Plus de 450 organisations leaders dans le monde ont adopté la définition opérationnelle de l’antisémitisme, révèle une étude de l’Université de Tel-Aviv

27 mai 2021

Une étude du Centre Kantor pour l’étude du judaïsme contemporain de l’Université de Tel-Aviv révèle que plus de 450 organisations leaders dans le monde, dont les gouvernements des États-Unis, du Canada, d’Allemagne et du Royaume-Uni, les clubs de football de Chelsea, le Bayern de Munich et le Borussia Dortmund, ainsi que le Conseil mondial des imams, ont adopté la définition opérationnelle de l’antisémitisme, proclamée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) il y a juste 5 ans, et dont le Prof. Dina Porat, ancienne Directrice du Centre Kantor de l’Université de Tel-Aviv et historienne en chef du Yad Vashem fut parmi les initiateurs et rédacteurs. En parallèle, relève l’étude, une augmentation inquiétante des manifestations antisémites a été observée envers les juifs du monde entier.

Antisémitisme Zuckerberg HitlerAntisémitisme Zuckerberg Hitler

Selon le Dr. Giovanni Quer, réalisateur de l’étude : « Nous sommes confrontés à une double tendance contradictoire. D’une part, nous assistons à une évolution positive, car en une période relativement courte de cinq ans, 456 organisations internationales à fort impact et 28 pays leaders ont adopté la définition mis au point par l’IHRA, et travaillent à éradiquer l’antisémitisme ; les gouvernements ont alloué des fonds pour la protection des communautés juives, et les dirigeants ont déclaré soutenir les Juifs de leur pays. De l’autre, l’antisémitisme se déchaîne dans les médias sociaux et dans les rues, et il semble y avoir un écart entre les politiques déclarées et les événements sur le terrain ».

Un écart entre les politiques déclarées et les événements sur le terrain

La définition de travail de l’antisémitisme, telle qu’elle a été formulée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste stipule que : « L’antisémitisme est une certaine perception des juifs, qui peut être exprimée comme une haine envers eux. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non juifs et / ou leurs biens, les institutions de la communauté juive et les établissements religieux ».

Antisémitisme BibiLa déclaration précise que les manifestations peuvent inclure des attaques envers l’État d’Israël, conçu comme une collectivité juive. L’antisémitisme, est-il précisé, accuse fréquemment les Juifs de conspirer pour nuire à l’humanité, et est souvent utilisé pour les accuser de « tout ce qui ne va pas ». Il s’exprime par la parole, l’écrit, les représentations visuelles et les actes, et emploie des stéréotypes sinistres et des traits de caractère négatifs.

La liste des pays ayant ont adopté cette définition comprend en autres les États-Unis, le Canada, l’Allemagne, la France, l’Autriche, la Belgique, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Hongrie, la Suède, l’Italie, l’Espagne, la Grèce, la Tchéquie, le Luxembourg, le Kosovo, Chypre, l’Argentine et l’Uruguay.

Un outil pour aider les autorités juridiques et gouvernementales

La définition a également été adoptée par les Nations Unies et le Conseil de l’Europe, ainsi que par de nombreuses organisations internationales à travers le monde, y compris des dizaines d’établissements d’enseignement supérieur et des conseils d’étudiants, des institutions religieuses de premier plan, dont la plus grande institution musulmane non gouvernementale, le conseil mondial des imams, et des clubs sportifs, notamment Chelsea au Royaume-Uni, le Borussia Dortmund et le Bayern de Munich en Allemagne. De nombreuses entreprises commerciales de grande envergure, comme Volkswagen, Daimler et la Deutsch Bank ont également adopté cette définition.

Antisémitisme soldat isr

Comme l’explique le Dr. Quer, cette définition de travail n’est pas juridiquement contraignante. Il s’agit plutôt d’un outil pour faciliter l’identification efficace et précise de certaines expressions / activités comme étant de nature antisémite, dans le cadre de la lutte mondiale contre ce fléau. Son objectif est d’aider les autorités juridiques et gouvernementales, telles que les tribunaux, ministères, forces de police, assemblées parlementaires etc., à appliquer les lois et règlements existants.

Une fois adoptée, explique-t-il, la Définition est appliquée sur le terrain dans de nombreux cas, facilitant les poursuites judiciaires, l’annulation de manifestations et d’événements à contenu antisémite, la lutte contre la discrimination contre les étudiants juifs dans les universités, etc. Ainsi, par exemple, les maires et les directions d’établissements universitaires de différents pays ont annulé des événements de masse présentant des caractéristiques antisémites correspondant à la définition.

De graves manifestations d’antisémitisme flagrant présentées comme une « critique légitime » de l’État d’Israël et de la « politique de son gouvernement »

En parallèle, de nombreux rapports indiquent une augmentation inquiétante des manifestations antisémites envers les Juifs du monde entier. Selon ces rapports, les deux dernières semaines ont été caractérisées par des manifestations de violence, d’animosité et de diffamation, pires que celles observées l’an dernier lors de la pandémie. Les rapports ont été reçus de partout dans le monde, notamment via le réseau international mis en place par le Centre Kantor il y a plusieurs années, qui comprend une soixantaine de participants envoyant régulièrement des informations sur l’antisémitisme dans leur pays de résidence. « Tout ceci a été observé lors d’événements qui se déroulent actuellement quotidiennement dans le monde entier », souligne le Prof. Dina Porat, ancienne Directrice du Centre Kantor, qui fut parmi les initiateurs et rédacteurs de la définition.

Antisémitisme sionsime

Le Dr. Quer souligne pour sa part que l’adoption croissante de la Définition ne constitue pas un garde-fou contre le phénomène mondial grandissant du « nouvel antisémitisme », déguisé en positions politiques contre Israël et le sionisme. « Malheureusement, au cours de l’année écoulée, nous avons assisté à une radicalisation des positions anti-israéliennes, qui sont en fait totalement et clairement antisémites », ajoute-t-il. « Les rapports reçus au Centre Kantor révèlent que dans de nombreux cas, de graves manifestations de racisme et d’antisémitisme flagrant sont présentées comme une « critique légitime » de l’État d’Israël et de la « politique de son gouvernement ».

Les matériaux utilisés pour cartographier l’adoption de la définition de travail de l’antisémitisme ont été collectés en coopération avec des étudiants du programme de lutte contre l’antisémitisme de l’École de tourisme de l’Université de Haïfa, dirigé par le Prof. Gabriel Malka et le Dr. Elie Vinocour.

www.ami-universite-telaviv.com

Illustrations:

Dessins antisémites circulant sur la toile. (Crédit: Autorisation de l’Université de Tel-Aviv)

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