PARASHAT EKEV 2019  LA LOI DU « TALON »

Dans la parasha précédente au cours de laquelle nous avons réécouté les Dix Paroles et l’acte de foi du Juif : « shémâ Israël », la Torah nous rappelle qu’il existe d’autres mitsvoth qui, bien qu’elles succèdent aux précédentes ne doivent pas être prises à la légère.

Le mot EKEV vocalisé différemment signifie talon (AKEV) et, étant de la même racine, le mot EKEV peut signifier « à cause de » ce qui, dans ce contexte précis, pourrait signifier : bien que ces mitsvoth suivent les précédentes (okevot = talonner) ou encore : à cause des mitsvoth (précédentes)….

Et Shimshon Rephaël Hirsch interprète différemment : ne foulez pas ces mitsvoth aux pieds (avec vos talons).

Ceci vient confirmer ce que nous avons déjà appris : nul ne peut donner une valeur croissante ou décroissante à des mitsvoth et nous devons nous efforcer de les observer toutes tant que faire se peut même si certaines nous apparaissent plus négligeables ou plus importantes que d’autres.

Nous pourrons aussi inverser les lettres de ekev pour faire le mot kevâ (fixe) pour nous signifier que nous devons faire de toutes ces mitsvoth une règle fixe et immuable.

Nous avons compté cette année pour tishâ beav que 1948 ans nous sépare de cette si triste date et, à ce propos je voudrais attirer votre attention  dans la parashat Ekev Moïse rappelle que c’est lors de l’alliance « beyn habetarim » que D. conclut avec Abraham Avinou (promesse d’une nombreuse descendance et d’un merveilleux pays). Or, cette alliance eut lieu en l’an 1948 depuis la création du monde !

Et, l’Indépendance de l’Etat d’Israël fut promulguée ainsi que le monde entier le sait en 1948  ou en תש »ח initiales que l’on peut commenter ainsi תהיה שנת חרות cette année sera l’année de la liberté.

Les promesses exprimées par D. dès le début de la péricope EKEV démontrent d’un amour profond et sans limite du Créateur pour Ses créatures. Pour l’observation de la Torah et pour rendre à D. l’amour qu’IL nous porte, le Saint Béni soit IL promet solennellement de nous épargner tous les fléaux, toutes les plaies, toutes les maladies, de nous faire vainqueurs de tous nos ennemis.

A propos des plaies dont Hashem nous épargnera, le Gaon de Vilna se pose la question de savoir pour quelles raisons tous ces rabbins de Bné Brak dans la Haggada de Pessah commentent les plaies et cherchent à en connaître le nombre exact l’un dit soixante, un autre deux cent cinquante et d’autres encore, le Gaon propose de comprendre les choses ainsi étant donné que nous serons dispensés des plaies terribles qui se sont abattues en Egypte, plus nous en dénombrerons et moins nous risquerons d’être touchés mais, la raison qui semble être la plus acceptable est que toutes les plaies et leurs dérivés étaient au nombre de 610 auxquelles s’ajoutent les trois groupes de plaies דצ »ך עד »ש באח »ב ce qui amène le Sefat Emet à affirmer que HaShem nous a donné les 613 mitsvoth de la Torah pour nous permettre de lutter contre tous les fléaux qui s’étaient abattus sur l’Egypte.

Le verset 17 nous précise que même si nous ne nous exprimons pas de vive voix, même si nous avons conscience que nous ne nous sommes pas acquittés de nos devoirs même si nous avons commis de grosses fautes et que nous ne le reconnaissons pas publiquement, D. nous pardonnera et remplira Sa promesse. Ainsi, petit à petit les Nations qui nous haïssent et qui ne veulent pas nous laisser vivre en paix sur notre Terre, seront vaincues, chassées et effacées.

Au chapitre suivant, chapitre VIII, le verset 3 nous enseigne : …. L’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de D.

La parole de D. : il s’agit tout autant de la parole spirituelle (la Torah) que la parole qui sert au matériel (shéhakol nihya bidvaro la bénédiction que l’on prononce après avoir mangé quelque chose qui n’est ni un fruit de l’arbre ou de la terre ou de la vigne).

