© 2009 AFP (Issouf Sanogo)
Ali Bongo, fils du défunt président, a été élu avec 41,73% des voix président du Gabon, selon une annonce officielle jeudi contestée par l’opposition, qui a entraîné des incidents à Libreville et Port-Gentil (environ 100 km au sud) où le consulat de France à été incendié.Ali Bongo, fils du défunt chef d’Etat Omar Bongo, a été proclamé officiellement vainqueur de la présidentielle au Gabon jeudi, un résultat contesté par l’opposition et à l’origine d’incidents visant notamment les intérêts français dans cette ancienne colonie.
Le gouvernement a imposé le couvre-feu jeudi soir et jusqu’à samedi à Port-Gentil, seconde ville du Gabon à une centaine de kilomètres de Libreville et secouée par des violences, qui ont fait trois blessées, deux étrangères et une Gabonaise.
La capitale, désertée, était calme et quadrillée par l’armée, a constaté l’AFP.
Ali Bongo, 50 ans, a remporté l’élection à un tour du dimanche 30 août avec 141.952 voix, soit 41,73% des voix, devant l’ex-ministre de l’Intérieur André Mba Obame (25,88%), et Pierre Mamboundou (25,22%), un indépendant, a déclaré le ministre de l’Intérieur Jean-François Ndongou. La participation est estimée à 44.29% seulement.
Manifestants de l’opposition dans les rues de Libreville, le 3 septembre 2009
Ali Bongo succède à Omar Bongo Odimba, mort début juin après 41 ans de pouvoir. Il a promis d’être « le président de tous les Gabonais (…) sans exclusive », peu après l’annonce d’une victoire que les deux autres candidats principaux affirmaient avoir obtenue depuis plusieurs jours.
Peu après la proclamation du résultat, le consulat général de France à Port-Gentil a été incendié par des opposants.
Des installations industrielles françaises de Total et Schlumberger y ont aussi été attaquées, faisant, selon le secrétaire d’Etat français à la Coopération Alain Joyandet, « a priori deux blessées, une Gabonaise et une Anglaise ».
Selon Schlumberger, une employée polonaise a été « sérieusement blessée » et devait être rapidement évacuée.
Pierre Mamboundou, candidat indépendant à la présidentielle, le 2 septembre 2009 à Libreville
Total a mentionné trois stations-service endommagées.
De 70 à 80 militaires français ont été « sollicités », a indiqué M. Joyandet qui a « appelé au calme » et recommandé aux Français de « rester chez eux ».
Dans son discours, Ali Bongo s’est engagé, « dans la continuité (à) apporter des changements nécessaires » en matière de développement, finances publiques et justice, dans ce pays pétrolier d’environ 1,5 million d’habitants, aux richesses très inégalement réparties.
Mais, jeudi soir, l’ex-ministre de l’Intérieur André Mba Obame, classé deuxième, a dit « ne pas reconnaître les résultats », en maintenant qu’il avait « gagné » dans un entretien téléphonique avec l’AFP d’un lieu tenu secret.
D’après un de ses proches, « le procès-verbal (des résultats) n’a pas été signé par les représentants de l’opposition (…) et n’est donc pas légal ».
Ali Bongo élu président
De fait, des problèmes à la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap), réunissant les acteurs politiques gabonais, avaient retardé l’annonce des résultats initialement prévue mercredi soir.
Ali Bongo, fils du défunt chef de l’Etat Omar Bongo, a été élu président du Gabon. Il appelle ses rivaux à accepter le
L’autre grand rival de M. Bongo, Pierre Mamboundou, également « en lieu sûr », a été « blessé à la tête et à l’épaule » lors de la dispersion d’une manifestation par les forces de l’ordre, selon son entourage.
Pendant qu’étaient égrenés les résultats de chaque province jeudi matin, des partisans de Pierre Mamboundou ont attaqué la prison de Port-Gentil et libéré ses prisonniers.
Ils ont ensuite dressé des barricades au centre-ville, selon un correspondant de l’AFP.
Des soldats français du 6e Bataillon d’infanterie de marine ont pris position dans la soirée devant le consulat français, a constaté l’AFP.
La France dispose d’une base militaire à Libreville, avec un millier d’hommes. Environ 10.000 ressortissants français sont établis au Gabon.
Le secrétaire d’Etat français a insisté à France-24 sur la « neutralité » de Paris vis-à-vis des différents candidats. Il souligné que les candidats pouvaient contester les résultats devant la cour constitutionnelle du Gabon.
A Libreville, des incidents avaient eu lieu dans la matinée dans au moins deux quartiers populaires. A Plein-Ciel (nord), des carcasses de voitures étaient visibles sur la voie expresse, qui ceinture la capitale.
Des jeunes tenaient des discours hostiles à Ali Bongo et à la France, qu’ils ont accusée d’avoir « imposé » aux Gabonais le fils Bongo.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a « exprimé sa préoccupation au sujet des informations faisant état d’incidents dans certaines régions du pays et appelé à la retenue ».