Le vendredi 14 mai 1948 n’est pas un jour comme les autres. Pour les Juifs, c’est le 5 Iyar de l’an 5708 du calendrier hébraïque. C’est aussi le jour où doit cesser le mandat britannique sur la Palestine. A minuit, Arabes et juifs se retrouveront face à face.
David Ben Gourion, président du Conseil national juif, a convoqué pour 16h00 les membres du Conseil, dans la galerie principale du musée de Tel Aviv, terrain neutre sur les plans politique et religieux.
Malgré le secret qui a entouré l’organisation de la cérémonie, la rumeur se répand et la foule envahit les rues proches du bâtiment, situé boulevard Rothschild en plein centre-ville.
La salle, comble, parvient difficilement à contenir tous les invités – 350 invitations ont été envoyées -, les journalistes locaux et étrangers, les cameramen et les photographes. L’Orchestre philharmonique convoqué pour interpréter l’hymne national « Hatikva », a été relégué au deuxième étage.
Le long d’une table dressée sur l’estrade sont assis onze membres du gouvernement provisoire, avec Ben-Gourion au centre. La rangée au-dessous est occupée par quatorze membres du Conseil national. Deux membres du gouvernement provisoire et dix du Conseil sont absents.
A 16 heures précises, Ben-Gourion se lève et frappe la table de son marteau. Debout sous le portrait de Théodore Herzl, père du sionisme, encadré de deux drapeaux frappés de l’étoile de David, il déclare d’une voix ferme: Permettez-moi de vous lire la déclaration d’Indépendance de l’État adoptée en première lecture par le Conseil national.
Dans la salle surchauffée règne une atmosphère quasi mystique, faite de recueillement, du sentiment de vivre une journée historique, et d’appréhension pour l’avenir.
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Yom Haatsmaout par Yeroushalaim
Sur un ton monocorde parfaitement maîtrisé, le petit homme à la longue crinière blanche se lance alors dans la description du contexte historique et des raisons pour lesquelles cette déclaration a été adoptée, puis, quasiment de la même voix, prononce ces mots : « Nous, membres du Conseil national, représentant la communauté juive de Palestine et le mouvement sioniste mondial, réunis en Assemblée solennelle aujourd’hui, jour de la fin du mandat britannique, (…) conformément à la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies, nous proclamons la création de l’Etat Juif de Palestine qui portera le nom d’Israël ».
Ben Gourion poursuit la lecture: les organismes de l’État, l’égalité des droits de tous les citoyens, la protection des Lieux saints; un appel à l’Onu d’admettre Israël dans la famille des nations, et aux habitants arabes à préserver les voies de la paix et à jouer leur rôle dans le développement de l’État sur la base d’une citoyenneté égalitaire; enfin, un appel au peuple juif du monde à se rallier aux desseins des dirigeants du nouvel État.
Il lit l’ordonnance sur l’établissement de l’Etat qui investit le Conseil national de l’autorité suprême en matière législative et révoque toutes les dispositions du Livre blanc de 1939, notamment les décrets restreignant l’immigration juive. L’abolition de ces dispositions est accueillie par les applaudissements enthousiastes de l’assistance.
Chaque membre du Conseil est alors convié à venir apposer sa signature sur le document d’indépendance, un parchemin encore vierge sur lequel un texte dactylographié a été agraphé, faute de temps. Ben Gourion, qui a insisté pour que chacun signe de son nom hébraïque, commence puis les autres suivent par ordre alphabétique. Il clôture la séance qui n’a duré que 32 minutes: « L’Etat d’Israël est né. La séance est levée. »
Dans les rues avoisinantes, grâce à des haut-parleurs, on a pu suivre les événements: la liesse populaire éclate. On danse et on chante mais le premier Premier ministre du tout nouvel Etat ne partage pas la joie de ceux qui l’entourent. Il notera dans son journal intime: « J’avais, moi, le cœur serré parmi les heureux. Il n’y avait aucune joie dans mon cœur. Je ne pensais qu’à une chose, à la guerre qu’il nous faudrait livrer… ». Ben Gourion sait bien que, dès le lendemain, les pays arabes voisins lanceront leurs armées à l’assaut de son pays. Dans quelques heures, les Britanniques, qui administraient la Palestine depuis trois décennies, seront partis.
Cinquante ans déjà se sont écoulés entre le congrès de Bâle, en 1897, où Theodore Herzl a théorisé l' »Etat des juifs « , et la résolution du 29 novembre 1947 de l’ONU préconisant le partage de la Palestine en trois zones (une juive, une arabe et l’internationalisation de la vieille ville de Jérusalem). Trente ans ont passé depuis la fameuse « Déclaration Balfour » du 2 novembre 1917 par laquelle l’Angleterre envisageait favorablement l’établissement d’un foyer national juif en Palestine.
