Fêtons-nous sincèrement la sortie de l’exil à Pessah ? Par Meir Moshe Ouaknine

Fêtons-nous sincèrement la sortie de l’exil durant la commémoration du Seder et de Pessah?

Pour répondre à cette question nous nous devons d’entamer une étude sérieuse de la Torah.

Rashi, sur son premier commentaire de la torah concernant le premier verset, nous enseigne : « בראשית ברא אלוהים את השמים ואת הארץ »

La Torah devait commencer par la première mitsva qui est « ce mois sera pour vous le début des mois », alors pourquoi le récit commence-t-il par « Bereshit » ? Car quand viendra le moment où les nations nous diront que nous sommes conquérants, que nous avons usurpé la terre des 7 peuplades, vous leur direz que c’est D.ieu qui a créé le monde et a décidé de donner la terre à qui bon lui semble… »

Nous voyons que depuis le début de la Torah, Rashi nous rappelle que la Torah n’est pas un livre de mitsvot. Ce n’est pas un livre de codification juridique. La Torah est surtout la description du déroulement historique d’une nation, d’un peuple.

C’est la description du développement de l’être humain de la civilisation jusqu’à l’aboutissement de l’identité hébraïque.

C’est pourquoi il y a cette nécessité d’un livre entier de Bereshit, qui ne comprend aucune Mitsva, mais qui décrit l’édification de l’identité nationale hébraïque à travers les Avot [les Patriarches].

Cette identité qui commence par Avraham, Isaac et Jacob auxquels D.ieu promet une seule chose : la terre d’Israël.

Bien entendu, cette identité hébraïque sera porteuse du message de la Torah vers l’humanité à partir de sa terre. Et en tant que nation et non comme synagogue.

C’est pour cela que Rashi nous explique le besoin d’une préface du livre de Bereshit qui ne mentionne aucune mitsva. Cette introduction met en évidence la mise en place d’une nation sur sa terre et donc le but de la torah est le développement d’une identité nationale hébraïque qui sera un exemple pour l’humanité à partir de sa terre.

Nous voyons aussi que la première fois que Moshé reçoit le dévoilement divin dans le buisson ardent, D.ieu lui dit de sortir le peuple d’Égypte pour l’amener en Israël. Il n’y a aucune mention du don de la Torah. Le but est clair : sortir de l’exil, c’est vraiment sortir physiquement d’Égypte et fonder un État hébreu. Et si nous étions méritants, nous aurions reçu la Torah à Jérusalem. Le don de la Torah au Sinaï a été une nécessité éducative vu l’inadaptation idéologique de la génération à rentrer au pays des Hébreux, connu comme tel depuis que ‘Ever a fondé ce peuple sur cette terre reçue par héritage après le déluge.

Donc nous ne sommes pas une synagogue, une religion ou une cathédrale. Nous sommes une nation qui a une terre et joue un rôle messianique historique. Et là, la Torah a toute sa valeur. C’est la Torah d’un État, d’une nation et non pas une torah coupée de toute pratique  économique nationale et sociale. La majorité des mitsvot sont en souvenir de la sortie d’Egypte : tephillin, tsisit, kidoush, fêtes…

Il nous faut prendre conscience que le récit de la Torah et de la Haggadah de Pessah est sérieux. Israël apporte une nouvelle révolutionnaire : le genre humain peut sortir de son exil. L’être humain depuis sa création est en fait exilé du Créateur. Il se connaît en tant qu’être dans un monde éloigné du Créateur. La sortie d’Israël de l’exil de tous les Égypte possibles est en fait un optimisme pour le genre humain : il est possible de sortir de tous les exils nationaux et particuliers.

Nous ne pouvons pas déconnecter la Torah de la Terre d’Israël, de son identité nationale, sinon l’humanité restera cloîtrée dans une religion individuelle, enfermée dans  les synagogues ou les églises sans pouvoir délivrer le message à l’humanité entière. Quel changement depuis la création de l’État d’Israël ! Nous influons sur le monde dans tous les domaines : culturel, économique, technologique, médical, et même thoranique. Cela était-il possible quand nous étions des communautés ?

Rabbi Haim ben Attar HAKADOCH : « אנכי ד אלוהיך אשר הוצאתיך מארץ מצרים » – « Parce que je t’ai fait sortir d’Egypte, je suis ton D.ieu »

Rabbi Yeouda Halevi dans le Kouzari : « Le sage de la Torah répond au roi des Kouzar. Le D.ieu d’Israël est le D.ieu d’Avraham, Isaac et Jacob, qui nous a fait sortir d’Égypte vers la terre d’Israël”.

Le message est clair : nous sommes une nation qui possède un État à partir duquel nous propageons le message de la Torah d’Israël.

C’est pour cela que notre génération a le mérite de vivre les temps messianiques et de vivre dans l’État d’Israël, qui est l’espérance messianique réaliste de toutes les prophéties.
Alors comme l’a institué le grand rabbin d’Israël de l’époque, le Rav Goren d’après le Maharal de Prague : nous devons boire la cinquième coupe de vin en relation avec le verset והבאתי אתכם אל הארץ… , qui est le cinquième langage de délivrance.

Il y a 5 verres, alors après ce seder réservez urgemment sur El Al et faite votre Alyah.
Ce commentaire est imprégné de l’enseignement du Rav Ashkenazi Manitou.

L’année prochaine à Jérusalem est une vérité et une obligation, alors finissons-en avec les sedarim théoriques.

Bonne Alyah et bonne fêtes et Santé à tous!

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