Le Hamas a dénoncé mardi la « pire » campagne d’arrestations « politiques » contre ses membres, accusant l’Autorité palestinienne et surtout son président, Mahmoud Abbas, d’avoir raflé et maltraité « plus de 200 » de ses militants en Cisjordanie.

Réconciliés il y a un an, le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et l’Autorité sont de nouveau à couteaux tirés: leur gouvernement d’union basé à Ramallah ne peut plus se rendre à Gaza, les membres du Fatah, le parti de M. Abbas, disent y vivre dans la « peur » et les forces de sécurité palestiniennes arrêtent régulièrement des militants du Hamas en Cisjordanie.

Un responsable de l’Autorité palestinienne avait annoncé vendredi à l’AFP l’arrestation d’une centaine de membres du Hamas qui « projetaient des attaques contre l’Autorité ». Une façon pour Ramallah « de fournir une couverture à des arrestations politiques », a rétorqué mardi Sami Abou Zouhri, un des porte-paroles du Hamas lors d’une conférence de presse à Gaza.

« Les militants du Hamas en Cisjordanie subissent leur pire campagne d’arrestations, la plus importante et la plus longue car depuis le 2 juillet, plus de 200 d’entre eux ont été arrêtés », a renchéri Abderrahmane Chadid, un cadre du mouvement islamiste. « La plupart ont été sévèrement torturés », selon lui.

Pour le Hamas, c’est M. Abbas qui est « entièrement responsable de ces arrestations et du projet d’éradication du Hamas au profit de l’occupant » israélien. C’est aussi lui qui devra assumer « les retombées de cette dangereuse escalade ».

Alors que les dirigeants du Hamas ont récemment multiplié menaces et marques d’agacement à l’encontre de l’Autorité, M. Chadid a de nouveau évoqué « les limites de la patience du peuple » et de son mouvement, appelant les membres de la sécurité de l’Autorité à ne plus accepter « les ordres sionistes ».

Le Hamas accuse régulièrement l’Autorité de se compromettre avec Israël en maintenant la coopération sécuritaire, pierre angulaire des accords sur l’autonomie que les Palestiniens menacent régulièrement de rompre.

Pour les Israéliens, elle a permis de déjouer des attaques mais côté palestinien, opposants et militants y voient surtout une arme anti-Hamas tout aussi utile à Ramallah qu’à Israël.

Alors que les attaques, menées par des assaillants isolés souvent munis d’un couteau, se sont multipliées contre les soldats et policiers israéliens en Cisjordanie, notamment aux abords des implantations juives, et à Jérusalem, le Hamas a encore promis « une réaction aux arrestations politiques qui sera sévère (envers Israël) et ses colonies ».

En 2007, le Hamas, privé de sa victoire aux législatives, et le Fatah s’étaient livrés une guerre fratricide pour le contrôle de Gaza. Depuis, le mouvement islamiste tient toujours les rênes du pouvoir dans l’enclave pauvre et surpeuplée, sous strict blocus israélien.

Au printemps 2014, les deux rivaux signaient une réconciliation qui devait sceller la fin de la division de fait des Territoires occupés. Mais l’union sacrée a fait long feu.

AFP

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