Saint-Denis : Tariq Ramadan poussé dehors par la mosquée

Tariq Ramadan occupe depuis une vingtaine d’années un pavillon de la mosquée Tawhid à Saint-Denis. LP/ Philippe Lavieille

L’islamologue, qui a déclenché une polémique lundi pour s’être rendu à un débat sur les violences faites aux femmes, devra aussi rendre le bureau que lui prêtait le centre musulman.

Habituellement si discret à Saint-Denis, Tariq Ramadan n’aura jamais fait autant parler de lui dans la ville cette semaine. Lundi soir, sa présence à un débat sur les violences faites aux femmes, avait été perçue comme une « provocation » par la mairie PCF, qui organisait la soirée. L’islamologue est mis en examen pour deux viols (qu’il conteste), dont l’un « sur personne vulnérable ».

Ce vendredi, c’est le centre Tawhid, qui gère la principale mosquée de la ville, qui a révélé qu’il avait entamé des démarches pour que Tariq Ramadan « quitte les locaux » qu’il occupe sur son domaine, rue de la Boulangerie.

Mais la direction assure que sa décision n’est pas liée à la situation du théologien suisse, dont les deux mises en examen ont été maintenues par la justice le 14 mars. « Nous sommes en plein réaménagement des locaux et nous avons décidé de récupérer ce bien car nous en avons besoin pour notre communauté qui s’agrandit », explique Abdelakim Kerboua, président de l’association gérant la mosquée.

Il occupe un pavillon à côté du lieu de culte

Depuis une vingtaine d’années, l’islamologue occupe ce pavillon attenant au lieu de culte, où il dispose d’un bureau pour son association « Horizons » en rez-de-chaussée, et d’un appartement à l’étage. « Tariq Ramadan était d’abord locataire puis, lorsque notre SCI (société civile immobilière) a acheté la mosquée, le centre lui a permis de rester dans les locaux », rappelle Abdelakim Kerboua.

Un « prêt à usage » a officiellement été conclu le 1er octobre 2013. Tariq Ramadan ne verse donc plus aucun loyer. « Mais aujourd’hui, le pavillon est fissuré. Il doit être rénové, poursuit le président. Notre idée serait de pouvoir, éventuellement, le mettre à disposition de notre imam. »

Des travaux plus larges de mise aux normes de la mosquée doivent débuter afin de créer de nouvelles issues de secours. Elle est actuellement fermée après le passage d’une commission de sécurité. Depuis le 1er février, les fidèles prient tous les vendredis au gymnase Bacquet, prêté par la ville.

« C’est un pion qui nous embête »

Sur place, plusieurs membres du centre tenaient à préciser que les affaires touchant Tariq Ramadan « ne (les) regardent pas. » « Ses activités n’ont rien à voir avec les nôtres, insiste l’un d’eux. Les deux associations ont des activités à 100 % indépendantes. Tariq Ramadan n’est pas souvent ici. Il ne prie pas à la mosquée, il ne donne pas de conférence pour nous. »

Certains, toutefois, admettent que des fidèles craignaient d’être assimilés aux ennuis judiciaires de l’islamologue. « À titre personnel, s’il est mis en examen, je pense qu’il était mieux lui demander de partir pour éviter les amalgames. C’est une question éthique », reconnaît un membre du bureau.

« Certains, comme moi, le disent à voix basse : Tariq Ramadan est un pion qui nous embête, souffle un fidèle. Pour moi, il est pour quelque chose dans la fermeture actuelle… » Plus loin en ville, Taoufik, 31 ans, défendait lui l’islamologue. « Il n’a pas été jugé. Il n’a pas été condamné. Il a donc le droit de continuer à travailler. »

Une lettre notifiée par huissier

Il y a un mois, le centre a entamé une démarche amiable pour demander à Tariq Ramadan de quitter les lieux : « Il n’a pas été d’accord, poursuit un responsable. Alors on a décidé de passer par la voie officielle en lui envoyant une lettre notifiée par huissier, il y a une quinzaine de jours. »

L’intéressé n’a pu être joint. La ligne téléphonique de son association est certes toujours active, mais d’après le centre Tawhid, les locaux n’ont pas été ouverts depuis une perquisition ayant eu lieu « à l’automne. »

Via sa page Facebook, Tariq Ramadan avait réagi après les critiques sur sa présence à la réunion de lundi soir. Il en avait appelé à la « présomption d’innocence » tout en présentant ses « excuses » et ses « regrets » si « [sa] seule présence a heurté les sentiments de certains participants à cette table ronde ».

Anthony Lieures
22 mars 2019, 20h55 | MAJ : 22 mars 2019, 22h42

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KIGEM

LE « POVRE »S IL NE PEUT PLU MÊME DANS LES MOSQUÉES TROUVER UNE DINDE À FARCIR.
IL NE LUI RESTERA QUE LES SURGELES

Bonaparte

On en a rien à foutre de leurs histoires de famille .

Ils sont kid kif : des antisémites notoires .