ALGÉRIE – Le regard de Samia Ghalia sur l’Algérie a de quoi surprendre des manifestants mais aussi certaines ONG. Au micro de BFMTV ce vendredi 8 mars, la sénatrice des Bouches-du-Rhône, qui a rappelé « avoir de la famille proche [vivant] en Algérie », a contesté la réalité de certains reproches adressés par la rue à sa classe dirigeante.

Interrogée à propos de la vaste mobilisation contre un cinquième mandat du président Bouteflika, Samia Ghali a évoqué d’emblée son expertise sur le dossier.

« Moi, je connais le peuple algérien » a lancé la sénatrice marseillaise, avant d’expliquer pourquoi elle n’est en rien surprise par le caractère pacifique et jovial de ce mouvement de protestation. Tout en soulignant que les Algériens « n’accepteront pas de l’ingérence extérieure », l’élue socialiste a exprimé son satisfecit au président sortant qui « a apporté beaucoup de choses aux Algériens et à l’Algérie ».

C’est sans doute pourquoi au moment d’aborder les sujets qui fâchent, Samia Ghali a tout bonnement nié leur existence.

« Pourquoi dit-on si rarement que le régime de Bouteflika en Algérie est un régime mafieux et corrompu qui ne correspond pas finalement à la philosophie de la démocratie française? Pourquoi on ne le dit jamais ? » lui a demandé le présentateur, Eric Brunet.

« Je suis surprise par ces propos, monsieur Brunet. Parce que le gouvernement algérien, je ne sais pas en quoi il est mafieux. Je crois même que les Algériens ne disent pas ces termes, n’utilisent pas ces termes-là » a d’abord balayé Samia Ghali.

ll suffit pourtant de tendre l’oreille, de parcourir les réseaux sociaux, de lire certaines banderoles brandies dans les cortèges pour se rendre compte, qu’outre leur opposition à un nouveau quinquennat d’Abdelaziz Bouteflika, de nombreux Algériens dénoncent un pouvoir corrompu qu’ils comparent volontiers à un système mafieux accaparant l’essentiel des richesses du pays, comme lui a rappelé son intervieweur.

« Entre ce que disent les manifestants dans la rue et la réalité, il y a un monde, heureusement d’ailleurs » a continué de nier la sénatrice socialiste, en dépit du fait qu’année après année, une corruption perçue comme endémique, notamment dans le baromètre de l’ONG Transparency international, désigne l’Algérie comme un mauvais élève en la matière, en raison par exemple de l’insuffisance de « droits politiques pour affronter les tendances autocratiques ».

Par Nabil Touati

Le HuffPost

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