ahwaz university 27octLa police anti-émeute a dispersé mercredi des milliers de partisans de l’opposition qui manifestaient à Téhéran contre le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, en marge d’un rassemblement officiel pour le 30e anniversaire de la prise de l’ambassade des Etats-Unis.

Après plusieurs heures de heurts avec la police, les manifestants ont quitté les rues en milieu de journée, hormis quelques petits groupes restés dans les contre-allées du centre de la capitale, ont indiqué les témoins.

Le rassemblement, à l’appel du pouvoir, devant l’ancienne ambassade des Etats-Unis à Téhéran s’est également achevé.
Des manifestants sont dispersés par des gaz lacrymogènes lancés par la police, le 09 juillet 2009 à Téhéran

Mais les forces de sécurité, incluant la police anti-émeute et la milice islamique des Bassidj, quadrillaient toujours le centre-ville, ont précisé les témoins.

Malgré l’interdiction des autorités, les partisans de l’opposition qui conteste la réélection le 12 juin de l’ultraconservateur Ahmadinejad en parlant de fraude massive, sont descendus dans la rue, profitant de l’organisation du rassemblement anti-américain.

Aux cris d' »Allah Akbar (Dieu est grand) » et « Mort au dictateur », des milliers d’entre eux ont manifesté sur la place centrale Haft-e Tir, selon les témoins.
Image obtenue le 04 novembre 2009 de la télévision iranienne officielle Al-Alam, sur la manifestation à l’appel du pouvoir commémorant le 30e anniversaire de la prise d’otages à l’ambassade américaine à Téhéran

Les policiers, des membres des forces de sécurité en civil et les Bassidji, mobilisés pour l’occasion, sont intervenus à coups de bâtons et de gaz lacrymogène, ont-ils ajouté. Un nombre indéterminé de manifestants ont été blessés ou arrêtés.

Selon le site de l’opposition mowjcamp.com, l’un des chefs de l’opposition Mehdi Karoubi a été frappé par des partisans du pouvoir et a dû quitter les lieux d’une manifestation sous la protection de ses gardes du corps.

Ailleurs à Téhéran, deux groupes de manifestants se sont fait face. Les partisans du pouvoir criaient « Mort à l’Amérique » et ceux de l’opposition répliquaient « Mort à la Russie », selon les témoins.
Des Iraniens portent un drapeau britannique, lors de la manifestation à l’appel du pouvoir commémorant le 30e anniversaire de la prise d’otages à l’ambassade des Etats-Unis à téhéran

Narguant la police, d’autres opposants, la plupart des jeunes, se sont rassemblés par petits groupes dans des contre-allées en criant « Mort au dictateur ». A chaque intervention des policiers, ils se déplaçaient vers d’autres secteurs, soit leur lançaient des pierres.

Selon l’agence officielle Irna, les opposants ont mis le feu à des bennes à ordures, cassé les vitres de bus et attaqué des policiers.

A quelques centaines de mètres de la place Haft-e Tir, des milliers de personnes se sont rassemblées devant l’ancienne ambassade américaine.

Arborant des drapeaux iraniens et portant des pancartes sur lesquelles on peut voir « l’oncle Sam » recevoir des coups sur la tête, ils ont crié les slogans habituels de « Mort à Israël » et « Mort à l’Amérique ».
Des slogans anti-américains lors de la manifestation, à l’appel du pouvoir, commémorant le 30e anniversaire de la prise d’otages à l’ambassade américaine, le 04 novembre 2009 à Téhéran

La dernière manifestation de l’opposition remonte au 18 septembre. Elle avait alors profité d’un rassemblement officiel propalestinien pour apporter son soutien à son chef et ancien candidat, Mir Hossein Moussavi, battu par M. Ahmadinejad.

Après l’élection controversée, des dizaines de personnes avaient été tuées et quelque 4.000 arrêtées lors de troubles qui ont plongé l’Iran dans sa plus grave crise politique depuis le révolution islamique de 1979.

Le 4 novembre 1979, des étudiants islamistes ont pris d’assaut l’ambassade américaine avant de prendre en otage ses diplomates pendant 444 jours. Les relations diplomatiques entre Téhéran et Washington ont été rompues en avril 1980.

Depuis, une manifestation est organisée annuellement devant l’ex-ambassade américaine.

A l’occasion de cet anniversaire, le président américain Barack Obama a affirmé que l’Iran devait « choisir » entre rester fixé sur le passé ou ouvrir la voie à « plus d’opportunités, de prospérité et de justice » pour son peuple.

La communauté internationale, Etats-Unis en tête, a également accentué la pression sur l’Iran, lui demandant de répondre rapidement au projet d’accord de l’Agence internationale de l’énergie atomique sur son programme nucléaire controversé.

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