Qui n’a pas été espionné par le logiciel Pegasus ?

La saga Pegasus n’a pas fini de rebondir : l’utilisation du logiciel espion israélien aurait permis de traquer les portables de « militants » palestiniens et a donné lieu à une première arrestation au Mexique.

Le logiciel de la société NSO aurait été utilisé pour traquer les portables de six militants palestiniens. Une information révélée après qu’une organisation de défense des droits humains a mandaté Frontline Defenders pour analyser la potentielle infection des téléphones.

La saga Pegasus s’est déplacée, lundi 8 novembre, en Judée Samarie, avec des révélations selon lesquelles le logiciel espion de la société israélienne NSO a été utilisé pour traquer les portables de six « militants » palestiniens, dont l’un a aussi la nationalité française.

Des ONG classées comme « organisations terroristes » par le gouvernement de coalition d’Israël

Le 22 octobre, le ministère israélien de la Défense a annoncé avoir placé six ONG (organisations non gouvernementales) palestiniennes, dont al-Haq, Addameer et Bisan, sur sa liste des « groupes terroristes » en raison de liens supposés avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation marxiste considérée comme « terroriste » par l’État hébreu, les États-Unis et l’Union européenne.

Suspectant un possible hacking du téléphone de l’un de ses employés, l’organisation de défense des droits humains al-Haq a mandaté le groupe européen Frontline Defenders d’enquêter sur les portables de 75 membres de ces six ONG pour voir s’ils avaient été infectés par le logiciel Pegasus.

Or lundi 8 novembre, Frontline Defenders a conclu, après contre-vérification avec le Citizen Lab de l’université de Toronto et la cellule digitale d’Amnesty International, que six portables avaient été infectés par le logiciel.

Amnesty a confirmé les informations de Frontline Defenders, précisant que les smartphones avaient été piratés « avant » que les ONG ne soient désignées « terroristes » par Israël.

Avec Pegasus, un téléphone « totalement surveillé »

Des ONG internationales et israéliennes ont déploré cette désignation qui pourrait avoir pour conséquence d’assécher le financement de ces ONG, dont certaines œuvrent pour la défense des droits humains et des prisonniers et reçoivent des fonds européens.

« J’ai senti qu’il y avait un truc qui n’allait pas, qu’il y avait quelque chose de suspect dans mon téléphone […] Frontline Defenders a découvert qu’entre le 10 et le 30 avril, mon téléphone a été attaqué par Pegasus », a déclaré Salah Hamouri, un avocat franco-palestinien dont le portable a été infecté. Il travaille pour l’ONG Addameer. Israël lui a retiré, à la mi-octobre, le statut de résident permanent à Jérusalem, ouvrant la voie à son expulsion.

« Lorsque le système Pegasus est dans le téléphone, il est totalement surveillé… Le téléphone n’est plus à toi », a-t-il ajouté, appelant la France « à prendre ses responsabilités » dans cette affaire, d’autant qu’il avait été lui-même en contact « avec des personnes au Quai d’Orsay, à l’Élysée, avec le consul général de France à Jérusalem » et des journalistes.

Ubai al-Aboudi, directeur de Bisan, a affirmé « peur pour (la) vie et (la) sécurité » des militants.

Le groupe NSO s’est retrouvé exposé en juillet, après des enquêtes publiées par un consortium de médias internationaux révélant que son logiciel Pegasus avait permis d’espionner les téléphones de journalistes, d’hommes politiques, de militants ou de chefs d’entreprises de différents pays, incluant le président français Emmanuel Macron.

Les ONG accusées par Israël d’avoir détourné des millions de dollars

Les États-Unis ont placé NSO sur leur liste d’entreprises menaçant la sécurité nationale en raison de son logiciel qui permet de récupérer les messages, photos, contacts, et d’activer à distance les micros d’un smartphone.

Cette société basée en banlieue de Tel-Aviv s’est dite « consternée » par cette décision sur son logiciel, vendu à des gouvernements étrangers avec l’approbation de la Défense israélienne.

« NSO est une compagnie privée, ce n’est pas un projet du gouvernement. Par conséquent, même si le groupe a été placé sur une liste (américaine), cela n’a rien à avoir avec les politiques du gouvernement israélien », a déclaré samedi 6 novembre le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid.

« Je ne pense pas qu’il y a un autre pays dans le monde qui a des règles plus strictes en matière de cyberguerre », a-t-il ajouté.

Le service de sécurité intérieure israélien Shin Beth a accusé les six ONG d’avoir détourné des millions de dollars d’aide de « plusieurs pays européens » au profit du FPLP, ce que ce mouvement et les organisations ciblées réfutent.

 

Mexique: arrestation d’un homme pour espionnage d’un journaliste avec Pegasus

La justice mexicaine a annoncé lundi 8 novembre avoir arrêté un homme accusé d’avoir espionné un journaliste à l’aide du logiciel israélien Pegasus au centre de révélations internationales sur son usage à des fins d’espionnage. L’homme a été arrêté le 1er novembre à Querétaro (centre) pour écoutes illégales et transféré dans une prison de Mexico, a-t-on précisé de même source. Selon les médias locaux, il s’agit de la première arrestation décidée dans le cadre d’une dénonciation faite en 2017 par des journalistes et militants mexicains et de l’enquête ouverte seulement en juillet dernier à la suite de nouvelles révélations par la presse.

Le groupe israélien NSO s’est retrouvé exposé en juillet après des enquêtes publiées par un consortium de médias internationaux révélant que son logiciel Pegasus avait permis d’espionner les téléphones de journalistes, d’hommes politiques, de militants ou de chefs d’entreprise de différents pays, incluant le président français Emmanuel Macron, mais aussi des proches de l’actuel président mexicain Andrés Manuel López Obrador lorsqu’il était le chef de l’opposition pendant le mandat de son prédécesseur Enrique Peña Neto.

 

Sources : Ouest-France & Le Figaro

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Ratfucker

Les fouillemerde n’aiment pas qu’on renifle leur slip