Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach.

Le 6 octobre 2014, la ville de Carpentras a accueilli le 4éme festival du film israélien dans le cinéma le Rivoli. Lors de la soirée inaugurale, l’association organisatrice « Laissez-passer » a présenté le film « Dancing in jaffa » à un public composé notamment du maire Michel Adolphe, de son invité d’honneur Bara Hassid, Consul Général d’Israël, et de Hilla Medali, la réalisatrice du film.img

Les activistes pro palestiniens du comité BDS ont alors perturbé la projection du film en scandant des insultes anti-israéliennes (dans les mégaphones à l’entrée du cinéma), ou en pénétrant à l’intérieur du cinéma pour agresser les spectateurs et jeter des boules puantes. La projection du film s’est finalement poursuivie dans une autre salle, après que la police ait délogé énergiquement les propagandistes.

Cette manifestation pro palestinienne fournit un éclairage intéressant sur les modalités d’exportation de la haine anti-juive dans le monde. En effet, le problème que pose le film « dancing in jaffa » aux pro-palestiniens, tient à la possibilité pour les juifs et palestiniens de s’entendre autour d’un projet artistique, en l’occurrence la danse. Pierre Dulaine, né à Jaffa d’une mère palestinienne en 1944, et quatre fois champion du monde de danse de salon, a construit son film documentaire à partir d’un rêve, celui de revenir sur les lieux de son enfance pour y faire danser des enfants juifs et palestiniens. Pour lui, « l’esthétique de la discipline réside dans la faculté pour les deux danseurs de fusionner pour ne faire qu’un » (il enseigne la discipline dans ses « dancing classrooms » aux Etats Unis depuis trente ans).

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Or, les pro-palestiniens, opposés à la normalisation des relations entre juifs et palestiniens, préfèrent cultiver les tensions et la haine entre les communautés pour un motif exposé en octobre 2011, par le collectif qui milite pour le boycott culturel d’Israël : « normaliser l’anormal est un processus nuisible et subversif qui s’acharne à camoufler l’injustice et à coloniser la partie la plus intime de l’opprimé : son esprit » (sic). En d’autres termes, la normalisation des relations viserait à endormir les palestiniens pour qu’ils oublient leur statut de victimes. Les pro palestiniens s’évertuent donc à combattre tout dialogue constructif, a fortiori lorsque c’est un palestinien originaire de jaffa (ville devenue israélienne) qui est au centre de ce processus de « normalisation ».

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Pour les pro palestiniens, l’établissement de relations normales entre juifs et palestiniens établit une fausse égalité, et une fausse symétrie entre eux. Elle serait une méthode visant à « protéger Israël des crimes et des violations du droit ». De même, la présence de palestiniens serait « utilisée pour protéger Israël avant de se retourner contre eux » (sic). Les perturbateurs de la manifestation se sont donc insurgés contre la présence, dans la salle, d’un Palestinien venu de Rafah qui militait pour l’évènement, alors même que 10 personnes de sa famille ont disparu dans des opérations menées par Israël.
Les pro palestiniens combattent tout d’abord la culture israélo palestinienne qu’ils considèrent comme étant le terrain expérimental où l’on réunit palestiniens et israéliens, musulmans et juifs, adultes ou enfants, dans une activité commune en faisant abstraction du contexte réel : « Les auteurs prétendent ainsi montrer qu’en « oubliant » ce qu’ils appellent le « conflit », palestiniens et israéliens sont capables de tisser des relations normales de sympathie, d’amitié » (alors qu’ils devraient s’en réjouir). S’ils ne critiquaient pas les rapprochements israélo palestiniens, ils ne pourraient pas répéter sans relâche qu’Israël est « un pays colonial, d’apartheid coupable de nombreux crimes de guerre et de multiples violations du droit contre le peuple Palestinien »).

De même, les militants pro palestiniens fustigent l’association organisatrice « laisser passer » puisqu’elle est composée de personnes passionnées par le cinéma israélien qui « traite de tous les sujets de la vie quotidienne israélienne sans tabous », qui admire « l’Etat d’Israël qui n’a jamais instauré un mécanisme de censure cinématographie », et qui ne craint pas de soutenir : « Dans leur liberté de paroles, les productions du cinéma israélien servent de passerelles pour engager des échanges et le dialogue avec les spectateurs ignorant le vécu quotidien des israéliens ».

Les activistes ne supportent pas non plus le nom « laisser passer » de l’association qui témoignerait avec « cynisme de l’ignorance voire de la négation de l’existence du peuple palestinien pour qui les « laissez-passer », sont un des éléments clé du système d’apartheid et d’occupation militaire permanent aussi bien en Cisjordanie que dans la Bande de Gaza sous blocus total depuis 8 ans et sans aucun laissez-passer pour nulle part » (sic). Les propagandistes pro palestiniens s’en prennent enfin au cinéma israélien et aux propos de Limor Livnat, ministre de la culture israélienne pour qui : « Le cinéma israélien prouve à chaque fois que la culture est la meilleure ambassadrice de l’Etat ».

