La police arrête un jeune admirateur d’Hitler qui préparait une tuerie de masse.

L’homme est soupçonné d’avoir planifié une tuerie de masse dans son ancien lycée et une mosquée en Seine-Maritime le jour de l’anniversaire d’Adolf Hitler. 

Un jeune homme, né en 2002 et qui vivait en Seine-Maritime, a été interpellé mardi par la police, soupçonné de vouloir organiser une tuerie de masse dans son ancien lycée et dans une mosquée, en hommage à Hitler. Il a été mis en examen quatre jours plus tard pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et placé en détention provisoire, d’après une information du Parisien. Son avocat, Me Malcolm Mouldaia-Mauger, n’a pas souhaité faire de commentaires à ce stade de la procédure.

Fasciné par l’ultra violence

Le jeune homme avait été repéré par les enquêteurs car il était en contact sur une boucle Telegram avec une jeune femme de 18 ans de Béziers, qui a été mise en examen et écrouée début avril. Elle est pour sa part soupçonnée d’avoir projeté un attentat contre une église dans l’Hérault. Selon une source proche du dossier, ce garçon était fasciné par l’ultra-violence. Dans des échanges sur plusieurs réseaux sociaux, il évoquait sa volonté de commettre une tuerie de masse dans son ancien lycée ainsi que dans une mosquée à proximité de ce lycée, le 20 avril 2022, jour de la date anniversaire d’Adolf Hitler.

En possession de plusieurs armes et munitions

En perquisition, les enquêteurs ont retrouvé plusieurs armes, dont des armes de chasse, des munitions, des couteaux, ainsi que 20 cahiers où il couchait ses pensées et faisait référence à Hitler ou Anders Breivik, l’auteur de la tuerie qui a fait 77 morts en Norvège en 2011.

Il y affirmait avoir été victime d’une agression sexuelle dans sa jeune enfance et de harcèlement lors de sa scolarité. Selon le Parisien, lors de sa garde à vue il a évoqué un autre jeune homme qui était aussi en contact avec la jeune femme de Béziers, affirmant qu’ils étaient « frères d’armes » et envisageaient un double projet de tuerie de masse.

Ce deuxième jeune homme a été mis en examen en août pour « non-dénonciation de crime », mais rien ne permet à ce stade d’étayer un projet concret.

Le profil du jeune homme glace le sang. 

Mardi 28 septembre, Simon* était interpellé par des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à son domicile, dans l’agglomération du Havre (Seine-Maritime). Âgé de 19 ans, le jeune homme s’était épanché, sur Internet, quant à ses projets d’attentats. Admirateur de Hitler, il projetait de s’en prendre à une mosquée havraise ainsi qu’à son ancien lycée. Une double-cible qu’explique fort bien le profil du terroriste en puissance. Selon Le Parisien, Simon est tout à la fois un néonazi forcené, auteur de carnets intitulés « Mein Kampf », et un garçon fragile, victime de harcèlement scolaire. Une schizophrénie mise en évidence par les éléments retrouvés à son domicile par les policiers, en plus de trois armes à feu appartenant à son beau-père.

Le néonazi et l’incel

C’est d’abord l’évidente radicalisation politique à l’extrême droite qui interpelle. Dans ses carnets personnels – au nombre d’une vingtaine –, Simon se décrit comme un « combattant blanc et nationaliste », « partisan extrémiste de la vision politique de Hitler ». Son projet d’attentat, il prévoyait de le mettre à exécution le 20 avril. Quatre jours avant le second tour de l’élection présidentielle, mais surtout 133 ans jour pour jour après la naissance d’Adolf Hitler. Le jeune homme, mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », est aussi ce qu’il faut désormais appeler un « incel » – de l’anglais « involuntary celibate », pour « célibataire involontaire ».

Esseulé, sans beaucoup d’amis et déscolarisé, Simon semble particulièrement détester les « racailles », « les Noirs, juifs et arabes » qui parviennent à conquérir « les femmes blanches » qu’il n’arrive pas à séduire. Le jeune homme de 19 ans écrit aussi sur le harcèlement dont il a été la cible – un élément qui semble fondamental dans sa radicalisation. Sur Telegram, en plus de ses canaux néonazis, Simon est ainsi membre d’un groupe intitulé « F*ck le harcèlement ». Il avait également établi une liste de trente élèves dont il espérait se venger. Selon Le Parisien, il aurait même évoqué le sujet lors de sa garde à vue, estimant que « l’impunité dont bénéficieraient les harceleurs dans les établissements scolaires est l’un des problèmes majeurs du pays ».

Leïla, l’amie islamiste

C’est cet ensemble d’éléments qui ont poussé les services de renseignements à interpeller le jeune homme. Mais s’ils ont fini par en savoir autant sur Simon, c’est surtout grâce à l’interpellation de Leïla, une amie virtuelle de Simon. Arrêtée en avril dernier, cette jeune Biterroise de 18 ans rêvait également de commettre un attentat. Seule différence : plutôt que Mein Kampf, Leïla préférait le Coran. Sa cible : une église dans laquelle elle aurait aimé faire exploser une bombe. Malgré cet antagonisme idéologique total, Leïla et Simon sont réunis par la fascination qu’exerce sur eux l’ultra-violence, qu’elle soit nazie ou djihadiste.

C’est en enquêtant sur Leïla que les services de renseignements ont découvert ses liens contre-nature entre jeunes musulmans aspirants au djihad et jeunes militants d’extrême droite fascinés par le nazisme. Parmi eux, Nicolas, un autre ami virtuel de Simon, devait lui aussi commettre un attentat le même jour que Simon, qui le présente comme son « frère d’armes ». Également interpellé, Nicolas a été placé sous surveillance et relâché : contrairement à Simon et Leïla, il semble que jamais il n’ait réellement envisagé de passer à l’acte.

*Le prénom a été changé par Le Parisien.

JForum – Le POINT – Sud Ouest

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires