Le discours prononcé par le Roi Mohammed VI le 20 août dernier à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple est à la fois un discours de constats et de combats. Le constat que le modèle marocain est en train de réussir et de séduire.

Sur les motivations de son implication en Afrique, sur sa manière de gérer la crise migratoire, sur son diagnostic des origines des maux africains et sur sa détermination à lutter contre les facteurs de radicalité et les tentations terroristes, Mohammed VI a livré un discours de combat où il est question de lutte contre les fanatismes qui, sous des prétextes fallacieux, embrigadent des jeunes et les incitent à commettre des actes terroristes. Une vision déployée sur l’espace africain et ses besoins et européen et ses angoisses.

Sur l’implication marocaine en Afrique, le Roi du Maroc a réitéré une analyse unique et rare par ces temps de confusion généralisée. Il a pointé, avec une clarté inédite dans la bouche d’un grand dirigeant africain, la responsabilité du colonialisme dans les maux que subissent les Africains aujourd’hui: « les problèmes qui affligent les pays africains actuellement, notamment ceux du sous-développement, de la pauvreté, de l’émigration, des guerres et des conflits, outre la tentation, en désespoir de cause, de se jeter dans les bras des groupes extrémistes et terroristes, sont autant de maux engendrés par la politique calamiteuse que le colonialisme a menée pendant des décennies ».

« Si Le Roi du Maroc avait l’habitude de parler des Marocains du monde dans ses discours c’est la première fois qu’il prend à bras le corps ses craintes face au terrorisme. »

Et comme pour distinguer l’approche marocaine de cette démarche et mettre en valeur les motivations marocaines qui expliquent et justifient le grand intérêt du royaume pour l’espace africain, Mohammed VI évoque deux segments importants.

Le premier est de participer à l’émancipation et à l’essor du citoyen Africain. Mohammed VI utilise pour cela un langage et un discours qui parle aux jeunes générations africaines: « nous ne considérons pas l’Afrique comme un marché pour vendre et écouler les produits marocains, ou un cadre pour le lucre rapide, mais plutôt comme un espace d’action commune pour le développement de la région, au service du citoyen africain ». Et de lancer à attention de l’audience africaine une vérité à laquelle elle ne restera pas insensible: « l’Afrique, pour nous, n’est pas un objectif; c’est plutôt une vocation au service du citoyen Africain, où qu’il soit ».

Le second segment qui porte la marque d’un intérêt marocain original aux drames des Africains est sa gestion de la crise migratoire, notamment celle qui touche les citoyens subsahariens. Mohammed VI rappelle une réalité connue et saluée sur le plan international: « le Maroc compte parmi les premiers pays du Sud à avoir adopté une politique solidaire authentique pour accueillir les migrants subsahariens, selon une approche humaine intégrée, qui protège leurs droits et préserve leur dignité. »

Mohammed VI profite de cette occasion pour pointer les insuffisances de certains pays de la région: « nous regrettons les dérives qui ont marqué la gestion des questions de la migration au niveau de l’espace méditerranéen, faisant l’impasse sur toute politique réelle d’insertion des immigrés ».

Et de remettre leur place les râleurs et les détracteurs patentés du Maroc: « quant à ceux qui le critiquent, ils feraient mieux, avant de lui chercher noise, d’offrir aux immigrés ne serait-ce qu’une infime partie de ce que nous avons réalisé en la matière ».

L’autre grand axe de ce discours royal du 20 août fut incontestablement l’intérêt que Mohammed VI porte à la diaspora marocaine et, à travers elle, aux musulmans d’Europe. C’est son axe de combat contre les dérives et les folies meurtrières qui marquent la réalité de la diaspora.

Si Le Roi du Maroc avait l’habitude de parler des Marocains du monde dans ses discours,de louer leurs apports et leurs richesses, c’est sans aucun doute la première fois qu’il prend à bras le corps ses craintes et ses angoisses face au terrorisme.

Victime à la fois directe et collatérale du terrorisme, Mohammed VI l’encourage à plus de détermination et de résistance contre cet esprit destructeur qui ravage quelque uns de ses membres et qui font souffrir l’ensemble des Marocains: « nous mesurons les difficultés qu’ils endurent du fait de la perversion de l’image de l’Islam et des attentats terroristes qui ont coûté la vie à bon nombre d’entre eux. (…) Ils subissent aussi de plein fouet les réactions de certains et les accusations qu’ils portent contre eux en raison de leur confession. »

« Les terroristes qui agissent au nom de l’Islam ne sont pas des musulmans. Ce sont des individus égarés condamnés à l’enfer pour toujours. » Mohammed VI

En tant que Commandeur des croyants, incarnant l’Islam du juste milieu et des lumières et du vivre ensemble, Mohammed VI a eu recours à de nombreux exemples illustrés par des versets du Saint Coran pour déconstruire la démarche des terroristes et le référentiel auquel ils accrochent leurs projets destructeurs et subversifs.

Il le dit de la manière la plus directe: « les terroristes qui agissent au nom de l’Islam ne sont pas des musulmans et n’ont de lien avec l’Islam que les alibis dont ils se prévalent pour justifier leurs crimes et leurs insanités. Ce sont des individus égarés condamnés à l’enfer pour toujours. »

Revenant sur les idées néfastes qui alimentent la xénophobie dans l’espace européen et qui font du musulman la victime expiatoire des temps modernes, Mohammed VI s’interroge de manière à ce qu’il soit entendu et compris par un esprit rationnel: « est-il concevable que Dieu, le Tout-Clément, le Tout-Miséricordieux, puisse ordonner à un individu de se faire exploser ou d’assassiner des innocents? Pourtant, l’Islam, comme on le sait, n’autorise aucune forme de suicide, pour quelque motif que ce soit ».

En démontant avec autant de détermination les idées et les argumentaires qui nourrissent la violence et les extrémismes, Mohammed VI se pose comme un rempart contre cette radicalité devenue le mal absolu, qui menace la stabilité des sociétés arabes et européennes.

La solution passe par une mobilisation générale résumée par Le Roi du Maroc par cette phrase: « face à la prolifération des obscurantismes répandus au nom de la religion, tous, musulmans, chrétiens et juifs, doivent dresser un front commun pour contrecarrer le fanatisme, la haine et le repli sur soi sous toutes les formes ».

Mustapha Tossa Headshot

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2 Commentaires
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JeanD

haBIBI : Tout à fait !!!

Le Maroc est une dictature, plutôt très intolérante…
Ils ne sont pas extrémistes, c’est vrai !

Mais les gens n’ont pas « vraiment » de liberté personnel,
ni religieuse !!!

Qu’un musulman veuille de venir Chrétien,
je ne vous dis pas les problèmes avec le gouvernement Marocain !

Au Moyen-Orient, on en es encore à l’âge féodaux des seigneurs,
ayant droit de vie et de mort sur leurs sujets !
Au Maroc, les « islamistes » trop méchants ont tendance à disparaître…
Ni vu, ni connu, tombés dans une « oubliette » du château !

C’est sûr, que si nos gouvernements Européens faisaient pareil, ils auraient beaucoup moins problèmes avec nos extrémistes islamistes, et personnes sous fiches S !!!
Mais en France, on aime jouer avec le feu, au milieu d’une poudrière…

Nos mesures sont inefficaces, bracelets électroniques…
on leurs laisse la possibilité de passer à l’action !!!
Je dirai presque que c’est de l’incitation…

haBIBI

Eh Mohamed !
Qu’est ce que tu attends pour ouvrir l’accès à la nationalité marocaine aux « mécréants » !