Les accords entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite viennent de se modifier, au détriment d’Israël. Jusqu’à présent les États-Unis étaient en charge de la protection de l’Arabie Saoudite, tandis que cette dernière devait assurer l’approvisionnement en pétrole de son protecteur.

 Depuis que les Américains sont devenus indépendants du point de vue énergétique, l’Arabie Saoudite n’est plus pour eux un allié aussi stratégique.

 L’Arabie doit donc se défendre elle-même. La mise en place de cette coalition militaire panarabe, est une évolution qui peut être dangereuse à terme pour Israël. Aujourd’hui, cette dernière reste tributaire des États-Unis. Mais rien ne dit que, demain, elle ne soit autonome.

 Les différents conflits aguerrissent les participants aux arts de la guerre. Israël a vu à ses frontières au Liban un Hezbollah tenace, et au Sud à Gaza un Hamas déterminé.

 La donne est en train de changer dangereusement. Si aujourd’hui les Arabes s’entretuent pour les raisons qui sont les leurs, nous savons qu’ils ont dans leurs gènes la haine d’Israël.

La brouille avec les États-Unis, avec à sa tête un Obama plus que dangereux, n’est pas un gage de sécurité. Du coup nombre de républicains le considèrent comme plus dangereux que Poutine.

C’est dans ce contexte qu’Israël surveille cette évolution d’un conflit multiforme qui risque de ne pas l’épargner.

JForum.Fr

 

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Les enjeux de la guerre à Aden, selon deux personnalités yéménites

L’accord de principe entre les pays dits 5 plus 1 et l’Iran sur le dossier nucléaire a eu beau mettre au second plan la guerre contre et au Yémen, celle-ci reste une actualité sanglante. Selon une source diplomatique, le Yémen serait même la première victime de l’accord sur le nucléaire, tant ce qui s’y déroule est tributaire des développements régionaux et internationaux.

Un ancien député yéménite, cheikh Sultan Assaméi, qui a longtemps été persécuté par le parti de l’ancien président Ali Abdallah Saleh, actuellement au Liban, a une lecture particulière de ce qui se passe dans son pays. Il précise tout d’abord que, contrairement à ce que montre la carte, le Yémen est un grand pays, même s’il semble écrasé par la superficie de l’Arabie saoudite. Il compte officiellement 30 millions d’habitants, mais ils pourraient être plus nombreux, car, dans les montagnes, comme le signale l’ancien député, on ne compte pas les femmes… (il faut préciser que l’Arabie saoudite, en dépit de son immensité, ne compterait pas plus de 17 millions d’habitants, mais avec près de 8 millions d’étrangers). Les houthis (des zaidites) forment près de 33 % de cette population, dont plus de la majorité est malheureusement illettrée. Le Yémen est en effet le pays le plus pauvre du monde arabe.

L’ancien député ainsi qu’Ibrahim al-Dilmi, directeur de la chaîne de télévision al-Massira (l’une des deux chaînes qui n’ont pas encore été fermées par les bombardements de la coalition), précisent que les relations entre le Yémen et l’Arabie ont toujours été conflictuelles, et le royaume wahhabite a toujours considéré le Yémen comme sa chasse gardée, voire son arrière-cour, avec toujours pour souci d’isoler et de persécuter les yazidites. C’est ainsi que, lorsque « le printemps arabe » est arrivé au Yémen, il a été rapidement étouffé par ce qu’on avait appelé à l’époque « l’initiative du Golfe » qui était essentiellement saoudienne. Cette initiative qui prévoyait une sorte de transition du pouvoir. Elle décidait en même temps un découpage administratif du pays qui étouffait les yazidites.

