La prière d’Arvit, du soir, instituée par notre patriarche Yaakov

Rabbi David Hanania Pinto

 

 

 

 

 

« Il atteignit l’endroit et il y passa la nuit, parce que le soleil s’était couché. Il prit une des pierres de l’endroit, la mit sous sa tête et se coucha en ce lieu. » (Béréchit 28, 11)

Rachi explique le verbe vayifga (littéralement: il atteignit) dans le sens de prier; le soleil venant de se coucher, il en déduit que Yaakov institua la prière du soir – arvit.

Par ailleurs, nos Sages expliquent (Brakhot 27b) que les prières du matin (cha’harit) et de l’après-midi (min’ha) sont obligatoires et correspondent, pour l’homme, aux moments opportuns de remercier son Créateur, qui lui a donné des forces et l’a maintenu en vie tout au long de la journée, alors que la prière du soir (arvit) est facultative. Dans la pratique, nous avons pris l’habitude de nous montrer plus stricts et de prier de façon fixe, y compris le soir.

C’est avec un grand dévouement que Yaakov a initié la prière du soir. En effet, malgré son extrême fatigue – il n’avait pas dormi pendant une période de quatorze ans, lorsqu’il étudiait dans la Yechiva de Chem et Ever (Béréchit Rabba 68, 11) –, il n’alla pas se coucher avant de l’instaurer et de remercier l’Eternel pour tous Ses bienfaits.

Il est écrit : « Il prit une des pierres de l’endroit, la mit sous sa tête. » Rachi commente : « Il s’en fit comme une murette en forme de gouttière autour de la tête, pour se garder des bêtes sauvages. »

Je me suis demandé comment Yaakov a pu penser qu’un simple tas de pierres pouvait représenter une protection contre l’attaque des bêtes sauvages.

Si l’on s’en tient à la loi donnée par nos Sages selon laquelle l’homme est toujours considéré comme « averti » de ce qui lui arrive, comment comprendre que le patriarche se soit contenté de compter sur quelques pierres pour le protéger de l’attaque des bêtes féroces ? En effet, si un incident était survenu lors de son sommeil, on lui aurait tenu rigueur pour sa négligence.

Nous pouvons en déduire que l’intention de Yaakov, lorsqu’il plaça des pierres autour de sa tête, ne se limitait pas uniquement à s’assurer une protection physique.

Cet acte, symbolique, visait à transmettre aux générations à venir un message, « les actes des pères [étant] un signe pour leurs descendants ».

Aujourd’hui, il existe de nombreuses personnes éternellement insatisfaites qui, malheureusement, ont tendance à sombrer dans la mélancolie ou la dépression. Ce phénomène semble être dû à une fuite de leur identité réelle, elle-même résultant d’un refus de placer leur confiance en Dieu et de reconnaître qu’Il pourvoit à leur subsistance dans ce monde et exerce Sa Providence à chacun de leurs pas.

Celui qui s’attribue toutes les vicissitudes de sa vie risque fort d’être précipité dans les abîmes de la dépression, du fait qu’il imputera ses faux-pas à une erreur de sa part. Il sera constamment replié sur lui-même, car ce sentiment de culpabilité l’empêchera d’agir convenablement, l’écartant du bonheur et de la sérénité.

A l’inverse, l’homme plaçant toute sa confiance en son Créateur, qui « confie [son] souffle en [Sa] main » (Téhilim 31, 6), méritera une vie heureuse, car, même lorsqu’un incident malheureux surviendra, il ne s’en voudra pas, convaincu que Celui qui dirige les événements l’a voulu ainsi. Même s’il ne perçoit pas l’aspect positif de ce qui lui arrive, il saura de façon claire que le Créateur ne recherche que son bien.

Si une réparation doit être faite sur un véhicule loué, le locataire n’en fera pas grand cas, sachant que son propriétaire porte la responsabilité de son entretien. Par contre, celui qui possède une voiture sera anxieux dès la moindre avarie, conscient qu’il devra débourser l’argent nécessaire aux réparations.

De même, les personnes plaçant toute leur confiance en D.ieu vivent de manière sereine, car elles sont conscientes que tous les incidents survenant dans leur vie ont été programmés par Lui.

Cette foi se traduit, de leur part, par les expressions : « Tout ce que l’Eternel fait est pour le bien » ou « Tout est entre les mains du Ciel. » A l’opposé, les personnes qui fuient leur identité réelle et s’obstinent à penser qu’elles dirigent leur propre vie finissent bien vite par sombrer dans l’amertume et la dépression.

