Un Zemmour nommé désir

par Catherine Rouvier

Comme le président Macron en 2017, Éric Zemmour enthousiasme les Français car il mène la danse dans le débat d’idées.
« La bataille électorale n’est pas la bataille des idées ». Jordan Bardella, le jeune second du RN, a prononcé cette phrase dans la matinale de Pascal Praud, sur CNews, au lendemain des élections régionales, croyant ainsi couper l’herbe sous le pied du possible candidat Zemmour à la présidentielle. À l’inverse, il a sans doute, par cette phrase, donné la clé de cette “envie d’Éric Zemmour” qui monte irrésistiblement dans le pays. Ce qu’a choisi Macron, pour gagner en 2017, c’est justement la bataille des idées. Et sa facile victoire aura détruit en cinq ans beaucoup de ce que nous aimons. Donc en face, pour le chasser du pouvoir, il faut un combattant des idées.

Pas franchement un centriste, Jean Messiha a quitté le navire RN

On sait bien que la présidente du RN a renoncé a remplir ce rôle, pensant, comme on le rabâche depuis la IVème République, que “les élections se gagnent au centre”. Beaucoup de ceux – dont je fus – qui s’étaient engagés à ses côtés pour défendre des idées de droite et les porter au pouvoir ont fini par le comprendre, et par quitter ce parti lourd de ces basses querelles intestines qui caractérisent la “bataille électorale”. Le dernier départ en date est celui de Jean Messiha. Mais il y en a eu tant d’autres depuis dix ans… Comment s’étonner que la possible candidature d’Éric Zemmour les comble de joie ?

Mais allons plus loin : comment imaginer que le peuple, l’immense foule qu’est ce peuple français malmené, enfermé, martyrisé par des tyrans velléitaires, arraché de force à l’image son pays bien aimé sous prétexte de pollution ou d’ouverture à l’autre, puisse ne pas être séduit par le discours politique d’Éric Zemmour ? Comment imaginer qu’il n’ait pas un “désir” grandissant de celui qui aime “leur” France, la France de toujours, et rejette clairement les politiques qui la défigurent, qu’elles soient “progressistes”, écologistes ou favorables aux islamistes ? Peut-être même, qui sait, que ce peuple, qui a perdu le chemin des urnes, le retrouverait alors ?

Une certaine idée de la France ?

On attend du chef de l’État, depuis De Gaulle, une vision. On attend qu’il tienne fermement la barre des idées. C’est ce qu’avait compris Macron, qui s’est contenté de se faire une liste d’idées subversives à défendre en guise de programme en 2017.

Le parti “en Marche” ne lui a été utile que pour lui fournir les députés qui voteraient les lois installant ces idées-là dans notre droit et nos institutions. Avec la présidentielle qui approche, il est de nouveau engagé dans la bataille des idées, et se moque bien des échecs électoraux de ses godillots de candidats locaux, fussent-ils ministres ! S’il gagne à nouveau, il reconstruira un parti éphémère sur les ruines du précédent, sachant que n’importe quel défonceur de tête à coups de casque, ou n’importe quelle mordeuse de taxi fera l’affaire, du moment que sur l’affiche, à côté de leur tête, il y aura la sienne ! Face à lui, il faut donc un homme qui n’aura que faire – comme lui – du ” combat électoral”.

Les tribunaux veulent faire taire Zemmour

Un homme qui, comme lui, se contentera, pour conquérir le pouvoir, d’un parti ad hoc, une sorte d’avant-garde éclairée, formée de ses partisans, qui inondera la presse et les réseaux d’informations enthousiastes le concernant, pendant que lui se concentrera sur le “combat des idées”. Les idées d’Éric Zemmour, les Français les connaissent, car il les a exposées depuis plus de dix ans dans ses livres et ses émissions, avec constance et clarté. Ils savent qu’elles sont à l’exact opposé de celles de Macron, à l’exact opposé du politiquement correct imposé par des lois iniques. Ils savent aussi qu’il a le courage de défendre sa liberté de penser – et donc la nôtre – jusque devant les tribunaux.

