Nétanyahou veut expulser les familles d’assaillants palestiniens vers Gaza.

Le premier ministre israélien, confronté depuis cinq mois à une vague de violences que les services de sécurité peinent à endiguer, pense manifestement avoir trouvé la parade. Dans un courrier adressé mercredi au conseiller juridique du gouvernement, Benyamin Nétanyahou propose d’expulser vers la bande de Gaza les familles de Palestiniens impliqués dans des attaques à caractère nationaliste. «Je pense qu’une telle mesure permettra de réduire de façon spectaculaire les actes terroristes contre Israël, ses citoyens et ses résidents», peut-on lire dans cette lettre aussitôt diffusée à la presse.

Cette démarche à l’issue pour le moins incertaine intervient alors que l’aile droite de la majorité gouvernementale presse Benyamin Nétanyahou d’employer les grands moyens pour en finir avec l’actuelle vague de violence. Au total, 28 Israéliens ainsi que 172 Palestiniens, dont de nombreux auteurs d’attaques au couteau, à l’arme à feu ou à la voiture bélier, ont trouvé la mort depuis le 1er octobre 2015. Le net renforcement des mesures de sécurité, ainsi que le recours accru aux démolitions d’habitations appartenant à des auteurs d’attaque, n’ont jusqu’à présent pas permis d’endiguer cette spirale. De façon plutôt rare, le service israélien de sécurité intérieur (Shin Bet) a même reconnu son impuissance à prévenir des actes commis le plus souvent par des individus isolés, qui agissent de façon impulsive et peu organisée.

«Impératifs de sécurité»

L’idée qui consiste à vouloir chasser des Palestiniens hors de Cisjordanie en raison de leur implication supposée, directe ou non, dans des actes terroristes commis par d’autres, n’est pas nouvelle. En décembre 1992, le premier ministre Yitzhak Rabin ordonna l’expulsion de 415 personnes vers le Liban dans le cadre d’une campagne punitive engagée, principalement contre le Hamas, après le meurtre de six soldats et policiers israéliens. En septembre 2002, le frère et la sœur du cerveau présumé d’un attentat suicide commis peu auparavant à Tel Aviv furent chassés de force vers la bande de Gaza. La Cour suprême, apparemment convaincue qu’ils avaient participé à la préparation de l’acte, valida la décision en invoquant des «impératifs de sécurité».

Pressé par la droite ultranationaliste de remettre cette pratique au goût du jour, Benyamin Nétanyahou soutient à l’appui de sa démarche que «les assaillants viennent parfois de familles qui les encouragent et soutiennent leurs actions». Il semble essentiellement miser sur le caractère dissuasif d’une menace d’expulsion vers l’enclave surpeuplée et toute entière soumise à l’autorité du Hamas. Mais il aura fort à faire pour convaincre l’avocat général Avichai Mandelblit, qui, selon la radio militaire israélienne, a tout récemment fait connaître son opposition à la conduite de telles expulsions. Une politique d’autant plus discutable qu’Israël n’occupe plus formellement la bande de Gaza depuis le désengagement décidé en 2005 par Ariel Sharon.

«Toute forme de punition collective, qu’il s’agisse de démolitions de maison ou d’expulsion vers Gaza, constitue une violation du droit international», prévient Sarit Michaeli, porte-parole de l’ONG israélienne B’Tselem, qui invite la justice à user des outils à sa disposition pour poursuivre les complices d’actes terroristes «lorsque leur culpabilité peut être établie».

L’Organisation de libération de la Palestine (OLP), interrogée sur l’initiative de Benyamin Nétanyahou, a dénoncé une volonté de «nettoyage ethnique». Quant au Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007 et ne semble pas avoir été consulté par le premier ministre israélien, il a simplement estimé qu’une telle mesure risque d’«qu’aggraver le soulèvement actuel».

AFP-Le FIGARO

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nicolas

qu’attend Israel pour interdire bt selem. Je ne comprends pas que les Israeliens ne se mobilisent pas pour nuire a bt selem
incroyable quand meme
il faudrait une pétition pour interdire bt selem