Ki TeTSé 5780: Paramétrer Pensée et Action (vidéos)

Caroline Elishéva REBOUH le 26.08.2020

Un jour, un jeune-homme aperçut une jeune-fille en ville et en tomba éperdument amoureux, à un tel point, qu’il en perdit l’appétit, et, ses parents s’en inquiétèrent. Ils s’entretinrent de l’affaire avec un ami, psychologue, qui proposa ses services.

Quelques jours plus tard, cet homme se présenta au domicile de ses amis sachant pertinemment qu’ils ne s’y trouvaient pas, dans le seul but de se trouver face-à-face avec le jeune-homme lequel vint ouvrir au visiteur.

Après un échange de quelques propos sans intérêt véritable, le psychologue, remarqua la triste mine et l’amaigrissement de l’homme jeune qui, après avoir hésité et faire promettre à son interlocuteur qu’il n’entretiendrait pas ses parents du tourment qui l’avait assailli : « je suis tombé amoureux fou d’une jeune-fille dont je ne sais pas l’identité et dont je ne sais absolument rien ».

Connaître son identité n’est pas en soi quelque chose d’insurmontable et, je me propose de t’aider, raconte moi quand, comment et où tu l’as aperçue et j’enquêterai plus avant. Le psychologue, soulagé, tint parole et au bout de quelques jours, recueillit les informations souhaitées qui ne s’avérèrent pas très flatteuses. Cependant, fidèle à sa promesse d’aider, il s’entretint avec le jeune amoureux en lui prodiguant de bons conseils : à présent, je te conseille de chercher à la revoir plusieurs fois et ce, à plusieurs reprises, surtout le matin très tôt.

Le jeune amoureux, sentait son cœur battre plus fort à chaque fois qu’il la voyait, à chaque rendez-vous : elle était vêtue avec tant d’élégance, maquillée et coiffée avec tant d’apprêt qu’il se sentait prêt à franchir toutes les étapes mais, surtout, à la demander en mariage. Le psychologue insista et lui suggéra de surprendre la jeune-femme au saut du lit avec une magnifique corbeille de fleurs et de douceurs….

Tout enthousiasmé, il se leva très tôt saisissant une lettre dans laquelle il découvrait tous ses sentiments, puis, une boîte de chocolats surfins et un énorme bouquet puis, il se dirigea chez sa belle. Il sonna, puis sonna encore et encore lorsqu’elle ouvrit sa porte surprise, le cheveu triste, les yeux encore noircis des fards de la veille, la bouche pâteuse, à tel point, qu’il eut beaucoup de mal à reconnaître en elle l’objet de ses faveurs.

Il se délesta très vite des cadeaux dont il devait la combler et il prit la fuite…. Il se dirigea vers le domicile du psychologue, se pourvut de quelques croissants en chemin et annonça à l’ami de ses parents : combien sont sages tes conseils ! L’air interrogateur et surpris du psy fit pouffer l’ex amoureux : je suis allé lui rendre visite ! Rien de commun avec celle dont je m’étais épris !!

Ce court récit pour entrer dans la sidra de cette semaine !!! En effet, la Torah traite du cas de la sortie en guerre et d’une femme qu’on aurait eu envie de capturer pour la faire sienne, puis du fils « rebelle » (בן סורר ומורה) entre autres sujets car, ki-tétsé est l’une des parashot les plus « chargées » en mitsvoth.

Que nous enseigne-t-on dans ces quelques versets Deutéronome chapitre 21 versets 10 à 14?
« Quand tu iras en guerre contre tes ennemis, que l’Éternel, ton Dieu, les livrera en ton pouvoir, et que tu leur feras des prisonniers; si tu remarques, dans cette prise, une femme de belle figure, qu’elle te plaise, et que tu la veuilles prendre pour épouse, tu l’emmèneras d’abord dans ta maison; elle se rasera la tête et se coupera les ongles, se dépouillera de son vêtement de captive, demeurera dans ta maison et pleurera son père et sa mère, un mois entier. Alors seulement, tu pourras t’approcher d’elle et avoir commerce avec elle, et elle deviendra ainsi ton épouse. S’il arrive que tu n’aies plus de goût pour elle, tu la laisseras partir libre de sa personne, mais tu ne pourras pas la vendre à prix d’argent: tu ne la traiteras plus comme esclave, après lui avoir fait violence. »

De quoi s’agit-il donc ? En fait, en prenant cette femme, en l’éloignant de son foyer, en la laissant s’endeuiller, se raser la tête et en lui rognant les ongles, elle perdra tous les artifices féminins qui auront été ses facteurs de séduction et de cette façon l’homme séduit, pourra et aura le temps en un mois de l’observer « au naturel » et de se rendre compte s’il l’aime toujours, s’il la désire encore…. De cette manière, si elle ne lui plaît plus, il pourra la renvoyer chez elle, sans aucune contrepartie, sans bénéfice aucun.