© Soleil

Un message toujours identique, sans variations et retournement, un message clair, un message fort qui n’a pas peur de designer l’ennemi et qui ne renonce pas sous sa pression, voilà ce qu’attend aujourd’hui une foule. Or, soumis depuis trois ans aux mêmes événements traumatisants, entravé, réprimé, malheureux, que sera le peuple français en avril prochain, sinon une vaste foule ? Il se pourrait bien qu’il concrétise alors ce “désir de Zemmour” dont déjà bruisse le pays.

Catherine Rouvier -7 juillet 2021

causeur.fr

Un Zemmour nommé désirEric Zemmour © Joël SAGET / AFP

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Philippe BENSIMON

La France est un pays impossible à gouverner, trop de dissensions, de partis chacun aux antipodes de l’autre avec beaucoup de gueulards amnésiques. Zemmour, oui, mais si l’homme sort de la masse, qui va l’entourer ? De Villiers, oui, mais il en faudrait cent des comme lui ! Zemmour, oui encore, mais avec du sang neuf tout autour sinon ce sera le retour aux bavardages sans fin des : il faut, nous devons, etc. La France est arrivée à un point de rupture : la chute ou le redressement avec une réelle prise en main. Au peuple de choisir sa destinée en devenant le premier pays musulman en Occident.

andre

A Eric Zemmour (peut-etre), ou a ceux qui l’esperent ou le craignent,

Je vous ecoute quelquefois sur CNews. En dehors des themes usuels, et qui fachent, il y a des points importants sur lesquels il me semble que vous avez totalement raison, que je resume: je pense meme que personne de serieux ne peut contester votre point de vue sans se ridiculiser:

1. La France doit se re-industrialiser. Il faut plus d’ingenieurs et moins d’administrateurs et de financiers. Polytechnique a l’ancienne plutot que l’ENA, en somme ? vif encouragement des filieres scientifiques ?

2. L’education nationale doit etre l’une des toutes premieres priorites. La France a regresse de ce qui fut probablement, il y a une quarantaine d’annees, la premiere place au monde pour le niveau de competence de ses adolescents et etudiants a une place qui la met au rang des pays du tiers-monde, avec la volonte de progresser en moins. La reformer, c’est aussi, et prioritairement, redonner a la reconnaissance de la competence une place qu’elle a totalement perdu. L’egalitarisme forcene qui regne a l’E.N. finira par faire le malheur de tous, les « bons » comme les moins bons.

Ceci dit, je ne vois pas comment un tel redressement pourrait se faire en France en face des resistances ideologiques ou d’interets personnels. Mais, quels que soient au final les candidats en lice pour la presidence de la Republique (les dernieres elections ont montre que c’est la seule election qui compte), je m’abstiendrai de voter pour quelque candidat que ce soit s’il n’evoque pas ces points.

jacky

ne pas voter ferai augmenter les voix des advaisaires
hidalgo a paris comment est-elle passée, avec un nombre concequant de personne qui se sont abstenues ou blanc.
il faut voter coute que coute, il faut faire tomber se gouvernement macron d’incompétants

Marco 22

Votre commentaire est plein de justesse, ainsi que sur la difficulté que la France aurait à se relever. Mais je dirais tout simplement que le « navire France » est à la dérive, voire en train de prendre l’eau. Il n’y a pas que la France d’ailleurs…

Marco 22

Je tiens à préciser que mon commentaire s’adresse à André.

Emmanuel

DE TOUTE FAçON IL NE FERAIT PAS PIRE QUE LES TROUDUCS QUI L’ONT PRECEDES ! ! ! ! ! !

ALORS PERDU POUR PERDU C’EST NOTRE DERNIERE CARTOUCHE , POURVU QU’ELLE FASSE MOUCHE ! ! ! ! !

OU SINON POUR LES JUIFS SURTOUT , NOUS AURIONS LE CHOIX ENTRE LE CERCUEIL OU LE BATEAU , OU PEUT ETRE EL AL, EASY JET, ryan air etc au choix ! ! ! ! !
AMISRAEL HAÏ
Manu