Nos saints patriarches savaient que le jour se compose de trois phases : le matin, l’après-midi et le soir. Chaque partie du jour offre à l’homme de nouvelles opportunités et des épreuves spécifiques auxquelles il doit faire face. Or, la clé lui permettant de surmonter toutes ces embûches se trouve dans la prière, chacune des trois répondant à ses besoins particuliers du moment.

La prière crée un lien entre l’homme et son Créateur, renforçant ainsi sa foi en Lui. Elle aiguise sa conscience de l’existence d’un D.ieu omniscient, qui dirige ses voies et exerce Sa Providence sur lui.

A présent, nous sommes en mesure de comprendre pourquoi Yaakov plaça des pierres autour de sa tête : à travers cet acte symbolique, il désirait supplier le Tout-Puissant de protéger son esprit contre l’attaque des puissances impures rôdant à la tombée de la nuit – auxquelles les bêtes sauvages, apparaissant sous cette forme à l’esprit de l’homme, font référence.

La prière du soir étant facultative, le mauvais penchant se renforce, ce qui accentue la difficulté des épreuves de la nuit ; ainsi, seule la prière donne à l’homme le pouvoir de les surmonter.

Yaakov institua la prière du soir, malgré son état de fatigue extrême, parce qu’il était conscient de la nécessité, pour l’homme, de renouveler à ce moment de la journée ses forces spirituelles, afin de faire face aux épreuves nocturnes.

Rabbi David Hanania Pinto

 

 

 

 

 

LES FEMMES ET LA PRIÈRE

 

 

 

Etant donné que la femme, de par sa nature, est assujettie au temps de plusieurs façons, les décisionnaires ont permis aux femmes de ne pas prier si elles n’en ont pas le temps.

En effet, le rôle de la femme et sa responsabilité couvrent tant de domaines qu’il peut fort bien se présenter le cas de manque de disponibilité pour réciter par exemple le shémâ au moment voulu.

La femme doit donner priorité aux « tâches » auxquelles elles sont attachées : veiller au bien-être des membres de sa famille (propreté, nourriture, éducation, étude etc…..) et ajouter aussi les obligations attachées à un emploi ; ceci pourrait l’amener à dépasser des horaires normaux.

Et, par conséquent il se pourrait qu’elle ne trouve un moment de sérénité qu’après les heures fixées pour la lecture du shémâ par exemple. C’est la raison pour laquelle, à une femme qui veut prier, l’on conseille de prier minha.

Seulement voilà………… tous les décisionnaires ne partagent pas le même avis : certains déclarent qu’elles sont redevables au moins des birkot hashahar –bénédictions du matin) d’autres fixent qu’elles ne sont pas obligées d’autres encore diront qu’elles doivent au moins réciter les berakhoth concernant la femme (baroukh shéâssani kiretsono et baroukh shé lo âssani shifha).

Là où le bât blesse surtout – à mon avis – est lorsqu’on dit que si la femme désire lire le shémâ IL LUI EST ABSOLUMENT INTERDIT/DECONSEILLE DE LIRE LES BERAKHOT avec le Shem HaShem avant et après le shémâ. Mesdames, IL N’Y A RIEN DE TEL !!!!

Si vous avez l’habitude de faire votre téfila, continuez à la faire comme toujours et avec autant de dévotion : TOUT EST PERMIS POUR LES FEMMES !!!

Cependant, pour ce qui concerne le KADDISH : Le Rav Ovadia Yossef (zatsal) avait fixé la chose de la façon suivante : lors d’un office une femme peut très bien réciter avec tout le minyane le Kaddish et elle peut aussi le faire à la mémoire de ses parents/époux/proches surtout si elle n’a personne qui pourra le faire en ses lieux et place.

Et il en est de même pour une Ashkaba/Rahmana récitées sur une tombe et/ou en allumant une bougie/veilleuse à la mémoire d’un défunt peu importe s’il s’agit de son Yartseit/Azguir/Azkara.

N’oublions pas que tout au long de notre histoire des femmes se sont illustrées par leur prière comme les filles de Rashi qui non seulement priaient mais revêtaient le Talith et les Tefiline mais aussi HANNA dont la prière est récitée chaque jour : « VATITEPALLEL HANNA »

Si, Mesdames, vous éprouvez des difficultés à lire l’hébreu : sachez que D. vous comprendra pourvu que votre prière soit profonde et sincère quelle que soit la langue que vous emploierez et peu importe l’heure à laquelle vous voulez prier : D. vous écoutera toujours : demandez-Lui ce que vous voulez : santé, pour vous les vôtres ou même pour un étranger, D. vous répondra à Sa façon que nous ne sommes pas toujours à même de comprendre !!!!

Caroline Elishéva REBOUH

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