Quartet : est-ce un crime de bâtir une maison ou de tuer une enfant? ©

Le Quartet au Moyen-Orient vient juste de publier son premier rapport sur le conflit palestino-israélien et les efforts de paix et d’en informer le Conseil de Sécurité, jeudi. Ce rapport à l’ONU commence de lamanière suivante : 

« La violence continue, le terrorisme et l’incitation, l’expansion des implantations et le manque de contrôle sur Gaza pour l’Autorité Palestinienne portent préjudice au processus de paix au Moyen-Orient, a déclaré l’envoyé des Nations-Unies aujourd’hui en résumant le premier rapport du Quartet diplomatique – comprenant les Nations-Unies, la Russie, les Etats-Unis et l’Union Européenne – à l’intention du Conseil de Sécurité ».

« Le principal objectif de ce rapport ne consiste pas à imputer le blâme », a déclaré Nickolay Mladenov, coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, devant le Conseil des 15 membres. 

« Il se focalise sur les menaces principales qui empêchent la réalisation d’une paix négociée et présente des recommandations pour aller de l’avant ».

Le Quartet a été créé en 2002 par Colin Powell et a réussi a se maintenir durant 14 ans sans produire un seul rapport (J’y ai participé de 2002 à 2008, me joignant au représentant russe, à celui de l’ONU au Quartet et à chaque réunion à un très vaste groupe d’Européens – représentant le Consei lde l’UE, la Commssion de l’UE, le ministre de l’UE pour les affaires étrangères et ainsi de suite. Des vidéos de la Délégation de l’UE au Quartet peuvent avoir élargi considérablement le vote pour le Brexit au Royaume-Uni!).

Ce rapport contient véritablement de très bons aspects, mais à la fin, il ne parvient pas à aller au-delà des lieux communs.

Ce rapport comporte une puissante dénonciation du terrorisme et un ferme débat sur « l’incitation », soulignant les façons dont les autorités palestiniennes glorifient le terrorisme et le meutre d’Israéliens. Voici un passage de ce chapitre :

« Incitation à la violence : les Palestiniens qui com:mettent des attentats terroristes sont souvent glorifiés en public comme « des Martyrs héroïques ». De nombreuses images qui circulent largement décrivent des individus commettant des actions terroristes avec des slogans encourageant la violence. La propagation de l’incitation à la violence sur les réseaux sociaux a trouvé un élan depuis octobre 2015 et elle affecte particulièrement la jeunesse…

« Certains membres du Fatah ont soutenu publiquement les attentats et leurs auteurs, ainsi qu’encourager les confrontations violentes.Au milieu de la vague récente de violences, un responsable du Fatah a fait référence à ces auteurs comme étant « des héros et une couronne surla tête de chaque Palestiniens. Les ré »seaux sociaux du Fatah ont montré des attaquants superposés près des dirigeants palestiniens à la suite des attentats terroristes ».

« Les cercles dirigeants de l’Autorité Palestinienne ont fait des déclarations répétées exprimant leur opposition à la violence contre les civils et des responsables importants ont maintenu publiquement leur engagement à une résistante non-violente. De façon regrettable, malheureusement, les dirigeants palestiniens n’ont pas constamment ni clairement condamné les attaques terroristes spécifiques. Et des rues, des squares, des écoles ont pris le nom de Palestiniens qui ont bel et bien commis des actes de terrorisme ».

Je ne me rappelle pas avoir vu une déclaration aussi franche concernant l’incitation palestinienne dans aucun document de l’ONU auparavant.

Ce rapport comprend aussi occasionnellement une déclaration sensible disant que, si on continue ainsi, il n’est pas certain que cela mène quelque part. En voici un exemple :

« Le Quartet insiste sur le fait que bien qu’un accord sur le statut permanent qui mette un terme au conflit peut seulement être réalisé à travers des négociations bilatérales directes, d’importants progrès peuvent être faits dès à présent, afin de faire avancer la solution à Deux-Etats sur le terrain ».

En anglais plus limpide (qui n’est pas exactement la langue utilisée à l’ONU), cette phrase peut se traduire de la façon suivante : les négociations ne mènent nulle part et tout le monde le sait, aussi concentrons-nous sur les mesures pragmatiques qui peuvent être réellement prises. Si le Quartet et l’U.E et les Etats-Unis le faisaient, les Palestiniens et les Israéliens ne pourraient que mieux s’en porter. En fait, le problème principal avec ce rapport est qu’i lse consacre entièrement à ce qui « porte préjudice au processus de paix », alors qu’en réalité, il n’y a aucun processus de paix. Il n’y en a pas eu depuis 2008, quand le Président de l’OLP Mahmoud Abbas a rejeté l’offre du Premier Ministre Ehud Olmert et en 2009, quand l’Administration Obama a posé le gel complet de la construction dans les implantations comme une précondition en vue de négociations directes.

Le rapport continue sur le vieux modèle consistant à mettre sur le même plan de »l’équivalence morale » la consturction d’une maison et le meurtre d’un civil israélien. Il le fait de plusieurs manières. La toute première phrase citée ci-dessus le montre bien : les problèmes sont la violence et la terreur et l’expansion des implantations , vous voyez. Je construit une chambre, vous assassinez une enfant dans son lit ; nous sommes, aux yeux du Quartet, apparemment des obstacles d’égale valeurs au « processus de paix ». C’est peut-être malheureux pour le Quartet, mais cela permet de jeter un aperçu approfondi sur ce qui empêche véritablement la paix, puisque le jour même où le rapport était présenté, les événements suivants se sont produits :  

« Hallel Yaffa Ariel, une jeune citoyenne américaine de 13 ans, a été poignardée à mort, alors qu’elle était au lit en train de dormir, en Israël. Selon le Département d’Etat, un agresseur terroriste palestinien de 17 ans a réussi à s’infiltrer à son domicile en Judée-Samarie et à à la tuer avant d’être abattu par les gardes de la sécurité ».

Il y a eu une autre attaque, le même jour, près d’Hébron, qui a tué un père de famille et blessé sa femme et ses enfants dans leur voiture, qui sruvenait au lendemain d’un attentat à Netanyah… et ainsi de suite. Il devrait être possible pour le Quartet et pour les organismes de l’ONU d’exprimer leur opposition à l’expansion des implantations sans le mettre sur le même plan de l’équivalence au terrorisme et au meurtre. Le « processus de paix » n’ira nulle part avant qu’on n’arrête définitivement le terrorisme et jusqu’à ce que l’Autorité Palestinienne n’insiste sur ce qu’exige le Quartet : la fin de l’incitation et des récompenses offertes au terrorisme.

Extrait de :  « Pressure Points » (points de pression)  par Elliott Abrams. 

Elliott Abrams est chercheur principal en Etudes sur le Moyen-Orient  au Council on Foreign Relations. On peut retrouver cet article sur le blog d’Elliot Abrams :  « PressurePoints. »

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