J-9 : le ton monte entre le Likoud et Yamina

A neuf jours des élections, la campagne s’échauffe à droite, le ton monte entre le Likoud et Yamina et les messages se font plus tranchants :

Naftali Benett (Yamina): « Voter Likoud, c’est provoquer une cinquième élection ! »

Photo Yonatan Sindel / Flash 90

Lors d’un direct sur sa page Facebook, Naftali Benett a répété que l’enjeu de ces élections se joue au sein de la droite : « Le choix est entre voter pour Regev, Katz et Mark qui nous mèneront vers de nouvelles élections avec un effondrement, et un gouvernement de droite sous ma direction ». Le président de Yamina a précisé que le Likoud fera partie du gouvernement qu’il formera. Il a rappelé que le pays se trouve en campagne électorale depuis deux ans à cause des boycotts personnels et a appelé les électeurs à « provoquer le miracle en lui permettant de former le prochain gouvernement et mettre fin à ce cycle d’élections ». Naftali Benett a également voulu souligner soin ancrage à droite et en faveur d’Erets Israël, rappelant que Binyamin Netanyahou et Miri Regev avaient voté en faveur du désengagement de la bande de Gaza (Hitnatkout). Enfin, il a répété qu’il ne siègera pas dans un gouvernement Lapid et a lancé un appel particulier aux électeurs du Likoud à se joindre à Yamina afin d’éviter la formation d’un gouvernement de gauche ou d’un gouvernement Likoud qui « prendrait Yamina à la gorge ».

Binyamin Netanyahou (Likoud ) : « Yamina oui, rotation, non ! »

Photo Hadas Parush / Flash 90

Pour la première fois, le Premier ministre a évoqué la présence de Yamina dans un gouvernement qu’il formerait : « Naftali Benett disposera d’une place honorable au sein de notre gouvernement, mais il n’y aura pas de rotation avec lui pour le poste de Premier ministre. La seule rotation qu’il pourrait obtenir est avec Yaïr Lapid ». Netanyahou a une nouvelle fois mis en garde quant à un vote Yamina : « Celui qui vote Benett vote Lapid comme Premier ministre ». Concernant les partis sionistes-religieux, le Premier ministre s’est dit assuré qu’ils iront avec lui, « car Betzalel Smotritch ne bégaie pas ».

Ayelet Shaked (Yamina) : « Binyamin Netanyaou est le spécialiste de la formation de gouvernements de gauche ! »

Photo Paul Zerah

Lors de la conférence de l’hebdomadaire « BeSheva », la n°2 de Yamina a critiqué le Premier ministre Binyamin Netanyahou : « Il est devenu le spécialiste de la formation de gouvernements de gauche ! Bibi s’était engagé à ne pas brise le bloc de droite, mais il l’a fait. Nous ne siègerons pas dans un gouvernement Lapid. Netanyahou n’a jamais réellement formé des gouvernements de droite. Dans la passé il a préféré s’adjoindre Ehoud Barak plutôt que ‘Ketzeleh’ » (Yaakov Katz, ancien dirigeant du Ihoud Haleumi). Par ailleurs, l’ancienne ministre a promis que l’une des confitions de la formation du prochain gouvernement sera une baisse importante des impôts sur le revenu et sur les sociétés, qui fait partie du « Plan Singapour » présenté par Naftali Benett.

Miri Regev (Likoud) : « Celui qui ne vote pas Likoud fera preuve d’ingratitude ! »

Photo Hadas Parush / Flash 90

La ministre des Transports s’est exprimée lors de la conférence de l’hebdomadaire « VeSheva ». Elle s’en est pris au président de Yamina, Naftali Benett : « Naftali Benett bavarde à n’en plus finir mais il n’a obtenu de réussite dans aucun des ministères qu’il a occupés, ni dans l’Education ni à la Défense ». La ministre a exhorté les électeurs à ne pas voter pour Yamina ou Tikva ‘Hadasha : « Chaque voix pour Benett ou Saar ira droit chez Lapid qui a déclaré vouloir expulser 92.000 Juifs de Judée-Samarie ». Miri Regev a également attaqué Gideon Saar : « Gideon a craché à la figure du Likoud, il a trahi le Likoud, il a été battu par Netanyahou et il est devenu élitiste en écartant les orientaux ». En appelant à voter Likoud, elle a rajouté que « Celui qui ne vote pas Likoud fera preuve d’ingratitude envers Binyamin Netanyahou ! »

Photos Yonatan Sindel / Flash 90

par Shraga Blum mars 14, 2021

LPH

Israël: dernière ligne pour l’élection, au temps de la « Vaccine nation »

Israël tient mardi 23 mars ses quatrièmes élections législatives en moins de deux ans, qui se déroulent cette fois sur fond d’intense campagne de vaccination contre le Covid-19, devenue un précieux argument pour le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu.

2 mars 2020. Le virus commence à déferler sur le Moyen-Orient quand les Israéliens sont conviés aux urnes pour une troisième fois en quelques mois, après un nouvel échec des partis à s’entendre sur un gouvernement.

