Poutine accélère son pacte syrien avec l’Iran en l’absence politique de l’Amérique (face à Trump empêché de gouverner)

Constamment bombardé par des allégations de collusion et de pilotage de sa campagne avec les services de renseignements russes, le Président américain Donald Trump s’est abstenu de poursuivre son plan original visant à faire équipe avec Moscou en Syrie dans les campagnes déterminantes consistant à éradiquer l’Etat Islamique et à prendre la relève pour desserrer l’emprise de la main de fer iranienne sur la Syrie.

La totalité de sa politique moyen-orientale reste suspendue en l’air, alors qu’il est aux prises avec ses ennemis intérieurs. La fameuse coalition des Etats-Unis avec ses alliés régionaux, dont on a tant et tant parlé, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, la Jordanie et Israël, est tout autant en suspension, [NDLR : en proie aux théories de la conspiration échafaudées par les médias U.S et leurs commanditaires].

 

Au beau milieu de ces incertitudes quant aux futures mesures qui devraient être prises par l’Administration Trump, le Premier Ministre Binyamin Netanyahu ne va probablement pas faire beaucoup plus de progrès, lors de ses entretiens avec le Président Vladimir Poutine à Moscou, jeudi 9 mars.

Les sources des renseignements militaires de Debkafile préviennent que, même s’il parvenait à persuader Poutine de coller à sa promesse d’empêcher l’Iran et le Hezbollah de déployer des troupes sur la frontière syro-israélienne face à Tsahal sur le Golan, il n’irait pas loin dans sa tentative pour freiner l’Iran et l’empêcher d’établir une présence militaire et navale en Syrie.

Voici les facteurs qui s’accumulent contre Netanyahu :

1. L’Administration Trump a décidé de ne rien décidé concernant sa politique au Moyen-Orient – et la Syrie, en particulier – tout en s’engageant à esquiver les flèches russes de ses ennemis intérieurs.

2. Certains des conseillers du Président maintiennent que l’état d’indécision à Washington pourrait finir par s’avérer être un « avantage ». Ce ne serait pas une mauvaise chose d’imputer à Moscou la lourde charge de devoir s’attaquer à Daesh et gérer les problèmes avec le Hezbollah et l’Iran, en évitant d’exposer des troupes américaines aux mauvais coups.

3. Poutine n’attend, actuellement, rien de Poutine et il est déjà en mouvement, selon les sources de Debkafile.

Vendredi 3 mars, les unités des forces des opérations spéciales russes ont recouvré la ville syrienne de Palmyre, des mains de l’Etat Islamique.

Ce même jour, également, les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) composées de façon prédominante par les milices YPG kurdes et les hommes des tribus arabes du Nord, se sont accordés avec les Russes pour transférer leurs positions du Sud-Ouest de Manbij aux Russqes et à l’Armée Syrienne.

Les FDS ont été créées, entraînées, armées et financées par les Etats-Unis d’Amérique en tant que fer de lance potentiel de leur offensive contre l’Etat Islamique. Cette force s’est montrée capable, l’an dernier, de conquérir la petite ville de Manbij (50.000 habitants), à 30 kms de l’Euphrate, grâce uniquement aux bombardements aériens américains contre les positions de Daesh et à des conseillers et membres des Forces Spéciales américains.

Comment se fait-il que cet important allié des Etats-Unis soit, à ce point, en voie de rendre ses positons chèrement acquises aux Russes et à l’Armée d’Assad?

Il y a plus d’une seule et unique raison. D’abord, les Commandants kurdes et arabes des FDS ont apparemment décidé de renoncer à attendre que Washington reprenne connaissance, en particulier, puisque les seuls armes qu’ils aient jamais reçu de l’Administration Obama pour combattre Daesh soient des fusils d’assaut plus ou moins démodés comme les Kalachnikovs AK-47.

En outre, L’archi-ennemi des Kurdes, le plus implacable est constamment sur leur dos. Le 1er Mars, le Président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé d’ordonner à son armée, qui occupe déjà le Nord de la Syrie depuis l’an dernier (24 août), de s’emparer de Manbij. Il a déclaré : « Manbij est une ville qui appartient aux Arabes et les FDS ne doivent pas non plus se trouver à Raqqa ».

Les forces kurdo-arabes ont décidé de prendre le dirigeant turc au mot. Pensant qu’il est proche de Trump, leurs dirigeants  ont décidé que leurs services pouvaient s’en passer. Il ne voient pas de raison, par conséquent, de perdre ni de risquer leurs troupes dans des combats pour les intérêts américains. Dans cette situation , Moscou a tous les signes extérieurs d’un meilleur pari sur lequel miser.

Les sources militaires de Debkafile insistent sur le fait que, quand les Russes  disent travailler avec l’armée syrienne, ils veulent dire,en réalité, avec les Gardiens de la Révolution Iranienne, les milices chiites pro-iraniennes et le Hezbollah, parce que la plupart des unités de l’armée régulière syrienne (hormis les Brigades du Tigre et autres milices privées des riches entrepreneurs-barbouzes-voyous Alaouites) ont été décimées par près de six ans de guere civile, ou n’existent plus que sur le papier.

Ceci étant, même si Poutine a bien promis à Netanyahu de mettre à bonnes distances les troupes iraniennes et pro-iraniennes et de les éloigner de la frontière syro-israélienne, il pourrait bien ne pas être du tout en position favorable pour honorer son serment. Avec les Américains de plus en plus éloignés des questions urgentes, ils restent les principaux partenaires des Russes sur le terrain pour réaliser ses futurs objectifs en Syrie.

debka.comAnalyse Exclusive, 5 mars 2017, 6h 30 pm.

Adaptation : Marc Brzustowski

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