Les Sages s’interrogent pourquoi ce cas de figure précède le cas du fils rebelle, c’est que, déduisent-ils, l’union d’un homme et d’une femme est un acte important et qui comporter des conséquences.

La Guemara propose des solutions pour se marier il est bon qu’un homme choisisse une femme plus petite que lui (en taille), qu’elle habite si possible dans la même rue que lui, ou dans le même quartier ou dans la même ville…

Ces conseils visant à ce que les familles se connaissent, que les mariés aient été élevés dans la même mentalité, le même état d’esprit et qu’il y ait de cette façon le moins de heurts possible, la communion la plus parfaite. Sur le plan génétique aussi, la guemara se prononce : si deux personnes sont trop grandes les enfants risquent d’être trop grands ou le contraire dans un cas opposé etc…

Dans cette péricope de nombreux sujets sont traités tout comme une union éventuelle avec un Ammonite ou un Moabite car, dit la Torah, le ou les fruits d’une telle union donnerait naissance à un mamzer. Le terme Mamzer signifie que l’enfant est porteur d’un « défaut » étranger ou moum zar. Les enfants issus d’unions incestueuses ou adultérines seront aussi des mamzérim qui ne pourront jamais être considérés comme des Juifs ordinaires.

La leçon à retirer de toutes ces mitsvot citées dans ces chapitres, est qu’avant d’agir il faut penser : de même que l’on ne met pas en même temps les tefilines de la tête et ceux du bras, il convient dans chaque acte de la vie quotidienne de réfléchir avant d’entreprendre un acte quelconque.

Il est bon encore de bien coordonner chaque chose dans la volonté d’accomplir l’engagement du Sinaï « na’assé venishma » et de trouver grâce en l’Éternel.

Le lien spirituel qui nous relie à HaShem est l’accomplissement des mitsvoth. Les tefilines relient notre spirituel à notre côté matériel : rosh et yad qui forment un total de 515 soit Tahanoun (el) H (514+1) = nous supplions HaShem.

Nous sommes occupés tout au long du mois d’Eloul à essayer de corriger notre comportement et nos habitudes et faire teshouva à l’approche des jours redoutables…

La repentance ou teshouva est un processus qui doit engager l’homme à se purifier à un point tel qu’il pourra se présenter à Kippour tout de blanc vêtu semblable à un ange, prêt à regretter ce qui a été fait, et tenter de ne plus recommencer.

Il faut aussi prendre de nouvelles décisions pour aider, aimer notre prochain et à travers ces actes apprendre à aimer notre Créateur il est écrit dans les Avoth :
עשה רצונו כדי שיעשה רצונך
Agis selon Sa volonté pur qu’IL exauce ce que tu demandes….(Avoth chapitre 2 mishna 4)

Caroline Elishéva REBOUH

Illustration : Gerard Darmon, artiste peintre

 

La douleur du divorce

וְכָתַב לָהּ סֵפֶר כְּרִיתֻת (כד.א)

« Il lui écrira un acte de divorce » (24,1)

Dans la guémara (Guittin 90b), nos Sages nous disent que lorsqu’un homme divorce de la femme, de son 1er mariage, même l’Autel (du Temple) verse des larmes. Quelle est la signification de cette symbolique ? Il est dans la nature de l’être humain, dans ses instincts, de ne pas rester indifférent lorsqu’il voit quelqu’un souffrir. Beaucoup de personnes sont bouleversées, ont un malaise lorsqu’elles voient du sang. Cependant, un chirurgien ne doit pas avoir d’émotions, continuant à opérer pendant que le sang gicle à profusion. Contrairement aux hommes, les pierres n’ont pas de sentiments, et c’est ainsi qu’on dit : « avoir un cœur de pierre », pour exprimer l’insensibilité d’une personne. Sur l’Autel du Temple (lieu des sacrifices), le sang y était versé en permanence, et la pierre « froide » de l’Autel n’exprimait aucune compassion ou émotion. Nos Sages nous disent que le divorce entre un mari et sa femme est une expérience tellement douloureuse, traumatisante, que même l’Autel, qui est composé de pierres qui n’ont pas de sentiments et qui voit du sang couler en permanence, va en venir à verser des larmes.

Source 

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