à leurs églises. Ici, la messe de la Nativité de la Vierge à Casamaccioli, en Corse. Photo © AFP

Sondage Ifop-« Valeurs actuelles ». Notre étude exclusive en témoigne : même de moins en moins pratiquants, les Français sont près de 70 % à s’opposer à la proposition de Dalil Boubakeur. Ultra-majoritaire, cette hostilité se retrouve même à gauche et chez les plus jeunes.

“Touche pas à mon église !” : c’est ce que répondent (très) massivement les Français à Dalil Boubakeur. Selon notre sondage exclusif Ifop-Valeurs actuelles, pas moins de 67 % d’entre eux — près de sept sur dix ! — répondent, en effet, non à sa proposition de « recourir aux églises vides ou aban-données pour accueillir les fidèles musulmans ». « Même si la France s’est profondément déchristianisée depuis les années soixante, il reste un attachement réel, et souvent ignoré, au catho-licisme ainsi qu’aux racines chrétiennes et à leurs symboles », décrypte Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’Ifop. Et de citer Emmanuel Todd : « Il faut prendre la religion au sérieux, surtout quand elle dis-paraît… »

Testés par le même institut de sondage, les Français étaient 35 %, en 1962, à déclarer “aller à la messe tous les dimanches ou plus”, contre 6 % en 2012. La proportion de ceux affirmant ne “jamais aller à l’église”, passant, elle, de 24 à 46 %. Il n’empêche : désertion ne signifie pas abandon. Et le symbole du remplacement de religion ne passe pas. Pas question, donc, pour les personnes interrogées, même si elles les fréquentent moins, de voir “leurs” églises transformées en mosquées ! Phénomène rare dans les sondages, les Français sont même deux fois et demie plus nombreux (respectivement 45 % et 20 %) à se dire “tout à fait opposé” que “plutôt opposé” aux propos de Boubakeur. « La proportion de “tout à fait opposé”, relève Jérôme Fourquet, atteignant même 55 % chez les catholiques — auxquels s’ajoutent les 17 % de “plutôt opposés”, soit 72 % au total. »

valeursactuelles.com

 

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