Lorsque ce même homme (haadam האדםvaleur numérique 50) évolue dans la vie, il suit une certaine progression tout comme nous l’enseigne D. Lui-Même : tu mangeras, tu seras rassasié (et alors) tu remercieras l’Eternel pour le bon pays qu’Il t’a donné.

Etant donné que nous devons remercier D. pour la nourriture qu’Il nous donne tant matériellement que spirituellement, les Sages en ont conclu que l’homme (haadam) devra s’acquitter vis-)-vis du Créateur d’un total de 100 bénédictions quotidiennes (haadam -50- multiplié par deux)..

Bénédiction en hébreu se dit ברכה (berakha) et dans ce mot on en distingue un autre : ברך, bérekh : genou. Toutes les lois qui donnent une direction à nos actes s’appellent ‘halakhot : הלכות dont la racine est le verbe aller ou lalékhet ללכת.

Or qu’est ce qui nous permet d’articuler nos jambes pour marcher sinon le genou, c’est-à-dire en d’autres termes que la berakha, que nous faisons nous mène sur la voie de la loi, de la ‘halakha.

Rabbi Shimshon Rephaël Hirsh, relève le verset 2 où il est spécifié que l’homme ne vit pas uniquement sur le pain. Le substantif hébraïque pour la vie est חיים avec deux fois la lettre youd symbole de perfection mais aussi de plénitude.

Certains exégètes voient dans l’écriture des deux youd une allusion à ce monde ci mais aussi au monde futur. D’autres pensent qu’il faut considérer ces lettres youd comme une allusion à la vie matérielle et spirituelle sur un même plan c’est-à-dire que si le pain nourrit le corps la berakha et l’élévation spirituelle donnée à la nourriture par la prononciation des bénédictions d’usage avant la prise de nourriture et après, par la prononciation des « actions de grâce » après le repas ou la consommation d’aliments quels qu’ils soient.

Et, aussi par des paroles de Torah prononcées au cours du repas pour élever l’être humain à un degré spirituel supérieur.

Le pain, la bénédiction et le pays sont les thèmes centraux de cette parasha bien que l’on y évoque aussi les tefiline et la mezouza.

Le pain est la base de l’alimentation encore que D. ait dit que « l’homme ne vivra pas seulement de pain mais de tout ce que l’Eternel a créé pour la consommation »…. Pourtant, à chaque fois qu’il est question de subsistance, il est question de « mihya », qui est d’ailleurs un mot qui vient du mot hayim : vie.

La vie du peuple juif doit se dérouler dans ce pays que D donne à Son peuple. La Terre. Le Pays. En l’espace de trois versets le mot eretz est écrit 7 fois allusion aux 7 fruits par lesquels le pays s’est distingué ainsi qu’il est écrit :
כי ה’ אלוקיך מביאך אל ארץ טובה : ארץ נחלי מים עינות ותהומות יצאים בבקעה ובהר, ארץ חיטה ושעורה וגפן ותאנה ורימון ארץ זית שמן ודבש, ארץ אשר לא במסכנות תאכל בה לחם לא תחסר כל בה ארץ אשר אבניה ברזל ומהרריה תחצוב נחושת. ואכלת ושבעת-וברכת את ה’ אלוקיך על הארץ הטובה אשר נתן לך

A la lecture de ces versets se pose une question : pourquoi les « fruits de la terre » qui sont les 7 fruits par lesquels le pays a été béni apparaissent-ils dans cet ordre ?

De cet ordre-là, en effet, on déduira dans quel ordre on devra faire notre berakha on commencera par les produits fabriqués à partir des 5 céréales (blé, orge, seigle, épeautre et l’avoine) puis, si sur une table se trouvent les fruits d’eretz Israël, on fera d’abord la bénédiction sur le vin/jus de raisins/raisin, puis sur les figues, les grenades, les olives et les dattes. Datte étant désignée sous l’appellation générique de miel, car à l’époque biblique, les abeilles n’existaient pas dans le pays et le miel était celui des dattes (silan).

Caroline Elisheva REBOUH

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