Le collier 'Briolette of India' avec un diamant de 90 carats appartenant à la collection de Heidi Horten. (Crédit : Christie's)

Une vente aux enchères de bijoux obscurcie par le passé nazi de leurs propriétaires.

Des recherches montrent que des hommes d’affaires juifs avaient vendu à des prix dérisoires leurs entreprises au mari de Heidi Horten, qui les menaçait des camps de concentration.

La collection de bijoux la plus précieuse et la plus chère jamais mise aux enchères par une personne non issue d’une famille royale sera vendue le mois prochain par Christie’s, même si une partie de la richesse de la famille autrichienne qui en était propriétaire a été acquise en achetant des entreprises vendues sous la contrainte par les nazis.

Heidi Horten porte le collier ‘Briolette of India » avec un diamant de 90 carats (Crédit: Christie’s)

Des centaines de bijoux et autres pièces de joaillerie appartenant à la collection de Heidi Horten, une héritière autrichienne, seront présentés à la vente par Christie’s. La vente est estimée à plus de 150 millions de dollars, ce qui dépasserait le record de la vente de joyaux appartenant à l’actrice Elizabeth Taylor en 2011 pour 137 millions de dollars et la vente de la famille Al-Thani en 2019 pour 109 millions de dollars, la famille au pouvoir au Qatar.

Parmi les pièces présentées à la vente, on retrouve la Briolette d’Inde, un diamant incolore de 90,38 carats taillé par le célèbre bijoutier Harry Winston, ainsi qu’une bague en diamant de Cartier, « Sunrise and Ruby », avec un rubis « Pigeon’s Blood » de 25 carats.

Cependant, une partie de la fortune accumulée par le mari de Horten, Helmet, a été acquise grâce à l’achat d’entreprises à des Juifs forcés de les vendre par le régime nazi dans les années 1930, selon une enquête menée par le New York Times. Des historiens, des journalistes et la fille d’un ancien employé d’une entreprise rachetée par Horten ont fait savoir que les objectifs philanthropiques poursuivis par la vente aux enchères ne pouvaient pas compenser les actions passées de l’entrepreneur.

Parmi les pièces proposées à la vente, on trouve la Briolette d’Inde, un diamant incolore de 90,38 carats taillé par le célèbre joaillier Harry Winston, ainsi qu’une bague en diamant de Cartier, « Sunrise and Ruby », ornée d’un rubis « Pigeon’s Blood » de 25 carats.

La bague « Sunrise Ruby » dans le cadre de la collection de Heidi Horten. (Crédit : Christie’s)

Le mari de Horten, Helmet, avait accumulé une partie de sa fortune en rachetant des entreprises à des Juifs forcés de les vendre par le régime nazi dans les années 1930, comme l’a révélé le New York Times. Selon l’historien et journaliste David de Jong, qui a récemment publié un livre intitulé « Nazi Billionaires: The Dark History of Germany’s Wealthiest Dynasties », Helmet Horten a posé les fondations de sa richesse pendant le Troisième Reich en achetant des entreprises à un prix dérisoire à des entrepreneurs juifs qui cédaient leurs firmes sous la contrainte.

Avant 1938, les propriétaires juifs d’entreprises avaient subi des pressions intenses en faveur de la vente de leurs formes et autres biens, souvent à des prix sacrifiés. Après 1938, ces ventes avaient été forcées et les prix avaient encore été diminués. Les historiens ont également relaté que Horten avait fait des affaires importantes pendant cette période dans l’Europe occupée par les nazis.

Horten avait notamment acquis le grand magasin Alsberg à Duisburg, en Allemagne, en 1936, à un prix bien inférieur à sa valeur réelle. Après cette vente, il avait publié une publicité dans un journal nazi signalant que le magasin était dorénavant « la propriété d’un Aryen ».

Stephanie Stephan, journaliste, a publié une déclaration sous serment signée par un entrepreneur juif qui déclarait qu’Horten l’avait menacé de l’envoyer en camp de concentration s’il ne consentait pas à la vente. Elle a également déclaré que son père, qui faisait partie du conseil d’administration d’une entreprise vendue sous la contrainte par ses propriétaires juifs à l’homme d’affaires, s’était rebellé contre Horten dès le début car il savait que celui-ci avait déjà forcé plusieurs propriétaires de grands magazins.

Selon le journaliste David de Jong, dans son livre intitulé « Nazi Billionaires: The Dark History of Germany’s Wealthiest Dynasties », le fondateur de la collectionneuse d’art autrichienne Helmet Horten, aurait bâti sa richesse en achetant des entreprises juives à des prix sacrifiés sous la pression du régime nazi. Cependant, l’historien Peter Hoeres, récemment engagé par Heidi Horten, a remis en question cette affirmation et a déclaré que les recherches menées jusqu’à présent suggéraient que la vente de l’une de ces entreprises n’avait jamais été finalisée. Hoeres a également noté que les prix payés pour les entreprises acquises étaient équitables par rapport aux autres transactions comparables. Néanmoins, son rapport a été critiqué pour minimiser les actions de Horten.

Birgit Kirchmayr, membre et conseillère du Comité de conseil sur la restitution des œuvres d’art en Autriche, a souligné que même si les bijoux n’ont pas été volés, l’argent accumulé par Horten est lié à son passé nazi et cela doit être mentionné dans sa biographie en tant que collectionneur. Elle a également ajouté que justifier les actions de Horten en disant qu’il n’était pas pire que les autres n’était pas acceptable et que l’histoire de la période nazie doit être racontée de manière complète et transparente.

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Guy Poron

C´est une goutte d´eau dans l´océan car ces gens-là ne reconnaissent jamais les méfaits qu´ils ont commis personellement ou leurs parents! La « richesse » de l´Allemagne repose en grande partie sur le vol car après les défaites de 1918 et de 1945, les pays, particulièrement les USA, se sont démenés pour remettre l´Allemagne sur pieds et ceux-ci ont su l´exploiter! Les autres nations ont dû bien plus se démener seules! Les industriels allemands, en grande partie de hauts nazis (regardons VW, Porsche etc.) ont exporté les richesses avant la défaite de 1945″et ont reconstruit leur empire « au bout du monde »(Argentine, Mexique etc.) pour ne pas être trop inquiétés! Bien trop peu ont été inquiétés! Absolument incroyable!Et rien n´a changé!Ironie, VW, 1er constructeur mondial! Le brevet de la coccinelle dessiné par un industriel juif de VW lui été brutalement volé par Porsche commandité par Hitler, lui-même!