« Pour le Kazakhstan, la coopération high-tech avec Israël sur les drones, la cybersécurité et les start-ups dans la deep tech est une priorité. Dans ce contexte, les avancées technologiques et le savoir-faire israéliens pourraient lui être utile. De nombreuses entreprises israéliennes se sont d’ailleurs installées au Kazakhstan.

Les deux pays coopèrent notamment sur les technologies de défense et sur le commerce. La proximité du Kazakhstan avec l’Iran est au cœur de l’intérêt que l’Etat hébreu porte au Kazakhstan.

Ces relations bénéficient de l’existence d’une population juive forte d’environ 10000 individus qui pratiquent librement, notamment dans les synagogues de Nur-Sultan, d’Almaty et de Pavlodar. Ceux-ci incluent la communauté historique des juifs des montagnes de Boukhara et de Juhuro mais aussi d’autres, venus d’ex-URSS et d’Europe, surtout pendant la Seconde guerre mondiale ».

Source : Ilan Scialom

LE PLUS. Le Kazakhstan, pays d’Asie centrale et ancienne république soviétique, s’étend de la mer Caspienne à l’ouest aux montagnes de l’Altaï à sa frontière orientale avec la Chine et la Russie. Sa plus grande métropole, Almaty, est depuis très longtemps un centre économique et ses principaux monuments comprennent la cathédrale de l’Ascension, une église orthodoxe russe de l’ère tsariste, et le Musée central d’État du Kazakhstan qui abrite des milliers d’artéfacts.

LE PLUS. Dans les années 1970-80 la population juive du Kazakhstan s’est réduite. Près de 4 800 Juifs ont été rapatriés en Israël ou sont partis principalement aux États-Unis, au Canada et en Australie mais aussi dans d’autres pays du monde.  Certaines familles juives sont parties pour la Russie, en premier lieu à Moscou et à Leningrad. Cela s’explique par les bonnes relations qu’entretenait Israël avec l’URSS, par la fin de la politique des terres vierges avec le départ de Khrouchtchev et par la relative détente de ces années aboutissant à la Pérestroïkaet la Glasnost.

Selon le recensement de 1979, dans la République Socialiste Soviétique du Kazakhstan vivaient 23 500 Juifs. Il faudra attendre la fin des années 1980 pour voir le commencement de la Renaissance de la vie juive au Kazakhstan. En 1989 à Almaty a été crée un centre intellectuel juif  «Chalom » et un an après un journal du même nom a été lancé. Au début de 1993 à Astana a été crée le centre intellectuel juif « l’Aleph » puis en 1992 dans le centre intellectuel Juif « l’Aleph » le club de jeunesse est apparu, avec des citoyens commençant à s’enregistrer pour les fêtes communales. En 1993 « l’Aleph » était officiellement enregistré.

En avril 1994 on ouvrait l’école juive du dimanche, « Mekhina ». Ce renouveau de la vie culturelle et religieuse juive au Kazakhstan commence à la toute fin de l’URSS lorsque le régime plus ouvert a permis cet essor des communautés et des religions grâce à une plus grande liberté. Ce processus se poursuit et a été encouragé lors de l’indépendance par une politique clairement annoncée par le président N. Nazarabayev de concorde religieuse et ethnique qui permettra un véritable bourgeonnement des institutions religieuses. Parmi celles-ci, les institutions juives mentionnées ci-dessus sont parmi le plus dynamiques (grâce notamment au soutien financier d’Israël).

C’est en 1996 que Khesed, une organisation juive du Kazakhstan indépendant, apparaît. Il est remarquable qu’elle ait été fondée au même endroit que la première synagogue du Kazakhstan qui avait été ouverte le 31 mai 1884 à Verny (Almaty).

Le temple pour les prières s’installait dans un tout petit bâtiment en bois très à l’étroit, mais grâce à lui la communauté a pu aider les nécessiteux et leurs coreligionnaires et, enfin, commencer à enregistrer les événements principaux dans la vie des Juifs d’Almaty – la naissance, le mariage, la mort ; comme cela se fait partout à travers le monde.

À Taldykorganla même année le centre intellectuel municipal juif « d’Aviv » s’est formé. Avec enthousiasme, il s’est mis au travail de la Renaissance des coutumes culturelles et les traditions du peuple juif. Ce centre était particulièrement tourné vers la jeunesse, notamment à travers un cercle de théâtre très dynamique. Durant les périodes de fêtes, les nombreux membres de la diaspora peuvent y voir des pièces de théâtre sur des sujets bibliques mais aussi des représentations comiques.

Cela fait quatre ans que, à l’initiative du fonds républicain juif des livres, le programme «la bibliothèque Juive sur  roues» agit dans la plupart des régions du Kazakhstan. La bibliothèque propose une information sur l’histoire et la philosophie juive, les rites religieux, la langue, ainsi que la littérature enfantine. Ainsi tous les intéressés peuvent s’initier à l’héritage écrit du peuple juif.

En 1999 le congrès Juif du Kazakhstan a vu le jour, qui coordonne aujourd’hui en commun avec l’Association «Mitsva» l’activité de quinze groupements juifs culturels, treize centres-khesedov de bienfaisance et centres juifs communaux. Le congrès juif du Kazakhstan s’occupe des questions de sécurité sociale et de formation, se soucie de la Renaissance des traditions et la religion, accorde une attention considérable à la sphère culturelle.

Les organisations de bienfaisance aujourd’hui patronnées par ce congrès travaillent avec 15 000 Juifs dans plus de 150 localités du Kazakhstan. De divers programmes  fonctionnent  avec succès aux centres-khesed : on assure la livraison des envois d’approvisionnement, le système des cuisines communales se développe, la sortie des gens âgés se réalise, les camps d’été pour les enfants sont créés. Dans la seule Almaty et grâce à KSHESED, plus de 1 200 membres de la communauté juive reçoivent une aide régulière.

Il est difficile d’estimer le nombre exact de la population juive à présent; d’après les données des organisations elles-mêmes au Kazakhstan vivent plus de 50 000 Juifs (dont 11 000 pour la seule Almaty). Pour l’essentiel les Juifs du Kazakhstan vivent dans les grandes villes de la République, où sont ouverts les treize centres communaux. A partir de ces bases construites dans les années 1990, les Juifs du Kazakhstan peuvent espérer à un avenir solide, où leur foi semble acceptée par le pouvoir central.

Par Kamila Shépéléva
Rédactrice pour Novastan à Astana

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