La normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite : vers une solution du Royaume hachémite de Palestine.

Prochaine étape après les relations diplomatiques avec les Saoudiens La voie vers la normalisation implique la résolution du conflit entre Israël et les Palestiniens, mais pas nécessairement la création d’un État. Le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, s’est rendu en Arabie saoudite ce week-end pour des entretiens avec les dirigeants saoudiens, notamment le prince héritier Mohammed bin Salman. Cette visite offre à Sullivan une excellente occasion de discuter avec le prince héritier de la solution du Royaume hachémite de Palestine basée en Arabie saoudite, publiée le 8 juin 2022.

Sullivan a déclaré au Washington Institute que les États-Unis travaillaient toujours à un accord pour normaliser les relations entre Israël et l’Arabie saoudite.

« En fin de compte, parvenir à une normalisation complète est un intérêt déclaré de la sécurité nationale des États-Unis. Nous avons été clairs à ce sujet. En signe de mon sérieux sur l’importance que nous accordons à cette question et sur la gravité avec laquelle nous la prenons, je ne dirai rien de plus, de peur de compromettre les efforts que nous déployons sur ce sujet. »

La voie vers une telle normalisation complète implique une résolution du conflit entre Israël et les Palestiniens. Cependant, cela n’implique pas nécessairement la création d’un nouvel État entre Israël et la Jordanie, comme le rapportait le New York Times le 9 mars :

« Les responsables saoudiens ont déclaré qu’ils ne peuvent pas établir de relations normales avec Israël – une étape qui inclurait des interactions diplomatiques formelles et probablement aussi des accords commerciaux et de voyage – avant qu’un État palestinien ne soit créé. Mais certaines personnes familières avec les discussions ont déclaré qu’elles pensent que les Saoudiens, qui ont noué des liens officieux plus étroits avec Israël, se contenteraient de moins que cela. »

Le « moins que cela » pourrait impliquer la mise en œuvre de la solution du Royaume hachémite de Palestine basée en Arabie saoudite, publiée dans le journal Al Arabiya News contrôlé par le gouvernement saoudien le 8 juin 2022. Cette solution appelle à la fusion de la Jordanie, de Gaza et d’une partie de la « Cisjordanie » en une seule entité territoriale appelée « Royaume hachémite de Palestine », qui serait dirigée par les Hachémites, avec Amman pour capitale, et non Jérusalem (solution saoudienne).

Le plan a été rédigé par Ali Shihabi, un proche du prince héritier Mohammed Bin Salman et membre du conseil consultatif du prince héritier sur Neom, une mégapole de 500 milliards de dollars en construction dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, sur une superficie de terre de la taille d’Israël.

Cette solution saoudienne :

  • Rejette la création d’un nouvel État entre Israël et la Jordanie, poursuivie par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le Hamas pendant des décennies, et encore soutenue par l’administration Biden
  • Bouleverse la politique étrangère saoudienne adoptée depuis 20 ans, et approuvée par l’Initiative de paix arabe, qui exige qu’Israël se retire totalement de Judée et Samarie (alias « Cisjordanie ») et permette la création d’un État palestinien sur ce territoire, avec Jérusalem comme capitale
  • Implique le retour au pouvoir des Hachémites, et non de l’OLP ou du Hamas, sur une partie de la Judée et de la Samarie (« Cisjordanie »), comme cela a été le cas entre 1950 et 1967
  • Reconnaît pour la première fois la souveraineté israélienne sur une partie de la Judée et de la Samarie (« Cisjordanie »)

Il est remarquable que le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman, le dirigeant de l’OLP Mahmoud Abbas, le dirigeant du Hamas Ismail Haniyeh, le roi de Jordanie Abdallah et le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit n’aient pas rejeté cette solution saoudienne au cours des onze mois qui ont suivi sa publication, malgré le revirement de leurs politiques respectives.

Sullivan a déclaré au Washington Institute :

« Et nous travaillons à renforcer et à élargir les accords d’Abraham, soutenant l’intégration ultime, finale et complète d’Israël dans la région du Moyen-Orient et dans le monde. Et cela restera un domaine d’accentuation et de concentration pour nous au cours de la période à venir, alors que nous cherchons à ajouter davantage de pays et à intégrer encore plus profondément Israël dans le réseau de relations au Moyen-Orient et au-delà. »

Le soutien de Biden à la solution saoudienne pourrait être l’élément déclencheur et le changement de jeu nécessaire pour que cela se réalise.

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matrius

Tous les pays musulmans se réconcilient (Arabie, Iran, Syrie,….).
Cela va entraîner la paix en Syrie au yemen, en irak,….
Il va se passer une dynamique dans les mois et les années à venir dans ces pays.
Ceux ci sont très proches de la Chine et de la Russie.
Nombre d entre eux vont intégrér les brics.
Il n y a plus aucune confiance avec les US.
Il y aura j en suis persuadé confrontation entre ceux ci et les us, Israël et l’Occident.

Tout devient clair car cela doit arriver.
L ‘E. y veille.
Donc préparons nous et arrêtons de croire à quelques normalisations avec les arabes.
C est fini, trop tard. En grande partie de la faute des US. Ceux ci foutent la merde partout et ensuite débrouillez vous. Ces enfoirés sont ultra capables de laisser tomber Israël en cas de conflit majeur.
Les arabes l’ont compris……

METAFOR

l’E. inspirera les dirigeants

gigi

La question centrale restera néanmoins celle de la cisjordanie.

Si j’ai bien compris, une partie de la cisjordanie sera annexée à Israël pour constituer une frontière plus sûre que celle d’avant juin 1967. Mais quel sera le statut de la partie non annexée ? Sera-t-elle non militarisée ? Quid de la frontière du jourdain ?

andre

Bonne idee, mais l’Egypte ne devrait-elle pas etre partie au projet ? apres tout, c’est elle qui administrait Gaza avant 1967. En rejetant la honteuse resolution d’extreme-gauche du 5 mai, la representante du gouvernement n’a pas pu s’empecher de revenir a la notion d’un Etat palestinien d’un seul tenant. Or, tous les Etats, par exemple les archipels, ne sont pas d’un seul tenant: l’Etat en question serait un des rares a l’etre. Mais c’est une mechancete habituelle: personne ne peut s’empecher de voir que faire une Palestine contigue ferait perdre a Israel sa contiguite. Le choix du quai d’Orsay, pour affirmer son importance ? sans doute.