Vayigach 5783: à part égale (vidéos)

Le Shlah HaKadosh (1555-1630) reliait dans ses commentaires les faits survenus dans ces trois dernières sidroth : VaYéshev, Miketz et VaYigash en les nommant ensemble : « Tson Yossef » (les moutons de Joseph. Le mot tson désigne le petit bétail : chèvres, moutons, brebis…) car, le Shlah HaKadosh partage la même opinion que celle émises par les différents Sages dans les midrashim ou le Zohar à savoir que l’on peut vérifier dans ces péricopes le fait que toute action engendre une récompense ou une punition selon l’acte original opéré : les pirké avoth l’enseignement nettement : Sekhar mitsva mitsva et skhar aveira, aveira soit le salaire d’une bonne action est une bonne récompense et le salaire d’une faute entraîne à accomplir une nouvelle faute. C’est-à-dire que tout acteur reçoit immédiatement ou après un certain laps de temps la monnaie de sa pièce…

Hillel l’Ancien transmettait cet enseignement de la manière suivante : ne fais pas à ton prochain ce que tu ne désires pas que l’on te fasse. De même, il est rapporté dans les Pirké Avoth qu’Hillel HaZaken ou Hillel l’Ancien aperçut un jour un crâne flottant sur l’onde et il s’adressa à lui (en araméen) en lui disant en quelque sorte : « vois, ce que tu as fait aux autres t’a été rendu ».

Dans quelques semaines nous lirons dans le deuxième livre du Pentateuque au chapitre XXI que tout se paye dans la loi du Talion. Cette loi est développée sur le plan juridique en tant que référence aux dommages qui peuvent être causés à autrui et appeler, en conséquence, à être prudent dans nos actes pour ne pas causer de torts à autrui.
Dans ce contexte, il s’agit de faire prendre conscience à un quidam de réfléchir avant d’agir pour qu’à D. ne plaise, nous ne soyons punis de la même manière que celle que nous avons « programmée » à l’encontre de notre prochain. C’est ainsi que sur ces trois parashoth, les Sages répertorient dans les différents midrashimdes faits et de quelle manière à un délai plus ou moins long les conséquences ont été imputées aux fauteurs.
Ainsi, au sujet de la coupe d’argent du vice-roi d’Egypte –Yossef – retrouvée dans le sac de Benjamin, le Shlah questionne : pourquoi est-il question d’un « gavia » (guimel- beth – youd- ayin) et pas d’un kos (kaf-vav-samekh) ? Et, le grand sage cabbaliste tchèque « désosse » le mot qui désigne la coupe en écrivant que dans ce vocable gavia sont remémorés les premiers âges du peuple juif depuis sa fondation : guimel faisant allusion aux 3 patriarches, le beth et le youd (12) faisant allusion aux 12 tribus et le ayin faisant allusion aux 70 âmes descendues en Egypte avec Jacob, lesquelles âmes ont bien été « le levain » duquel est sorti ce peuple composé des enfants d’Israël/Jacob qu’HaShem a tiré du pays d’Egypte et qui, au pied du Sinaï, a déclaré vouloir appartenir au Créateur de l’Humanité et vouloir obéir à Sa Loi !
Rambam, Maïmonide, pour sa part confirme que, ce que l’homme projette en mal pour son prochain, lui sera immanquablement rendu en mal à un moment quelconque de sa vie. A un moment où tout se rassemble pour reformer une « image » semblable….
Lorsqu’est ramenée à Jacob la tunique à rayures de Joseph tout imprégnée de sang d’un chevreau, par Judas, et qu’en s’adressant à ce pauvre vieillard pour lui annoncer la disparition du fils tant désiré de son épouse véritable, on ne lui annonce rien de « définitif » on lui laisse le soin de définir de prononcer la sentence. On lui dit seulement « reconnais-tu » la tunique ?
Judas entretient une relation avec sa bru Tamar et que, par la suite, il désire sévir contre elle, elle procèdera de même avec ce même Judas en déposant devant lui ses cordons, son bâton et son sceau, Tamar lui demande « les reconnais-tu »?
Non seulement les circonstances se reproduisent mais même les paroles se renouvellent…
Lorsque Yossef est allé rapporter des faits « répréhensibles » sur ses frères à son père, il fut question de 3 actes répréhensibles : les fils de Léa traitaient les fils de Bilha et de Zilpa d’esclaves alors qu’ils étaient des demi-frères et pas des serviteurs ; Yossef conta à son père que ses frères entretenaient des relations coupables avec des personnes apparemment parentes et également, il affirma avoir vu ses frères prélever des membres sur des animaux vivants….Or ceci était pratiquement de la médisance car, bien trop jeune pour savoir cela, ses frères faisaient des « expériences » en étudiant le « sefer yetsira » ou « livre de la création » à partir de certains secrets cabalistiques renfermés dans cet ouvrage, on peut créer des hommes/femmes/animaux et donc, ces créatures ne sont pas considérées comme des êtres envers lesquels s’appliquent les lois de la Torah et il est donc possible de prélever des membres de ces « animaux » et avoir des rapports avec ces créatures.