Israël, qui compte alors une poignée de cas de contamination, tient les premières grandes élections au monde pendant la pandémie. Des bureaux de vote spéciaux pour les électeurs soupçonnés d’être infectés sont mis en place sous la supervision de personnel en combinaison spéciale donnant au scrutin des airs de science-fiction.

Un an plus tard, Israël retourne aux urnes le 23 mars et le virus est toujours là. Mais, cette fois, le gouvernement mène tambour battant une campagne de vaccination à la faveur d’un accord ayant permis d’assurer un approvisionnement rapide en doses des laboratoires Pfizer/BioNTech, en échange de données biomédicales sur les effets du vaccin.

– « Laboratoire du monde » –

A la tête du « laboratoire du monde », le Premier ministre Netanyahu, chef de gouvernement le plus pérenne de l’histoire du pays avec quinze années au pouvoir dont les douze dernières sans discontinuer, joue à fond la carte, dit-il, de la « Vaccine Nation » –le pays du vaccin.

Agé de 71 ans et en procès pour corruption dans une série d’affaires qui a provoqué des manifestations contre lui, Benjamin Netanyahu a lancé sa campagne en se faisant vacciner le premier, en direct à la télévision.

Aujourd’hui, plus de quatre millions d’Israéliens (45% de la population) ont reçu les deux doses du vaccin Pfizer dans un pays par ailleurs critiqué pour avoir fourni un nombre limité de doses aux Palestiniens.

« Savez-vous combien de Premiers ministres et de présidents appellent Pfizer et Moderna? Ils ne répondent pas, mais moi, ils ont pris mon appel et je les ai convaincus qu’Israël serait un modèle pour le vaccin (…). Qui continuera à faire ça? Ce ne sera pas Lapid, Bennett ou Gideon », a martelé cette semaine M. Netanyahu, citant ses adversaires.

Lors des trois derniers scrutins, le Likoud (droite) de M. Netanyahu avait terminé presque à égalité avec le parti centriste « Bleu-Blanc » de l’ancien chef de l’armée Benny Gantz.

Disant vouloir unir le pays pour affronter la tempête coronavirus, M. Gantz avait finalement formé au printemps 2020 un gouvernement de coalition avec M. Netanyahu. Ce cabinet a tenu sept mois avant d’imploser, d’où les nouvelles élections.

Et, cette fois, les appuis de M. Gantz sont en chute libre.

En conséquence, M. Netanyahu n’a pas un opposant mais trois: le centriste Yaïr Lapid, le conservateur Gideon Saar et le chantre de la droite radicale Naftali Bennett.

Les derniers sondages créditent M. Netanyahu de la pole position, avec 27 à 30 sièges sur les 120 de la Knesset (Parlement), contre environ 17-20 pour Yaïr Lapid, une douzaine pour le parti Yamina de Naftali Bennett, une dizaine pour Gideon Saar, et le reste pour près d’une dizaine d’autres formations.

– « Abou Yaïr » –

Mais « les Israéliens sont extrêmement sceptiques quant à ces dernières élections qui pourraient se terminer dans une nouvelle impasse politique », note Yohanan Plesner, directeur de l’Institut démocratique d’Israël (IDI), évoquant une « fatigue électorale ».

Dans l’état actuel des intentions de vote, M. Netanyahu et ses alliés de la droite religieuse n’ont pas suffisamment d’appuis pour atteindre le seuil de la majorité (61 sièges), ni d’ailleurs Yaïr Lapid, ce qui pourrait faire du non-aligné Naftali Bennett le nouveau « faiseur de roi ».

Autre nouveauté pour ce scrutin: les accords de normalisation ces derniers mois entre Israël et des pays arabes (Emirats arabes unis, Bahreïn, Soudan, Maroc), un succès diplomatique sur lequel M. Netanyahu, critiqué dans la rue pour sa gestion économique de la pandémie, essaie aussi de capitaliser.

Le Premier ministre a multiplié les déplacements dans les villes arabes, un électorat qui lui est historiquement réfractaire, assurant que la normalisation apporterait de nouvelles opportunités pour la minorité arabe (20%), et se targuant même de s’y faire appeler familièrement « Abou Yaïr » –« le père de Yaïr » (en arabe), prénom de son fils…

 

Par AFP le 14.03.2021 à 10h45

https://www.challenges.fr/monde/israel-derniere-ligne-pour-l-election-au-temps-de-la-vaccine-nation_755524

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הנרי ביטן

Au moins c’est claire : Jforum assume ses penchants sans ambiguïté. En mettant en illustration une affiche électorale du l’inculpé Netanyahou, il choisit de soutenir le camp de la corruption et de l’immoralité

gerardnium

Selon 2 sondages de la semaine dernière 68% des Israéliens ne veulent plus des orthodoxes dans un gouvernement et 57% souhaitent qu’ils ne soient plus présent dans la vie politique. Yamina semble aparament tenir compte de l’avis des citoyens, et ne sera peut-être pas dans un gouvernement avec le Likoud., donc formera un gouvernement avec Le reste de l’opposition.. D’autant qu’un accord post électoral existe déjà entre Yamina et Guidon Saar.