Plusieurs personnalités influentes du Parti républicain, dont les néoconservateurs Robert Kagan et Paul Wolfowitz ont lâché le candidat à la Maison Blanche.

Après Robert Kagan et Richard Armitage, Paul Wolfowitz. Plusieurs poids lourds du parti républicain ont rendu public leur rejet de Donald Trump, et pour certains d’entre eux, annoncé leur intention de voter Hillary Clinton, le 8 novembre. Dans un entretien publié par Der Spiegel vendredi, Paul Wolfowitz, ex-conseiller de George W. Bush dit envisager de voter pour la candidate démocrate à la présidentielle, tant Donald Trump lui semble « inacceptable ». 

Les griefs des néoconservateurs envers Trump

Paul Wolfowitz, comme Robert Kagan, sont des piliers du mouvement néoconservateur, qui a déterminé la politique étrangère de George W. Bush dont l’intervention en Irak en 2003. Ils sont inquiets de la volonté de repli de l’Amérique claironnée par Donald Trump. 

« Le milliardaire estime que les Etats-Unis n’ont pas à être le gendarme du monde, rappelle Marie Cécile Naves*, chercheure associée à l’IRIS, même si ses positions sur la Libye et l’Irak ont été fluctuantes. Selon Trump, les Etats-Unis doivent intervenir le moins possible hors de leurs frontières et uniquement lorsque leurs intérêts sont en jeu; les pays en difficulté doivent financer eux-mêmes leur défense. » Les néoconservateurs considèrent eux que l’Amérique doit assurer le leadership de la planète et « défendre les démocraties (notamment Israël), ou les régimes alliés qui, sans être démocratiques, contribuent à la lutte contre le totalitarisme soviétique », selon la définition qu’en donnait le politologue Justin Vaïsse en 2012. 

D’autres figures du parti républicain non rattachées au courant néoconservateur ont rendu public leur rejet de Donald Trump, tels l’ex-directeur de la CIA, Michael Hayden mais aussi Richard Armitage et Hank Paulson, respectivement secrétaire d’Etat adjoint et secrétaire au Trésor sous George W. Bush. Le New York Times évalue à 110 le nombre de personnalités ayant annoncé leur refus de voter pour le trublion. « Qu’un tel nombre d’élus et de hauts fonctionnaires annoncent ne pas soutenir le candidat nominé du parti républicain est inédit », observe Corentin Sellin*, historien et spécialiste des Etats-Unis. Cela illustre le niveau de fracture du parti ». 

Quels risques pour Trump?

Ces « lâchages » peuvent-ils pénaliser Donald Trump? « Les personnalités républicaines qui dénoncent Trump publiquement ont pour la plupart leur carrière derrière eux, relativise l’universitaire Alix Meyer*. Et ils sont peu suivis par la base. » 84% des électeurs républicains ont l’intention de voter pour Donald Trump, indique le dernier sondage de l’Institut Quipinniac. Très influents sous Ronald Reagan, George Bush père et surtout George W. Bush, les néoconservateurs sont numériquement très faibles au sein de la formation.  

« Les hommes politiques qui estiment avoir un avenir se sont d’ailleurs bien gardés d’adopter une position aussi tranchée » contre le candidat populiste, insiste le chercheur qui rappelle que le fils de Jeb Bush, George P. Bush, 40 ans, a appelé à soutenir Trump, contrairement à son père, son oncle et son grand-père. Et de poursuivre: « Les opposants à Trump n’ont pas réussi à séduire l’électorat qui avait trouvé son expression dans le Tea party, entre 2008 et 2014: anti-système, blanc et âgé, que Trump a si bien su récupérer. » 

Et pour Clinton?

Ces prises de position ne devraient pas non plus avoir un impact significatif sur l’électorat démocrate: « La politique étrangère pèse très peu dans le choix des électeurs », rappelle Alix Meyer.  

Une partie de la gauche libérale américaine, dont certains partisans de l’ex-candidat de gauche Bernie Sanders craint, de son côté, que les néoconservateurs qui se prononcent en faveur d’Hillary Clinton ne gagnent en influence en cas de victoire de la candidate démocrate. Hillary Clinton -contrairement à Barack Obama- avait voté en faveur de la guerre en Irak, rappellent-ils. Comme secrétaire d’Etat, elle s’était montrée favorable à un engagement plus important en faveur des rebelles syriens et à l’intervention en Libye en 2011. 

Mais, « la candidate démocrate dispose déjà d’une équipe de conseillers adeptes d’une politique extérieure plus interventionniste que celle d’Obama », relève Alix Meyer. « Des personnalités telles que Anne-Marie Slaughter ou Joseph Nye, complète Corentin Sellin, prônent le smart power, l’utilisation de toute une gamme d’outils au service du leadership américain: militaires si nécessaire, mais aussi politiques et culturels.  

La candidate ne devrait donc pas avoir besoin de faire appel à des personnalités aussi controversées que les néoconservateurs à l’origine de la guerre d’Irak. 

Reuters/Carlo Allegri – lexpress

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tor

Les has been sont contre lui , tant mieux.le peuple est avec lui

yrm

quand on veut faire le BIEN , il y a toujours de l’opposition … quel malheur !
BRAVO à Donalt TRUMP QUI VEUT S’OCCUPER EN PRIORITE DE SON PAYS et des VRAIS pays Démocrates comme ISRAEL!!! ce que devraient faire les autres pays mais pendant que les CAMERAS sont braquées vers l’extérieur on ne vois pas notre propre pays . C’est ça l’endoctrinement on nous amuse ou et on nous enfumes … aie aie aie ….