Ceux-ci ont donc mené la révolte contre ce projet, et alors qu’ils gagnaient du terrain dans le pays, l’Arabie saoudite a décidé de réagir. Il est faux de prétendre que l’Arabie saoudite a créé cette coalition après l’appel du président yéménite démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi, puisque celle-ci a commencé ses frappes au lendemain de la lettre adressée par Hadi au Conseil de coopération du Golfe. Autrement dit, la coalition était préparée à l’avance, et l’opération « Tempête de la fermeté » avait, selon Assaméi et al-Dilmi, plusieurs objectifs. Il s’agissait essentiellement d’écraser les yazidites, qui se font désormais appeler Ansarullah, et surtout les empêcher d’atteindre Aden et Bab el-Mandeb, qui, avec le détroit d’Ormuz, constituent le point de passage du pétrole du Golfe. Or si Bab el-Mandeb est aux mains d’Ansarullah, ce groupe deviendra maître du passage du flux pétrolier, ce qui pourrait mettre en cause la stratégie saoudienne de production de 10 millions de barils par jour pour mettre en difficulté économique la Russie et l’Iran. La bataille de Aden et de Bab el-Mandeb est donc stratégique aussi bien pour le Yémen que pour l’Arabie saoudite et les pays du Golfe. Les Ansarullah sont en train de gagner du terrain et mettent ainsi en échec les plans saoudiens.

L’opération militaire au Yémen avait aussi d’autres objectifs. Il s’agissait ainsi de resserrer les rangs du Conseil de coopération du Golfe à la veille de la conclusion de l’accord sur le nucléaire pour éviter que les pays membres de ce Conseil décident chacun de son côté d’améliorer ses relations avec l’Iran, sans tenir compte des autres.

De plus, les nouveaux hommes forts du régime saoudien, les émirs Mohammad ben Nayef (ministre de l’Intérieur) et Mohammad ben Salmane (ministre de la Défense), avaient besoin de s’imposer sur le terrain, surtout qu’au royaume wahhabite on n’est pas encore habitués aux responsables jeunes et que les deux émirs ont besoin de faire taire d’éventuelles voix contestataires au sein même de la famille royale.

Enfin, il fallait aussi, à travers la guerre contre Ansarullah et leur affaiblissement, porter un coup à la République islamique d’Iran. Un peu comme l’invasion puis la prise de Mossoul par Daech en juin dernier étaient destinées à affaiblir l’Iran et briser l’axe qui relie Téhéran à Bagdad et Damas. Les deux personnalités yéménites précisent que, sans l’Arabie, qui a construit au cours des dernières années plus de 5 000 mosquées dans le pays, les Yéménites ne connaissaient pas les dissensions confessionnelles. Mais les mosquées sont devenues des lieux de division avec des prêches incendiaires contre les autres factions de la population. Toutefois, l’ampleur des frappes de la coalition menée par l’Arabie saoudite a ressoudé les Yéménites face à un ennemi venu de l’extérieur et qui a depuis longtemps un lourd contentieux avec eux. De plus, alors que les Saoudiens attendaient une riposte sur leur propre territoire par le lancement de missiles, ce qui leur aurait permis de prétendre que les sunnites sont attaqués par les houthis, alliés à l’Iran, Ansarullah a riposté stratégiquement en avançant sur le terrain du côté de Bab el-Mandeb et de Aden désormais pratiquement sous leur contrôle. Il a ainsi choisi de resserrer l’unité nationale yéménite et de laisser l’Arabie saoudite s’enliser dans ce conflit, ce qui pourrait entraîner des troubles à l’intérieur même du royaume. C’est pourquoi les deux personnalités yéménites sont convaincues que le conflit est appelé à se prolonger… jusqu’à ce qu’il y ait, au final, une solution politique et un dialogue qui devraient, cette fois, prendre en considération les revendications d’Ansarullah. Mais à quel prix ?

Scarlett HADDAD

Une guerre planifiée depuis des mois!

Quand l’ambassadeur saoudien aux Etats-Unis Adel Joubeir dit à la chaine américaine NBC que l’Arabie et les Etats-Unis ont discuté depuis plusieurs mois des options qu’il faut prendre à propos du Yémen, il ne ment pas. Plusieurs signes prouvent que les préparatifs de l’opération « tempête de fermeté » contre le Yémen avait débuté depuis 6 ou 9 mois.

