Antarctique: un iceberg de 1500 kilomètres carrés s’est détaché d’une barrière de glace

En Antarctique, un iceberg de 1550 km2 s’est détaché de la Barrière de Brunt, une barrière de glace. Le changement climatique ne serait pas en cause, selon les experts.

La silhouette de l’Antarctique a une nouvelle fois changé : un énorme iceberg de plus de 1500 km2 s’est détaché de la Barrière de Brunt, une barrière de glace.

Un iceberg dont la superficie est près de 15 fois celle de Paris

L’événement s’est produit le 22 janvier 2023, entre 20h et 21h, heure française. Des fissures s’étaient développées naturellement au cours des dernières années sur l’immense structure glacée de 150 mètres d’épaisseur. « L’iceberg a vêlé (le vêlage correspond à la rupture d’une barrière de glace conduisant aux détachements d’icebergs, ndlr) lorsque la fissure connue sous le nom de Chasm-1 s’est complètement étendue à travers la banquise, explique dans un communiqué publié le 23 janvier 2023 la British Antarctic Survey (BAS), organisme britannique dédié à la recherche en Antarctique, et dont l’une des stations de recherche est située sur la barrière. La rupture est le deuxième vêlage majeur de cette zone au cours des deux dernières années et a eu lieu une décennie après que les scientifiques du British Antarctic Survey ont détecté pour la première fois la croissance de vastes fissures dans la glace ».

L’iceberg qui s’est détaché mesure 1550 km2 soit la taille de la région du Grand Londres. Pour rappel, Paris couvre une superficie de 105 km2. « Cet événement de vêlage était attendu et fait partie du comportement naturel de la Barrière de Brunt. Il n’est pas lié au changement climatique », a commenté le professeur Dominic Hodgson, glaciologue à la BAS. L’organisme mesure avec précision l’évolution de la banquise, plusieurs fois par jour, à l’aide d’un réseau d’instruments GPS. De cette façon, les scientifiques sont capables de repérer la déformation de la glace et ses déplacements, en s’aidant aussi d’images satellites.

Un risque pour la station de recherche ?

Pour le moment, la station de recherche Halley (la sixième du nom depuis 1956) n’est pas menacée… même si les scientifiques britanniques reconnaissent que les conséquences exactes des événements de vêlage restent difficilement prévisibles, la structure de la barrière étant éminemment complexe. Déjà en 2016, la BAS avait préféré déplacer la station à 23 kilomètres, à l’intérieur des terres. Un an plus tard, décision était prise d’y envoyer du personnel uniquement durant l’été antarctique (entre novembre et mars).

Le schéma montre que Chasm-1 a vêlé un énorme iceberg de la taille du Grand Londres tout près de la station Halley VI. Crédit : British Antarctic Survey

Le graphique montre que Chasm-1 a vêlé un énorme iceberg de la taille du Grand Londres près de la station de recherche Halley VI. Crédit : British Antarctic Survey

« Actuellement, 21 membres du personnel travaillent sur la station pour entretenir les alimentations électriques et les installations qui permettent aux expériences scientifiques de fonctionner à distance tout au long de l’hiver. Leur travail se poursuivra jusqu’à ce qu’ils soient récupérés par avion vers le 6 février », explique l’organisme.

En 2016, une autre fissure avait été détectée à environ 17 km au nord de la station de recherche sur une route parfois utilisée pour ravitailler Halley. Elle a été baptisée Halloween Crack.

Par Anne-Sophie Tassart  www.sciencesetavenir.fr
Un énorme iceberg s’est détaché d’une barrière de glace en Antarctique (photo d’illustration) TORSTEN BLACKWOOD / AFP

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