2 dirigeants du Moyen-Orient ne font aucun progrès avec Poutine

Deux proches alliés des Etats-Unis, le Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahu et le Président Turc Recep Tayyip Erdogan se sont rendus en visite à Moscou, jeudi 9 et vendredi 10 mars,  pour faire pression sur deux dossiers très différents relatifs à la Syrie,face au Président russe Vladimir Poutine.

Netanyhu a choisi d’attaquer le dirigeant russe à propos de l’Iran, bien qu’il ait été récemment accueilli à la Maison Blanche en tant qu’ami proche du Président Donald Trump et leader d’un pays fortement soutenu par les Etats-Unis. Il est perçu par l’Administration comme le seul homme politique israélien capable d’amener Israël à réaliser une percée dans les relations avec le monde arabe et de trouver un accord final avec les Palestiniens. Il reste à voir si ce soutien survivra aux attaques personnelles que subit Netanyahu et aux enquêtes menées contre lui.

Le cas d’Erdogan est très différent. Trump le perçoit, au départ comme un partenaire dans ses plans pour la Syrie. Mais le limogeage du Lieutenant-Général Flynn du poste de Conseil à la Sécurité Nationale – et en tant que fervent défenseur pro-Turc – a court-circuité l’influence d’Erdogan à la Maison Blanche. Il s’avère à présent que Flynn a agi en tant que lobbyiste rémunéré par Ankara avec l’autorisation du Ministère de la de la Justice, au cours de la campagne de Trump.

En tout cas, le Président turc a perdu l’essentiel de sa valeur en tant que partenaire utile, quand les généraux américains ont décerné un grade subalterne aux opérations de l’armée turque contre Daesh, dans le nord de la Syrie, en particulier pour son siège prolongé et longtemps infructueux de quatre mois autour de la ville d’Al Bab.

C’était sur la recommandation des généraux américains que l’armée turque a érté remplacée, en tant que fer de lance de la principale offensive américaine contre le bastion de Raqqa, par les Forces Démocratiques Syriennes fortes de 55.000 hommes. Deux-tiers des FDS sont composés de combattants de la milice des YPG kurdes de Syrie, qui ont fait la démonstration de prouesses exceptionnelles en remportant des batailles successives contre Daesh.

Après ce changement de partenaires, les Américains se sont lancés dans un renforcement de l’armement des FDS. Les Russes ont rapidement faits de même. Erdogan en a été très irrité. Il a tenté de démontrer que les YPG sont un groupe terroriste, une branche du PKK kurde de Turquie et que le soutien américano-russe conduirait fatalement à l’émergence d’un Etat kurde indépendant dans le Nord de la Syrie, sur le seuil de la Turquie.

Quand ces plaintes n’ont rencontré que des sourdes oreilles, Ankara a menacé, jeudi 9 mars, d’attaquer les installations kurdes dans la ville de Manbij, au Nord-Est de la Syrie. Washington a réagi en insistant lourdement sur le soutien militaire américain aux FDS, bien que cette menace soit restée creuse : les troupes turques ne sont pas au commencement d’un affrontement direct contre le mur d’acier érigé par les Américains et les Russes sur leur chemin.

Erdogan s’est rendu à Moscou pour une toute dernière tentative de persuader le Président russe qu’il lui promette au moins d’empêcher toute autogestion des Kurdes. Bien que Poutine l’ait couvert d’éloges pour l’accord qu’ils sont parvenus à sceller pour un cessez-le-feu en Syrie et une Conférence de Paix à Astana (Kazakhstan), le séjour du Président turc s’est consumé en pure perte. Il s’est fait éconduire par Poutine, dont la première des priorités en ce moment, est de se maintenir au même pas que la décision de l’Administration Trump, quqi prend forme à une vitesse folle, en préparation d’une intervention militaire directe en Syrie – plutôt que de se préoccuper des intérêts turcs.

Samedi, les sources du Kremlin ont confirmé : « Les pourparlers russo-turcs ont débouché sur presque rien ». Elles ont dévoilé que la principale inquiétude du dictateur turc concerne le bras de fer de Manbij dans le Nord de la Syrie.

Un jour auparavant, le Premier Ministre israélien n’a pas fait beaucoup mieux, quand il est venu imposer au Président russe les préoccupations de sécurité qui le concernent à propos du retranchement des forces iraniennes et du Hezbollah en Syrie du Sud, dangereusement proches de la frontière israélienne. Poutine l’a accueilli avec affection, mais il lui a clairement fait comprendre que sa préoccupation majeure était coordonnée en fonction des nouvelles initiatives de Trump en Syrie et que les inquiétudes sécuritaires israéliennes passaient au second plan. Il a conseillé au Premier Ministre israélien d’observer la globalité du tableau stratégique qui est en train de se former actuellement dans ce pays déchiré par la guerre.