L’Arabie a déployé beaucoup d’efforts pour convaincre certains de ses alliés à participer à la coalition formée de 10 pays pour mener la guerre contre le Yémen. Il ne s’agit pas de la Jordanie, du Maroc et des pays du Golfe, mais de l’Egypte et du Pakistan.

Convaincre l’Egypte et le Pakistan

Plusieurs médias avaient révélé à plusieurs reprises fin 2014 que l’Arabie avait demandé à l’Egypte de transférer un nombre de ses militaires en Arabie ou à d’autres pays du Golfe.

Mais la situation au Pakistan s’avère plus difficile. Plusieurs médias avaient indiqué durant ces derniers mois que le Pakistan avait refusé une demande saoudienne d’envoyer des troupes militaires en Arabie. Mais, le Pakistan s’est rapidement résigné et a pris le 30 mars une décision définitive sur sa participation à la coalition dirigée par l’Arabie.

Ryad a en fait usé de son pouvoir pour convaincre l’autorité militaire pakistanaise de faire pression sur le gouvernement.  Les contrats militaires signés, début mars, par l’Arabie avec l’armée pakistanaise en sont la preuve. Il s’agit de plusieurs milliards dollars qui relanceront l’économie pakistanaise et notamment son industrie militaire.  

 Entrainement des militaires saoudiens en France

Les exercices d’entrainement militaires des troupes saoudiennes font également partie des préparatifs à cette guerre. En octobre dernier, c’est-à-dire six mois avant la « tempête de fermeté », des forces spéciales saoudiennes, des unités de reconnaissance et des parachutistes faisant partie des troupes terrestres saoudiennes se sont entraînées dans les Alpes.

Beaucoup d’analystes avaient cru que cet entrainement était lié à la lutte contre le terrorisme Daeshiste à la frontière avec l’Irak. Or, cette région est désertique, pourquoi alors les forces saoudiennes s’entrainent-elles dans des régions hyper-montagneuses ? La réponse est que la structure montagneuse des Alpes  a beaucoup de ressemblance avec les régions montagneuses du sud de l’Arabie et du nord du Yémen. Ces entraînements étaient sans doute liés aux préparatifs de la guerre contre le Yémen. 

La liste des cibles visées

Les responsables saoudiens avaient prétendu que l’intervention militaire au Yémen vise à sauver le « gouvernement légitime » représenté -selon eux- par le président démissionnaire Abed Rabbo Mansour Hadi qui s’était installé à Aden, (sud).

Une question vient se poser : pourquoi les frappes militaires n’ont-elles pas visé les forces anti-Hadi qui avançaient vers Aden, mais se sont concentrées sur Sanaa et les fiefs des Houthis (forces révolutionnaires yéménites) ??

L’explication logique fournie à cette opération c’est qu’elle a été lancée pour viser des objectifs déterminés à l’avance et n’a rien à voir avec les récents développements sur le terrain à Aden.

Les raids ont notamment visé les sites de la défense aérienne de l’armée yéménite, les bases militaires aériennes, les dépôts des avions de chasse et des hélicoptères, les dépôts des missiles balistiques et des munitions.

Le commandement de cette opération

Il convient de noter que la plupart des opérations similaires à la « tempête de fermeté » lancées durant les 25 dernières années ont été dirigées par les Etats-Unis. Washington a été l’un des facteurs garantissant la clandestinité des préparatifs depuis plusieurs mois. Il est le seul à monopoliser les informations précises sur les objectifs et le rôle de chaque pays participant à la coalition.

La baisse des prix du pétrole

Une fois cette intervention militaire a été lancée, les prix du pétrole ont haussé d’environ 6 dollar pour le baril. Ceci n’est pas surprenant, vu que les opérations militaires affectent une région stratégique d’où transitent quotidiennement des millions de barils de pétrole. Mais ce qui est étrange, c’est la baisse des prix du pétrole pour atteindre le même prix affiché avant cette offensive (environ 50 dollars).