En fait, depuis le début du siècle, les Juifs n’ont pas cessé de se battre pour voir ce rêve se concrétiser : contre les Arabes, puis contre les Anglais, la puissance mandataire, enfin depuis le vote de l’ONU, à nouveau contre les Arabes palestiniens spoliés de leur sol, dans une terrible guerre civile.
La décision de proclamer l’indépendance le 14 mai à 16H00, pour ne pas profaner le shabbat, n’a été prise que deux jours plus tôt. C’est en 48 heures donc que fut rédigé le texte de la déclaration d’Indépendance et organisée la cérémonie.
Fruit de la culpabilité de l’Occident après les atrocités nazies, l’État d’Israël fut donc établi à la hâte, sans fanfare, sans défilé militaire ni feux d’artifice, sans même lever de drapeau. Les armées arabes se pressaient à ses portes, menaçant dès sa naissance le nouvel État.
Date: 14 mai 1948
Texte de la proclamation d’indépendance prononcé par David Ben Gourion, premier chef de gouvernement de l’État d’Israël.
ERETZ-ISRAEL (le Pays d’Israël) est le lieu où naquit le Peuple Juif. C’est là que se modela sa forme spirituelle, religieuse et politique. C’est là qu’il vécut sa vie indépendante. C’est là qu’il créa ses valeurs tant nationales qu’universelles et qu’il donna au monde le Livre des Livres Eternels. Exilé de Terre Sainte, le peuple juif lui demeura fidèle tout au long de sa Dispersion et il n’a jamais cessé de prier pour son retour pour y restaurer son indépendance nationale.
Mûs par ce lien historique et traditionnel, les Juifs s’efforcèrent au long des siècles de revenir dans le pays de leurs ancêtres. Au cours de ces dernières décennies ils rentrèrent en masse dans leur pays. Pionniers, réfugiés, combattants, ils ont défriché les déserts, ressuscité la langue hébraïque, construit des villes et des villages, créé une communauté évoluant sans cesse, maîtresse de son économie et de sa culture, recherchant la paix mais sachant se défendre, apportant à tous les habitants du pays les bienfaits du progrès et aspirant à l’indépendance nationale.
En l’an 5657 (1897) le Premier Congrès Sioniste convoqué par le père spirituel de l’Etat Juif, Théodore Herzl, proclama le droit du Peuple juif à sa renaissance nationale sur le sol de sa patrie. Ce droit fut reconnu par la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917 et ratifié par un Mandat de la Société des Nations, donnant ainsi une sanction internationale aux liens historiques entre le Peuple juif et le Pays d’Israël et reconnaissant le droit du Peuple juif d’y réédifier son Foyer national. La catastrophe nationale qui s’est abattue sur le peuple juif, le massacre de six millions de Juifs en Europe, a montré l’urgence d’une solution au problème de ce peuple sans patrie par le rétablissement d’un Etat juif qui ouvrirait ses portes à tous les Juifs et referait du peuple juif un membre à part entière de la famille des Nations.
Les survivants des massacres nazis en Europe, ainsi que les Juifs d’autres pays, ont cherché, sans relâche, à immigrer en Palestine sans se laisser rebuter par les difficultés ou les dangers et n’ont cessé de proclamer leur droit à une vie de dignité, de liberté et de labeur dans la patrie nationale.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive de ce pays a pris sa part de la lutte pour la liberté aux côtés des nations éprises de paix, afin d’abattre le fléau nazi, et elle s’est acquis, par le sang de ses combattants comme par son effort de guerre, le droit de compter parmi les peuples qui fondèrent les Nations-Unies.
Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations-Unies a adopté une résolution demandant la création d’un État juif en Palestine et invité les habitants de la Palestine à prendre les mesures nécessaires pour l’exécution de cette résolution. Cette reconnaissance, par les Nations-Unies, du droit du Peuple juif à créer son État est irrévocable.
C’est là le droit naturel du Peuple juif d’être, comme toutes les autres nations, maître de son destin sur le sol de son propre État souverain.
EN CONSÉQUENCE, NOUS, MEMBRES DU CONSEIL REPRÉSENTANT LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE PALESTINE ET LE MOUVEMENT SIONISTE, NOUS NOUS SOMMES RASSEMBLÉS ICI, EN CE JOUR OU PREND FIN LE MANDAT BRITANNIQUE ET EN VERTU DU DROIT NATUREL ET HISTORIQUE DU PEUPLE JUIF ET CONFORMÉMENT A LA RÉSOLUTION DE L’ASSEMBLF-E GÉNÉRALE DES NATIONS-UNIES, NOUS PROCLAMONS LA CRÉATION D’UN ÉTAT JUIF EN TERRE D’ISRAËL QUI PORTERA LE NOM D’ÉTAT D’ISRAËI.