Cette parenthèse étant refermée, les frères n’étaient donc nullement coupables et Yossef ne le savait pas. Les conséquences furent que lorsque les frères précipitèrent leur frère dans la citerne, ils le vendirent en tant qu’esclave….. Il accusa ses frères de prostitution il fut l’objet de la convoitise de la femme de Putiphar. Il accusa ses frères de consommer des mets interdits et ses frères trempèrent sa tunique dans le sang d’un animal.
Mais, Yossef était vertueux et bien qu’il fut sollicité par la femme de Putiphar de tous côtés, il résista et fut récompensé en cela en recevant des bijoux du Pharaon pour orner son cou ses doigts etc….
La sidra commence par le mot Vayigash et les Sages du Midrash font remarquer que ce verbe n’est, généralement utilisé que lorsqu’il s’agit de guerre, de paix ou de prières. Or, il ne s’agit que d’un dialogue entre Judas et Joseph et pas d’une guerre. En réalité, même si les 11 chefs de tribus ne savent pas encore qu’ils vont retrouver leur frère, Judas ressent que le retour en paix auprès du père est comme une bataille, ou un procès à gagner….
Il serait trop long de relever tout ce qui fut fait contre Jacob ou contre ses fils quels qu’ils soient et ce qui fut fait en réponse.
Le seul principe à retenir qui doit régir nos vies est que rien ne passe inaperçu et même si nous ne savons pas, ou même si nous ne nous en rendons pas compte, rien ne demeure impuni ou sans récompense. Même si on ne s’en aperçoit pas immédiatement. Rien ne demeure « impayé »….

Caroline Elishéva REBOUH

 

Vayigach: la future réunification du peuple juif (Ézéchiel)

La haftara de cette semaine, qui fait immédiatement suite à la vision par le prophète Ezéchiel des ossements desséchés, annonce la future réunification du peuple juif, par la réunion de ce qui fut la séparation des deux royaumes d’Israël et de Juda.

Hachem ordonne au prophète de prendre deux pièces de bois (selon la Targoum Yonathan : deux planches) et d’écrire sur l’une : « Pour Juda et pour les enfants d’Israël, ses compagnons », et sur la seconde : « Pour Joseph, souche d’Efrayim, et toute la maison d’Israël, ses compagnons. »

Puis Il lui demande de rapprocher ces deux planches l’une de l’autre, pour qu’elles ne soient qu’un seul bois, et qu’elles ne soient qu’une dans sa main (37, 16 et 17).

Après quoi les enfants d’Israël ne se rendront plus impurs par leurs idoles, et par leurs abominations, et par toutes leurs transgressions.

Ils seront purifiés et redeviendront le peuple de Hachem , observant Ses commandements sous la conduite de leur roi, issu de la dynastie de David (versets 23 et 24).

Le Séfèr harédim , ouvrage composé par rabbi Eleazar Azikri, qui appartenait au cercle des disciples de rabbi Yitshaq Louria de Safed, et qui a composé entre autres le chant chabbatique Yedid néfèch , appelle notre attention sur l’ordre dans lequel se produiront ces développements : d’abord la réunion des parties disjointes du peuple d’Israël, et ensuite seulement sa purification par Hachem .

A l’unité parfaite de Hachem doit correspondre un concert harmonieux au sein de Son peuple, et ce n’est que si celui-ci évolue dans cette harmonie, symbolisée par la réunion des deux morceaux de bois, qu’Il Se manifestera à lui dans toute Sa splendeur et dans toute Sa bonté.

On peut donc dire que ce n’est que lorsque l’ensemble du peuple juif ne sera qu’un que Hachem sera reconnu à travers le monde.

Jacques KOHN Zal

 

 

 

 

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