L’Arabie s’est donc intervenue pour empêcher la hausse des prix du pétrole.  

Rappelons que le prix du baril du pétrole n’a pas chuté l’été dernier en dessous des 100 dollars qu’après la prise de contrôle de la capitale yéménite par les Houthis en août dernier, c’est-à-dire depuis environ 8 mois.

Combats dans Aden, Washington accélère ses livraisons d’armes.

Des dizaines de combattants houthistes affrontent, mercredi 8 avril, des combattants sunnites dans le quartier du Cratère, dans le centre d’Aden. Maîtres de Sanaa depuis septembre, les houthistes, soutenus par des soldats restés fidèles à l’ancien président Ali Abdallah Saleh, ont pénétré dans la matinée dans le quartier du Cratère, à Aden, dernier bastion des forces gouvernementales que le président Abd Rabbo Mansour Hadi avait dû fuir le mois dernier.

 


Yémen : Pourquoi l’Arabie Saoudite s’investit… par lemondefr

Les haut-parleurs des mosquées du quartier ont alors appelé les fidèles à entamer une guerre sainte contre les combattants chiites. Mardi, les groupes armés défendant Aden ont bénéficié de parachutage d’armes et ont annoncé avoir repoussé les houthistes des positions qu’ils occupaient dans le quartier de Dar Saad, dans le nord de la ville.

Inquiétude américaine et livraisons d’armes

Le ministre de la défense américain, Ashton Carter, a reconnu mercredi qu’Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) progressait sur le terrain au Yémen, mais promis que les Etats-Unis continueraient de frapper le groupe extrémiste, malgré la situation chaotique sur place. « Nous les voyons enregistrer des avancées sur le terrain », a déclaré M. Carter, à Tokyo dans le cadre d’une tournée asiatique qui le conduira également en Corée du Sud. AQPA, la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste sunnite, a pris le quartier général de l’armée et le port de Moukalla. Mardi, des membres d’AQPA se sont emparés d’un poste-frontière yéménite à la frontière saoudienne. 

Les Etats-Unis soutiennent la coalition dirigée par l’Arabie saoudite qui a lancé des frappes aériennes le 26 mars pour stopper l’avancée des rebelles houthistes et des forces fidèles à l’ancien président Saleh, et soutenir le président Hadi.

En visite en Arabie saoudite, le secrétaire d’Etat adjoint, Tony Blinken, a par ailleurs annoncé une accélération des livraisons d’armes américaines destinées aux forces de la coalition antihouthiste. « Nous avons expédié des cargaisons d’armes, nous avons accru nos échanges de renseignement et nous avons créé une cellule de coordination au centre de commandement saoudien », a-t-il déclaré à la presse à Riyad.

Appel au djihad venu d’Afghanistan

Trois parachutages d'armes ont permis aux défenseurs d'Aden de tenir leurs positions et d'en prendre plusieurs aux houthistes.

Les islamistes armés du Hezb-E-Islami de Gulbuddin Hekmatyar, un des doyens du djihad antisoviétique qui est aujourd’hui à la tête d’une des principales factions de l’insurrection afghane, ont proposé mercredi d’envoyer des « milliers » de combattants au Yémen pour y appuyer la coalition saoudienne. Dans un communiqué en pachtou publié sur son site Internet officiel, le Hezb-e-Islami estime que « tous les musulmans doivent s’unir contre l’Iran », qui « interfère » aujourd’hui dans les affaires du Yémen, après l’Irak et le Liban.

L’Iran, qui est accusé de soutenir les rebelles chiites houthistes au Yémen, a vivement condamné les frappes de la coalition arabe menées par l’Arabie saoudite, tout en affirmant encourager une solution politique afin de mettre fin au conflit qui a plongé certains secteurs du Yémen dans une situation humanitaire « catastrophique », selon la Croix-Rouge.

L’Organisation mondiale de la santé a annoncé mardi qu’au moins 540 personnes avaient été tuées, et 1 700, blessées, au Yémen depuis le 19 mars, une semaine avant le début de la campagne aérienne.

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