NOUS DÉCLARONS que, dès l’expiration du Mandat, en cette veille de Sabbath, 6 Iyar -5708 (I4 mai 1948) et jusqu’à l’installation des autorités régulières de l’État, dûment élues, conformément à la Constitution qui sera adoptée par l’Assemblée Constituante convoquée avant le 1er octobre 1948, le Conseil National remplira les fonctions de Conseil Provisoire de l’État et son organisme exécutif, le Directoire national, fera fonction de Gouvernement provisoire de l’État juif qui sera appelé » Israël « .
L’ÉTAT D’ISRAËL sera ouvert à l’immigration juive et aux Juifs venant de tous les pays de leur Dispersion; il veillera au développement du pays pour le bénéfice de tous ses habitants; il sera fondé sur la liberté, la justice et la paix selon l’idéal des prophètes d’Israël; il assurera la plus complète égalité sociale et politique à tous ses habitants sans distinction de religion, de race ou de sexe; il garantira la liberté de culte, de conscience, de langue, d’éducation et de culture; il assurera la protection des Lieux Saints de toutes les religions et sera fidèle aux principes de la Charte des Nations-Unies.
L’ÉTAT D’ISRAEL se montrera prêt à coopérer avec les institutions et les représentants des Nations-Unies pour l’exécution de la résolution du 29 novembre 1947 et s’efforcera de réaliser l’union économique dans tout le pays d’Israël. NOUS DEMANDONS aux Nations-Unies d’aider le Peuple juif à édifier son État et de recevoir l’État d’Israël dans la famille des Nations.
NOUS DEMANDONS – face à l’agression dont nous sommes l’objet depuis quelques mois – aux fils du peuple Arabe de l’État d’Israël de préserver la paix et de prendre leur part dans l’édification de l’État sur la base d’une égalité complète des droits et devoirs et d’une juste représentation dans tous les organismes provisoires et permanents de l’État. NOUS TENDONS LA MAIN, en signe de paix et de bon voisinage, à tous les pays voisins et à leurs peuples. Nous les invitons à coopérer avec le Peuple juif rétabli dans sa souveraineté nationale. L’État d’Israël est prêt à contribuer à l’effort commun de développement du Moyen-Orient tout entier.
NOUS DEMANDONS au peuple juif dans sa Dispersion de se rassembler autour des Juifs d’Israël, de les assister dans la tâche d’immigration et de reconstruction et d’être à leurs côtés dans la grande lutte pour la réalisation du rêve des générations passées : la rédemption d’Israël.
Confiants en I’Éternel Tout-Puissant, nous signons cette Déclaration en cette séance du Conseil Provisoire de I’État, sur le sol de la Patrie, dans la ville de Tel-Aviv, cette veille de Sabbath, 5 Iyar 5708, 14 mai 1948.
MERCI POUR VOTRE PRÉCISION CAR C’EST DE CELA QU’IL S’AGIT. EN FAIT CEUX D’EN FACE NE VEULENT QUE L’EXTERMINATION DU PEUPLE JUIF EN ENROBANT LEUR PROJET DE LUTTE POUR UNE AUTODÉTERMINATION.
LA RÉALITÉ EST AUX ANTIPODES DE CE QUI EST OFFICIELLEMENT Proclamé. C’EST LEUR MARQUE Déposée DE TOUTE FAÇON. NOUS ASSISTONS AUSSI AU PROCESSUS D’ISLAMISATION DE L’EUROPE QUI A PRIS DES QUALIFICATIONS DIVERSES JUSTE POUR ENDORMIR LES GENS ET FAIRE PASSER LA PILULE.
EUROPÉENS DE TOUTES CONTRÉES, A VOS MARQUES CAR ÇA RISQUE DE FAIRE TRÈS MAL.
Arabes palestiniens spolies de leur terre ? On croit lire un media francouillon !
Il y a comme une petite erreur dans le chapitre qui commence par » cinquante ans se sont écoulés entre ….. et la résolution de 1947 préconisant le partage de la Palestine en 3 entités …. NON NON .. ce n’est pas la Palestine qui a été partagée , c’est la Palestine juive !!! la Palestine avait déjà, depuis longtemps , été partagée entre Juifs et arabes : 75% aux arabes , la Transjordanie et 25% aux juifs, ISRAEL de la MER au Jourdain !!!
Dans ce paragraphe qui me chagrine , ce sont les 25% qu’il faut encore partager ! et c’est encore le cas aujourd’hui !! J’aurais un grand plaisir , bien que je ne sois pas concernée , que cette absurdité s’arrête un jour !!!