Du point de vue du Kremlin, une campagne militaire à grande échelle américano-russo-kurde contre l’Etat Islamique en Syrie contrarierait encore plus les principaux objectifs de l’Iran, qui est de créer un pont terrestre à travers le nord de l’Irak et de la Syrie jusqu’à la Méditerranée. Poutine pense que, quand Téhéran réalisera que Trump ne le laissera jamais réaliser un tel plan,les Iraniens retireront leurs forces de Syrie, parce que leur seul lien avec leurs bases intérieures sera toujours maintenu par air ou par mer, dont les deux routes sont sujettes aux attaques israéliennes.

Netanyahu semble avoir indiquer à Poutine que, faute d’une autre option disponible, Israël allait envisager une attaque directe contre les forces iraniennes et du Hezbollah en Syrie. Le Président russe a écouté, mais n’a pas fait de commentaire. A en juger par le passé, le Premier Ministre tentera probablement d’obtenir le feu vert de Washington avant de mettre en oeuvre un plan semblable – à moins, évidemment, que Netanyahu décide que Tsahal peut s’en charger toute seule.

DEBKAfile Exclusive Analyse Exclusive 11 Mars 2017, 10:50 AM (IDT)
Adaptation : Marc Brzustowski

 

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

4 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
christopher.dee

Madeleine, vous oubliez de citer l’accueil du grand muphti Husseini, un des pires antisémites que la terre ait connu. Elle est belle la France d’accueillir le frère jumeaux maudit d’Hitler comme un VIP.
Dany; la Turquie a servi les intérêts américains depuis longtemps avant la venue du dictateur d’aujourd’hui. Les States ont influencé l’Europe pour y accueillir la Turquie, et pas qu’un peu.
Avant Erdogan la Turquie était laïque …
De plus les bases de l’OTAN (USA) en Turquie sont vraiment bien placées pour y exercer une influence énorme sur toute la région!
Les temps changent et les alliances aussi. La Turquie devient clairement l’ennemi de l’Occident et la Russie a toujours de vieux comptes à régler avec elle (et c’est tant mieux).
Possible que Trump et Poutine s’entendent à regarder Erdogan d’un sale oeil!

DANY83270

ON sait depuis longtemps que la Turquie roule pour ses propres intérêts et aussi pour DAESH et malgré cela les Etats-Unis et ses Alliés maintiennent ce pays dans l’OTAN ! Pourquoi ?
si quelqu’un peut me donner une explication rationnelle je suis prêt à l’examiner mais pour le moment c’est un mystère pour moi et je ne comprends pas pourquoi la France a laissé récemment des ministres et des diplomates Turcs venir en France à Metz pour faire de la propagande en faveur du référendum organisé par le dictateur Erdogan pour qu’il obtienne encore davantage de pouvoirs; d’autres pays Européens tels que la Hollande l’on refusé en faisant valoir justement que cela engendrerait des « les troubles à l’ordre public  » ; la France n’est-elle pas concernée par de tels troubles ? Pourtant la France vit actuellement sous un régime d’exception pour empêcher les troubles , non ?

madeleine

La France est LA grande p. internationale.

Elle est la seule a avoir accueilli :

— l’ayatollah Khomeini (à Neauphle de Château) nourri, logé, soigné, gardé avec l’argent
des contribuables, et ce, pendant des mois.

— Kadhafi, avec sa tente plantée dans le jardin de Matignon (alloué au 1er Ministre)
(invité au défilé du 14 juillet)

— Le Président syrien Bachar el Assad (invité au défilé du 14 juillet)

— Yasser Arafat, de nombreuses fois, et pendant plusieurs mois, où tout un étage
d’un hôpital lui était réservé. Funérailles grandioses dignes d’un Chef d’Etat

— Bouteflika, le Président algérien, de nombreuses fois, idem, tout un étage réservé à
l’hôpital.

— Le ministre des Affaires étrangères turc pour son rassemblement à Metz.

Il est à noter toutefois que les arabo-musulmans qui viennent se faire soigner en France retournent chez eux une fois guéris, sans jamais avoir payé leurs séjours et soins en hôpital. Ardoise : plus de 120 millions d’Euros.

Jg

Chacun pour soit !