L’université de la ville de New York peut-elle être antisémite ?

L’Université de la ville de New York (CUNY), l’une des plus grandes institutions publiques d’enseignement supérieur des États-Unis, est actuellement plongée dans une controverse de grande envergure suite à un discours prononcé lors d’une cérémonie de remise de diplômes qui a été perçu comme ouvertement antisémite.

Fatima Mohammed, une activiste notable connue pour son engagement envers les droits de l’homme et en particulier la cause palestinienne, a été invitée à prendre la parole lors de la cérémonie. Durant son discours, Mohammed a formulé des critiques sévères à l’encontre d’Israël, du sionisme et de ceux qui soutiennent l’État juif. Elle a fait référence à des « crimes de guerre » et à l’oppression du peuple palestinien. Si ses paroles ont été accueillies par des applaudissements de la part d’une partie de l’audience, elles ont également suscité une vive controverse.

Plusieurs personnalités politiques de premier plan et organisations juives se sont rapidement manifestées pour exprimer leur indignation face à ce qu’ils ont qualifié d’antisémitisme. Des demandes ont été formulées pour que l’université prenne des mesures concrètes pour lutter contre l’antisémitisme sur le campus et pour qu’elle condamne publiquement le discours de Mohammed.

La CUNY, en réponse à la pression croissante, a publié une déclaration condamnant tout discours de haine et se positionnant fermement contre l’antisémitisme. Toutefois, cette déclaration a été critiquée par certains comme étant trop tardive et insuffisante compte tenu de la gravité des accusations portées contre Mohammed.

Il convient de noter que c’est la deuxième année consécutive qu’un discours anti-israélien est prononcé lors d’une cérémonie de remise de diplômes à CUNY. Cette répétition a soulevé des questions plus profondes sur la prévalence de l’antisémitisme au sein du système universitaire new-yorkais et a provoqué un débat plus large sur la liberté d’expression et la limite entre critique légitime d’un État et discours haineux.

De plus, l’Université de la ville de New York a été critiquée pour son soutien apparent au mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) contre Israël. Ce mouvement, controversé, vise à exercer une pression économique sur Israël pour qu’il change ses politiques envers les Palestiniens. Certains affirment que le soutien à ce mouvement s’apparente à une forme d’antisémitisme, tandis que d’autres le considèrent comme une forme légitime de protestation politique.

Malgré les critiques, des groupes juifs de gauche ont exprimé leur soutien à Mohammed, affirmant qu’il est possible de critiquer Israël sans être antisémite. Ils soutiennent que son discours était axé sur les politiques de l’État d’Israël, plutôt que sur les Juifs en tant que groupe ethnique ou religieux. Cette affaire soulève des questions délicates sur la liberté d’expression, les limites de la critique politique et le respect mutuel dans un environnement académique.

La situation continue d’évoluer, avec des manifestations prévues des deux côtés et un examen accru de la part des médias. Alors que l’Université de la ville de New York fait face à des pressions pour prendre des mesures plus fortes, la question demeure : comment une université peut-elle créer un espace sûr pour tous ses étudiants tout en respectant les libertés académiques et la liberté d’expression ? Les réponses à cette question pourraient avoir des implications durables pour la manière dont les institutions d’enseignement supérieur aux États-Unis et ailleurs gèrent les discours controversés sur le campus.

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