Turquie : Erdogan, malade, contraint à l’arrêt en pleine campagne après avoir fait un malaise en pleine interview.

Le chef de l’État turc de 69 ans fait l’objet de nombreuses rumeurs alarmistes sur son état de santé depuis qu’il a écourté en direct une interview cruciale dans le cadre de sa campagne présidentielle et annulé ses deux dernières journées de déplacement.

Aux prises avec un virus intestinal, le président turc Recep Tayyip Erdogan a dû annuler ses engagements publics ce jeudi 27 avril pour la deuxième journée consécutive, à 17 jours d’élections présidentielles et législatives annoncées périlleuses.

Mercredi soir, le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a voulu faire taire les rumeurs déferlant sur les réseaux sociaux après l’annonce de l’annulation des deux déplacements du chef de l’État prévus jeudi. « Nous rejetons catégoriquement de telles affirmations infondées concernant la santé du président @RTErdogan », a tweeté M. Altun, partageant des captures d’écran de tweets très relayés affirmant que le président turc avait été victime d’une crise cardiaque.

« Grippe intestinale »

L’épisode a démarré mardi 25 avril en soirée : le chef de l’État, à moins de 20 jours du double scrutin du 14 mai, devait donner une longue interview à deux chaînes de télévision turques, après avoir effectué trois apparitions publiques dans trois villes différentes plus tôt dans la journée.

L’émission, retardée sans explications d’une heure trente, a été interrompue subitement dès la dixième minute, au milieu d’une question d’un journaliste. « Oh wow », a dit une voix non identifiée derrière la caméra avant que l’émission ne soit coupée, tandis que l’intervieweur se levait de sa chaise.

Le chef de l’État, teint pâle, est réapparu à l’antenne un quart d’heure plus tard avant d’écourter l’entretien, expliquant avoir « attrapé une grippe intestinale ». Dans un tweet, le président turc, à la démarche parfois ralentie ces dernières années, avait annoncé le lendemain matin se « reposer à la maison aujourd’hui sur conseil des médecins », annulant trois déplacements prévus en Anatolie centrale.

« Pas d’inquiétude, il va bien. Je pense qu’il reprendra son agenda (…) à partir de demain », a voulu rassurer jeudi matin la ministre turque de la Famille Derya Yanik, interrogée sur la chaîne privée NTV.

Mauvais timing

L’épisode tombe toutefois très mal pour le chef de l’État : au pouvoir depuis 2003, d’abord comme Premier ministre puis comme Président, Recep Tayyip Erdogan fait face à une opposition avançant en front uni et donnée en bonne posture par de nombreuses enquêtes d’opinion. Son principal opposant, Kemal Kiliçdaroglu, à la tête d’une alliance réunissant six partis de l’opposition, a également reçu le soutien tacite du parti prokurde HDP, considéré comme le faiseur de rois du scrutin présidentiel.

Dans la dernière ligne droite avant le double scrutin, le chef de l’État comptait aligner deux à trois meetings quotidiens, après avoir partagé pendant le mois du ramadan le repas de rupture du jeûne dans une localité différente chaque soir.

La santé du dirigeant turc, dont aucun rapport médical n’est rendu public, avait alimenté les spéculations après une opération du gros intestin fin 2011, suivie d’une nouvelle intervention chirurgicale l’année suivante. Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, avait démenti publiquement souffrir d’un cancer du côlon, expliquant que les opérations visaient à lui enlever des polypes.

« Je vais me reposer à la maison aujourd’hui sur conseil des médecins », a annoncé, le mercredi 26 avril sur Twitter, le dirigeant turc, Recep Tayyip Erdogan, âgé de 69 ans. « Malheureusement, nous ne pourrons pas nous réunir avec nos frères de Kirikkale, Yozgat et Sivas aujourd’hui. Je demande pardon à tous », a-t-il tweeté, énumérant des localités d’Anatolie centrale où il devait prendre la parole.

Le chef de l’État, au pouvoir depuis vingt ans, doit également renoncer à inaugurer, le jeudi 27 avril, la première centrale nucléaire du pays à Akkuyu, sur la côte sud de la Turquie, a annoncé le vice-président du parti AKP au pouvoir, Erkan Kandemir. « Notre président assistera à la cérémonie de la centrale d’Akkuyu en ligne », a tweeté mercredi soir Erkan Kandemir, également responsable de l’organisation au sein du parti AKP.

Un coup dur pour Recep Tayyip Erdogan qui avait même initialement escompté la visite du président russe Vladimir Poutine pour inaugurer cette centrale, construite par le russe Rosatom. Cette visite avait été démentie par le Kremlin, mais le dirigeant russe doit délivrer un message en ligne.

Le président turc avait dû interrompre, le soir du mardi 25 avril, une interview en direct à la télévision pour cause de « grippe intestinale ». Après une quinzaine de minutes, il était revenu à l’antenne, le teint pâle et les yeux rougis, en s’excusant d’avoir été malade.

JForum.fr AFP

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