Il y a un an, la France entrait en confinement pour plusieurs semaines, le Covid-19 asphyxiait petit à petit nos hôpitaux mais on ne savait pas encore tout de ce virus qui faisait une entrée fracassante dans nos vies

Par Gillian Fléqué

Marseille pendant le confinement.
Marseille pendant le confinement.PHOTO ANTOINE TOMASELLI

Mardi 17 mars, 12h, la France est officiellement rentrée en confinement. Plus de sortie possible, sinon pour l’une des cinq exceptions à cocher sur notre fameuse attestation de déplacement.

De ce virus qui secoue le pays depuis le début du mois de mars, et remplit nos services de réanimation, nous commençons déjà à tirer des enseignements issus des expériences chinoises puis italiennes. Mais plusieurs questions restent sans réponse.

Qu’est-ce que le coronavirus ?

Issu de la famille des « coronavirus », car ils sont en forme de couronnes, le Sars-Cov-2 ou Covid-19 (comme 2019) est un virus arrivé de Chine. Son origine est inconnue mais on présume  à l’infection d’un pangolin par une chauve-souris, donné à l’homme sur un marché de Wuhan, au centre du pays.

Quels sont les symptômes ?

Fièvre, toux sèche, fatigue, on connaît déjà les principaux symptômes du coronavirus. On sait aussi que le virage du huitième jour est capital. C’est celui qui emmène vers une aggravation des symptômes avec des difficultés respiratoires et une entrée potentielle à l’hôpital, voire en réanimation, ou à une guérison progressive. On ne parle pas encore des pertes de goût et d’odorat.

Comment se transmet-il ?

Plusieurs études ont déjà identifié deux modes de contamination : l’inhalation de gouttelettes transportées dans l’air et le contact avec les surfaces infectées par ces mêmes gouttelettes, virus que nous injecterions ensuite en nous mettant les mains sur le visage. L’OMS recommande par exemple déjà de désinfecter les courses achetées au supermarché.

Cette hypothèse perdra cependant de la valeur au fil des mois, face à une contamination majoritaire par voie respiratoire, les micros-gouttelettes appelées “aérosols” qui restent dans l’air. On parle par exemple beaucoup mois désormais du « lavage de mains », dans les messages diffusés à la télévision et dans les leixu publics. Même si le gel hydroalcoolique est pourtant bien rentré dans nos vies.

Pendant combien de temps est-on contagieux ?

C’est encore flou en ce mois de mars 2020. Une étude du Lancet évoque une contagiosité minimale de 8 jours et d’une moyenne de 20 jours. Elle sera plus tard ramenée à 14 jours, la fameuse « quatorzaine », puis à sept à l’automne.

Les asymptomatiques

On sait déjà que des personnes sont porteuses du virus sans en manifester les symptômes. La responsabilité de ces asymptomatiques est déjà largement connue dans la propagation de l’épidémie en Chine. On ne sait pourtant pas encore combien de personnes supplémentaires sont infectées par le Covid, par rapport à celles qui manifestent des symptômes.

À l’automne, des études indiqueront que 20% à 25% des cas de Covid seraient asymptomatiques.

Comment s’en protège-t-on ?

On parle déjà de gestes barrière depuis le début du mois de mars. Des consignes recommandant d’éviter les bises, serrages de mains et autres embrassades sont placardées dans les open-space. La « distanciation sociale » d’un mètre entre chaque personne a fait son entrée dans nos vies, histoire, justement, de nous couper de tout contact sociaux.

Le masque « pas indispensable »

On le moque, on se demande qui sont ces « angoissés » qui tiennent coûte que coûte à porter un masque. Dans les couloirs des ministères, on assure « qu’il n’est indispensable que pour les personnels soignants« . Peut-être une question de stocks, qui ont fondu les dix années précédant la crise. Il faudra quelques semaines pour que l’exécutif amorce un virage à 180 degrés et que le masque – une fois les stocks un petit peu rétablis – devienne la norme de nos vies sociales.

Des tests encore peu disponibles

Elle est encore bien loin, la fameuse stratégie « testez, alertez, protégez ». Là aussi, les tests ont mis du temps à arriver sur le territoire national. En ce mois de mars, on ne peut pas se faire tester dans les laboratoires de ville, seulement dans les CHU, quand l’on a des symptômes et surtout quand on est un membre du personnel soignant. Au prix de 54 euros, le test PCR n’est d’ailleurs encore remboursé qu’à 54% par la sécurité sociale. Et on ne parle même pas des tests sérologiques, antigéniques et salivaires.

À Marseille, l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) a très rapidement mis les moyens pour réaliser des dépistages de masse et des files d’attente interminables sont déjà observées avec des personnes venues de plusieurs villes de France.

L’Hydroxychloroquine pour traiter les patients ?

Si certains laboratoires ont déjà lancé la course au vaccin, les autorités de santé donnent la priorité à la recherche de traitements contre les formes graves du coronavirus, afin de soulager les vagues qui arrivent en réanimation. Des essais comme « Discovery » sont lancés à l’échelle européenne. Deux protocoles sortent déjà du lot. Le remdevisir, développé par l’américain Gilead et déjà utilisé dans la lutte contre le virus Ebola. En France, et notamment à Marseille, on parle surtout de l’hydroxychloroquine. Cet anti-paludéen est notamment testé par le directeur de l’IHU, Didier Raoult depuis plusieurs semaines.

Ce professeur barbu et atypique s’est fait un nom pour le grand public en France depuis un mois. Il affirme que sa chloroquine a des effets « spectaculaires », dont la disparition de l’essentiel des symptomes en six jours chez les trois quarts des patients. Des voix s’élèvent déjà dans la communauté scientifique pour demander des essais à plus grande échelle et alerter sur d’éventuels effets secondaires. Le ministre de la Santé se dit à ce moment-là « attentif » à ce traitement alors que certains pays commencent déjà à l’administrer.

La chloroquine sera finalement interdite, après plusieurs études mondiales démontrant son inefficassité. Mais Didier Raoult a déjà ses convaincus… Et il continuera durant plusieurs mois à administrer son traitement et à tenter de convaincre l’opinion qu’il est approprié, avec le fameux slogan : « On meurt moins à Marseille qu’à Paris« .

Combien de temps l’épidémie peut-elle durer ?

On ne pense certainement que nous serons encore un an plus tard à parler de ce Covid-19. Certains comme le professeur Didier Raoult misent sur l’été et la chaleur pour freiner la diffusion de l’épidémie. Mais des exemple contrecarent déjà ces affirmations, comme la situation en Iran ou en Australie. Les épidémiologistes indiquent déjà que le virus pourrait muter en variants, qu’il peut y avoir plusieurs vagues.

https://www.laprovence.com/article/coronavirus/6294150/coronavirus-ce-que-lon-savait-du-covid-19-il-y-a-un-an.html

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