La tribune des 100 femmes réunies autour de Catherine Deneuve, Catherine Millet et Peggy Sastre n’a pas inspiré de débat mais des invectives. Dans la presse et sur les réseaux sociaux, l’incommunicabilité règne. Un dialogue de sourdes de plus en plus envahissant, destructeur et préoccupant.

La confusion règne. Il semblerait que nous ayons de plus en plus de mal à parler ou écrire en français en France, donc à être compris. Nous sommes confrontés à plusieurs problèmes : le manque de précision du fait d’un vocabulaire de plus en plus restreint, le manque de culture générale, notamment en histoire, l’état émotionnel dans lequel se mettent les gens dès lors que, justement, ils n’ont pas les moyens de défendre leur point de vue. Non seulement ils montent sur leurs grands chevaux mais ils vous taxent d’élitisme si vous essayez de leur démontrer votre point de vue à l’aide de connaissances ou de références qui leur font défaut.

Pas de nuances sur le net

Un vocabulaire imprécis et un déficit de références entraînent un manque de nuances et un abus de stéréotypes, lesquels viennent encore accroitre ces prémisses. Sans parler de cette tendance à masquer les situations gênantes et le réel en général par des affirmations péremptoires, vides de sens. Dans 1984, Orwell expliquait déjà fort bien que sa Novlangue était un mode d’expression basique propre à interdire la pensée abstraite, donc l’intelligence.

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Le mérite de Catherine Deneuve dans sa lettre de mise au point est de dissiper l’une des nombreuses confusions qui en découlent : 100 femmes qui se réunissent pour signer une tribune, cela n’implique pas un raisonnement monolithique de leur part sur tous les aspects du sujet abordé.

Les bobos des démagos

À tout cela s’ajoute la démagogie ambiante qui conduit à multiplier les micros-trottoirs. Les lycéens sont interrogés sur la macroéconomie, les footballeurs sur la géopolitique et la ménagère de 50 ans sur le droit constitutionnel. Et le drame, quand on demande son opinion à un quidam, c’est qu’il se croit légitimé à la donner. Le plus inquiétant étant que ce phénomène ne pourrait être endigué que par un travail éducatif de fond qui, même s’il était résolument entrepris aujourd’hui, ne porterait ses fruits que dans une quinzaine d’années.

Le déni du réel vient encore aggraver cette situation. Depuis mai 68, il est de bon ton d’adopter la position bisounours qui, a contrario, stigmatise plus que jamais tout porteur de mauvaises nouvelles. Il s’agit aussi de ne pas manifester le moindre respect vis à vis des sachants, voire même de « se les payer » pour se valoriser.

La Nature est une s…

Depuis mai 68 également, le monde n’est plus en adéquation avec la nouvelle doxa, donc il faut le changer, privilégier « l’alter ». Il ne s’agit plus d’améliorer une situation, mais de rebattre les cartes, y compris celles de la Nature. Et au passage, n’accorder que la portion congrue aux devoirs pour encourager la revendication des droits.

Mais ce n’est pas grave… nous vivons une époque moderne.

Sophie Bastide

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