Le chef du groupe Etat islamique est mort dans une explosion qu’il a lui-même causée

L’armée américaine a « éliminé du champ du bataille » le dirigeant du groupe Etat islamique (EI) Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi lors d’une opération conduite dans le nord de la Syrie dans la nuit de mercredi à jeudi, a annoncé le président Joe Biden.

Tous les soldats américains sont sains et saufs, a précisé le président, qui a annoncé qu’il s’adresserait au peuple américain plus tard dans la matinée. Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi est mort dans une explosion qu’il a lui-même causée, a précisé un haut responsable de la Maison Blanche.

« Au début de l’opération, la cible terroriste a fait exploser une bombe qui l’a tué ainsi que des membres de sa propre famille dont des femmes et des enfants », a-t-il indiqué, faisant savoir que l’évaluation du bilan précis de l’opération était encore en cours.

Des forces spéciales américaines ont été héliportées jeudi avant l’aube dans une région du nord-ouest de la Syrie, une rare opération du genre qui a fait 13 morts dont des femmes et des enfants selon une ONG. Il s’agit de la plus importante opération des forces américaines en Syrie depuis la mort dans un raid similaire en octobre 2019 d’Abou Bakr al-Baghdadi, précédent chef de l’EI.

Surnommé « le professeur » ou le « destructeur », Amir Mohammed Saïd Abdel Rahman al-Mawla, jihadiste aux multiples alias présenté par le groupe jihadiste comme « l’émir » Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, a notamment présidé au massacre de la minorité kurdophone des Yazidis.

Ce 3 février, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est félicité de la réussite d’une opération de contre-terrorisme que venaient alors de mener les forces spéciales américaines dans la province syrienne d’Idlib. Mais selon des détails livrés au compte-gouttes, les choses auraient pu mal tourner…

Dans un premier temps, il a été avancé que le raid en question avait visé un bâtiment de deux étages situé dans les environs de la localité d’Atmeh, soit à une quinzaine de kilomètres de celle de Barisha, où Abu Bakr al-Baghdadi, le chef de l’État islamique [EI ou Daesh], avait été éliminé par les forces spéciales américaines, en octobre 2019.

Le secteur où se trouve Atmeh est, en théorie, sous contrôle turc. Cependant, plusieurs groupes jihadistes y sont implantés, dont Hayat Tahrir al-Cham [HTS] et Houras al-Din [lié à al-Qaïda], lesquels sont hostiles à Daesh. Et pourtant, c’est là qu’Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, le successeur d’al-Baghdadi, se cachait…

En effet, plusieurs heures après le communiqué du Pentagone, le locataire de la Maison Blanche, Joe Biden, a annoncé que celui-ci venait d’être « retiré du champ de bataille », grâce « à la compétence et à la bravoure » des forces américaines.

Cela étant, et comme lors de l’opération « Geronimo », qui avait conduit à l’élimination, à Abbottabad [Pakistan], d’Oussama ben Laden, le chef et fondateur d’al-Qaïda, l’un des hélicoptères utilisés par les commandos américains pour s’approcher d’Atmeh a dû se poser en urgence à cause d’un problème technique dont la nature n’a pas été précisée. Ne pouvant redécoller, il a ensuite été détruit par une frappe aérienne. Pour autant, tous les commandos américains ont pu être récupérés.

Sur les réseaux sociaux, des photographies montrant des parties de l’épave ont été diffusées. Mais elles ne permettent pas d’identifier le type de l’hélicoptère en question.

Cette opération a été lancée quelques jours après l’assaut donné par Daesh contre la prison de Ghawayran [région de Hassaké]. Les combats entre les jhadistes et les Forces démocratiques syriennes auront duré près de dix jours.

Quant à al-Qourachi, la formule utilisée à son sujet par M. Biden étant ambigüe. Cependant, un responsable de l’administration américaine a confié au New York Times qu’il se serait donné la mort en actionnant une ceinture d’explosifs. Ce qui aurait été fatal à sa propre famille [d’où la présence d’enfants et de femmes dans le bilan avancé par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme]. En outre, le combat entre les commandos américains et les jihadistes a duré deux heures. Et il a été intense, comme en témoignent les images des dommages infligés au ba^timent dans lequel se cachait le chef de Daesh.

On ne sait que très peu de choses sur al-Qourachi, si ce n’est qu’il aurait servi dans l’armée irakienne avant de rejoindre al-Qaïda après l’intervention américaine de 2003. Fait prisonnier et incarcéré à la prison de Bucca, il y aurait rencontré al-Baghdadi. Avant de prendre la tête de Daesh, il aurait dirigé « l’autorité de la Charia », chargée de faire appliquer la loi islamique.

La localisation d’al-Qourachi a sans doute été facilitée par l’arrestation de Sami Jasim Muhammad al-Jaburi [alias Hajji Hamid], le « financier » de Daesh, par le renseignement irakien… alors qu’il se trouvait en Turquie. Ce haut responsable jihadiste occupait les fonrctions de « des dossiers financiers et économiques » auprès du chef de l’organisation terroriste.

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