La démarche entreprise à Carpentras n’est pas sans rappeler les critiques des pro palestiniens qu’avait essuyé, en novembre 2009, le film documentaire « D’une seule voix », du nom de la tournée musicale qui s’est produite en France en 2006, et qui comprenait des chanteurs et musiciens israéliens et palestiniens, juifs chrétiens et musulmans. Participaient à la tournée, les chanteurs palestiniens de l’Ensemble musical de Palestine, crée en 2005 dans la bande de Gaza (dissous depuis par le Hamas), le chœur du « Jerusalem Oratorio Chamber Choir », le chœur des enfants de Taibeh (chrétiens palestiniens) et le chœur Efroni (enfants juifs israéliens). Le film montrait le succès de la tournée et les péripéties et rivalités dans les coulisses.
Les pro-palestiniens procèdent en fait comme les palestiniens eux-mêmes, c’est-à-dire comme des pyromanes qui se plaignent des flammes qui les dévastent. Ils honnissent les symboles d’une réconciliation possible entre juifs et palestiniens et s’opposent à tout rapprochement paisible des communautés juives et palestiniennes pour justifier leur combat contre le « supposé » mal fait aux palestiniens. Ils ne doivent donc jamais susciter l’espoir d’un rapprochement, dénouer les tensions, atténuer les craintes et les méfiances, ni montrer qu’il est tout à fait possible, pour les juifs et les palestiniens, de vivre ensemble sans se faire la guerre, sans s’entretuer, ou tout simplement sans agressivité.

Ils entretiennent les rivalités entre les communautés puisque, par définition ils n’existent qu’à travers leur opposition à l’Etat d’Israël. Autrement dit, ils cultivent, pour des motifs idéologiques, les crispations dans les relations israélo palestiniennes, la paralysie dans le processus de discussion, et la haine à l’endroit d’Israël, pour éviter de perdre propre leur raison d’être.
Une fois encore, le problème tient au concept artificiel de « palestinien », né en 1967 dans la Charte de l’Olp. Lorsque les « palestiniens » seront redevenus les « arabes de Palestine», ils comprendront le Consul d’Israël en France qui a conclut la première soirée du festival par ces mots : « Nous voulons la paix, nous sommes pour le dialogue et ce film est un exemple de dialogue que nous encourageons et qui nous permettrait de mieux se connaître ».

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach .

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Lucid111

Cette haine a pu être encouragée par la réaction ringarde d’un multiculturalisme à sens unique de la Mairie de Lille vis à vis de Safed.

Quand on pense que Joseph Carro, dont la synagogue réplique du Judaïsme Provençal se trouve à Safed, s’était entouré de penseurs comtadins comme Abraham de Poquières, proche de CARPENTRAS, pour la rédaction du Shoulhan Aroukh, c’est un inimaginable gachis de Mme Aubry. Elle et ses ouailles n’étaient pas sans ignorer ce festival à venir, c’est ce qui a ouvert l’effet d’annonce contre-jumelage

Comment manquer à ce point de culture ? car le Shoulhan Aroukh, est un précis qui avait été rédigé à l’intention des juifs étrangers qui arrivaient de toute part en France, autour d’Avignon, surtout venant d’Espagne, et tous ne parlaient que des dialectes, donc la tradition orale était difficilement comprises et on avait décidé de passer à l’écrit pour justement favoriser leur intégration.

Puisque l’intégration est le dada de Mme Aubry, comment peut-elle grâce à son obstruction de jumelage,le dénier et faire obstacle implicitement à la culture écrite au profit de l’oral? le verbe coranique et ses takkya comme vecteur de civilisation?
Au lieu de l’apport du judaïsme français de Carpentras à Safed et elle n’en retient qu’une histoire de location privée pour tout boycotter ( bientôt la mise sous charia des copropriétés ?)

oui ce boycott de Carpentras, rappelle celui de 2006 où avait du être écourté à cause de menaces visant le plateau des enfants, le spectacle itinérant « d’une seule voix » Quelle avait été alors le rôle de l’association des villes françaises,?, Qui avaient-elles subventionné? En sommes nous sortis de ces emprunts toxiques qui sillonnent encore la France pour avoir aidé de prétendues villes palestiniennes?
Où faut-il à tout prix les justifier et s’y enferrer dans l’erreur quitte à jeter le fleuron de la culture Juive des juifs car dit « du Pape » par un anticléricalisme viscéral ?